Severin Klötzli n’aime pas faire le travail à double. Il s’est donc mis au numérique avant la reprise de l’exploitation il y a trois ans. Depuis qu’il gère un domaine bio de 60 ha de surface agricole utile (SAU) à Kleinlützel (SO) en communauté d’exploitation entre générations, le carnet des champs physique appartient au passé.
Données accessibles partout et en tout temps
Lorsque Severin Klötzli se rend au champ, c’est avec un téléphone portable dans la poche et non un papier. Il y a installé l’application « 365 Crop », qui lui permet de saisir des données dans le carnet des champs numérique de Barto depuis le tracteur.
Severin Klötzli, chef d’exploitation« Savoir précisément ce que j’ai fait l’année précédente facilite la planification. »
Le système ayant déjà localisé la parcelle au moyen des données GPS du téléphone, la saisie se limite à la quantité de semences, à la densité de semis et à la machine utilisée. « Les données sont saisies en environ 30 secondes, explique le jeune exploitant, et je peux y accéder ensuite n’importe quand au bureau. »
Rotation complexe facile à gérer
Severin Klötzli n’est pas un « geek », mais un praticien recherchant l’efficience. Sur cette exploitation pratiquant la vente directe, la production laitière, l’engraissement de bovins, la production de légumes et de fruits ainsi que les grandes cultures, le travail ne manque pas. A la fin de la journée, il n’a plus envie de consacrer encore du temps à reporter des informations manuscrites dans des tableaux sur l’ordinateur. En outre, en plus du blé, du colza et de l’épeautre, Severin Klötzli s’amuse aussi à tester des cultures de niche (p. ex. quinoa, pois chiches ou a voine alimentaire), une diversité dont on perd vite la vue d’ensemble si l’on ne saisit pas les données correctement. « Si je sais précisément ce que j’ai cultivé l’année précédente, où et comment, la planification est plus facile l’année suivante. »
Grâce à la pré-saisie dans le carnet des champs de l’index des produits phytosanitaires (PPh) de l’OSAV, des engrais du commerce des principaux fournisseurs et de tous les engrais de ferme selon les PRIF / HODUFLU, ainsi que des cultures et des variétés selon les listes des interprofessions, le choix des possibles s’ouvre à l’utilisateur. « Je sais par exemple sur quelle culture et sur quelle parcelle je peux encore épandre du lisier et où je dois limiter les apports », explique Severin Klötzli. Cette fonction est particulièrement appréciée par les exploitations bio, qui ne peuvent pas épandre les éléments nutritifs P, K et N séparément.
Prestations nombreuses et peu onéreuses
Depuis que Severin Klötzli s’est mis au numérique, le mot « Suisse-Bilanz » ne le met plus de mauvaise humeur : « J’établis les documents obligatoires pour les PER en deux clics, alors que le contrôle d’exploitation a déjà commencé. » Il a acquis un module ad hoc séparé, la licence supplémentaire coûtant moins de la moitié de ce que l’organe de contrôle demanderait pour la préparation des documents. Avec les autres modules sur la planification des cultures et le journal des sorties, l’exploitation débourse en tout environ 150 francs par an.
Contrôle des éléments nutritifs
Pour le jeune chef d’exploitation, la division flexible des parcelles, qui lui permet de planifier la saison suivante sur l’ordinateur, est une autre fonction utile du carnet des champs. Avec sa souris, il divise une parcelle sur l’écran et descend un peu le curseur. « Avant de prévoir une nouvelle culture ou une variété à large échelle, je la teste souvent sur une bande. Il arrive aussi qu’il me reste des semences de l’année précédente que je souhaite utiliser. » Barto détermine alors la quantité de semences sur la base de la densité de semis, ou inversement, et calcule la marge brute spécifique à la parcelle. De plus, le module de planification des cultures indique à l’agriculteur si chaque culture respecte les exigences des PER.
Echange de données
Severin Klötzli est toutefois réticent en ce qui concerne l’automatisation complète de la saisie des données relatives aux travaux. Chaque machine devrait pour cela être équipée d’une ActiveBox. Ce boitier, qui n’est pas plus gros qu’un étui à lunettes, est si robuste qu’il supporte le froid, la chaleur et même le jet du nettoyeur à haute pression. Relié par Bluetooth au téléphone du conducteur ou à une tablette installée dans le tracteur, le système récolte toutes les données nécessaires, rendant la saisie manuelle par le biais du téléphone portable superflue. Ainsi, si le silo-couloir ou la fosse à purin, par exemple, sont aussi équipés de ce système, Barto effectue automatiquement l’ensemble des écritures liées à la gestion des stocks lors de l’épandage de lisier ou de la récolte de fourrage.
Choix des modules
Avec des coûts d’acquisition de 140 francs par boîtier et machine et une autonomie d’environ 4 ans (durée de la batterie), ce système n’est pas intéressant pour Severin Klötzli. Il l’est cependant pour une entreprise de travaux agricoles, par exemple lorsque plusieurs véhicules et machines sont utilisés en même temps durant la haute saison et épandent des engrais ou des produits phytosanitaires sur diverses parcelles de différentes exploitations.
Pour des exploitations individuelles, comme celle de Severin Klötzli, la fonction de base de Barto, combinée à quelques modules supplémentaires, permet déjà de planifier et d’enregistrer les données sans papier ni crayon.