Avant qu’une vache ne produise du lait, elle doit être élevée : une activité coûteuse qui ne rapporte rien. Au fil des années, elle produit cependant plus de lait. Puis, selon la race et les conditions de garde, sa productivité finit par diminuer à un moment donné au cours de sa vie. Il est donc certainement plus judicieux de mettre l’accent sur la performance laitière lors de la sélection, afin d’amortir les frais de remonte pendant la durée de vie productive de l’animal.
Daniel Hoop, Agroscope« Une hausse de la durée de vie productive de 1,8 an entraîne une augmentation de revenu d’environ 2200 francs par unité de travail annuel. »
Ce raisonnement est-il pertinent ? C’est ce qu’a vérifié Agroscope à l’aide du dépouillement centralisé des données comptables. « Sur les 278 exploitations étudiées, la moitié environ présentait une durée de vie productive de 4,5 ans ou moins, réalisant ainsi moins de bénéfices que ce qui serait possible », explique Daniel Hoop, chercheur d’Agroscope. Selon ses calculs, la durée optimale s’élève à 6,3 ans : « Une hausse de la durée de vie productive de 1,8 an entraîne une augmentation de revenu d’environ 2200 francs par unité de travail annuel. Pour les exploitations ayant une durée de ce type plus courte (inférieure à 4,5 ans), le potentiel est encore plus important. »
Bien entendu, la valeur optimale pour une exploitation dépend de différents facteurs, reconnaît Daniel Hoop, qui mentionne par exemple le prix du lait obtenu, la production laitière ou les coûts d’élevage. La durée de vie productive est également influencée par les réformes forcées. Une plus grande pondération de la condition physique dans l’objectif d’élevage pourrait donc être avantageuse.