Production laitière en zone de montagne
La méthode développée par Agroscope pour la ventilation des coûts (voir Revue UFA décembre 2017)a également été appliquée aux exploitations laitières de montagne. Le résultat le plus important de cette méthode est le calcul des coûts/prestations pour la branche d’exploitation Lait. Après analyse de l’ensemble de l’échantillon disponible, les exploitations ont été réparties en groupes regroupant environ un quart des exploitations de l’échantillon total. Ces groupes ont été constitués en fonction de la valorisation du travail.
Calcul des coûts et des recettes
L’analyse des résultats de la production laitière en zone de montagne repose sur 941 fichiers d’exploitation entre 2010 et 2014 (voir tableau). Les chiffres se réfèrent à une UGB (tableau 1). Près de la moitié des recettes de la branche d’exploitation Lait sont générées par les ventes de lait, le solde provenant des paiements directs et des ventes d’animaux. S’agissant des coûts, les coûts généraux sont le principal poste avec une part de 78 %, ce qui rend l’analyse des coûts complets nécessaire. Avec une part de 48 %, le travail est un poste essentiel. La part des coûts de machine et de bâtiment au sein des coûts totaux est environ égale à celle des coûts spécifiques pour les fourrages/aliments achetés.
Le calcul des recettes et des coûts débouche sur une perte de CHF 2656. Le salaire horaire moyen calculé reste ainsi nettement inférieur aux CHF 22 utilisés dans les calculs. Le comparatif entre les exploitations du quartile supérieur et celles du quartile inférieur révèle des écarts importants au niveau des coûts/recettes. Le quartile supérieur enregistre des résultats supérieurs (+ CHF 507) et des coûts inférieurs (– CHF 3771). Les coûts du travail sont le poste de coûts le plus important: le quartile inférieur affiche un écart moyen de CHF 2228 par UGB en comparaison avec le quartile supérieur.
Coûts souvent pas couverts
La part élevée de paiements directs indique des conditions de production difficiles, rétribuées par des programmes de paiements directs ciblés. Les recettes ne permettent pas de couvrir les coûts élevés auxquels les exploitations de montagne sont confrontées. Les recettes plus élevées et les coûts inférieurs du quartile supérieur démontrent que les autres exploitations ont un potentiel d’optimisation des recettes et des coûts. En présence de conditions de production difficiles, les limites sont toutefois rapidement atteintes.
Auteurs
Martina Spörri et Christian Gazzarin, collaborateurs scientifiques du groupe de recherche Economie d’entreprise, Agroscope, 8356 Tänikon.
Plus d’informations
L’analyse complète portant sur sept branches d’exploitation est mentionnée au chapitre 4 du rapport Agroscope Science n o 53 (www.agroscope.ch).