Au cours des 20 dernières années, la production indigène d’œufs et de viande de volaille a connu une forte croissance. Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de cette évolution ?
Tout d’abord, le fait que les œufs et la viande de volaille suisses soient très demandés est une grande source de motivation pour nos efforts au quotidien. La production indigène a crû en réponse à la hausse de la demande, dans une mesure qui offrait des conditions saines au niveau du marché et des prix. Cette situation tient notamment à la production sous contrat – typique dans l’aviculture, où cette production est planifiée selon des modalités fortement axées sur le marché.
Parmi les aspects plutôt négatifs, je vois le manque de personnel qualifié à tous les niveaux de la filière avicole : de nombreux professionnels sont sur le point de prendre leur retraite et il est difficile de les remplacer. De mon point de vue, c’est dommage, car notre secteur, avec ses structures claires, offre un environnement intéressant proposant des perspectives stables.
Quel a été l’impact de cette croissance sur l’offre de formation d’Aviforum ?
Nous proposons une formation initiale d’aviculteur ou avicultrice solide, pratique et attrayante. Nous offrons en outre une formation professionnelle supérieure qui va jusqu’au titre de maître aviculteur ou avicultrice. A cela s’ajoutent différentes offres de formation continue, par exemple un module de cinq jours pour la production d’œufs et un autre pour la production de viande de volaille. Sur ce plan, nous avons enregistré une forte croissance ces dernières années. Notre programme de stage est aussi une possibilité de faire découvrir le monde intéressant de l’aviculture à des personnes qui n’œuvrent pas dans ce domaine. Il permet en effet d’effectuer quatre stages de trois mois chacun dans une entreprise avicole et d’en obtenir ainsi un aperçu approfondi.
Avec la révision de la formation initiale, il n’y aura plus de métier distinct d’aviculteur, celui-ci devenant une spécialisation du métier d’agriculteur. Selon vous, quelles opportunités cela offre-t-il ?
Nous espérons qu’il permettra de mieux faire connaître la formation et de faire en sorte que les personnes qui ont opté pour une voie professionnelle dans l’agriculture accèdent plus facilement aux métiers du secteur avicole. Par rapport à l’ancienne filière de formation, qui comprenait déjà deux ans de formation initiale, la profondeur et l’étendue des compétences professionnelles transmises en matière d’aviculture ne seront pas réduites. Nous pouvons ainsi continuer à « approvisionner » le secteur avicole en personnel hautement qualifié, qui est très recherché. Par ailleurs, celles et ceux qui souhaitent obtenir le titre d’aviculteur / avicultrice CFC ont encore l’occasion de le faire actuellement : la dernière volée de cette filière finira en 2028.
Entretien : Eva Studinger