Différentes structures d’aliments sont possibles pour l’affouragement des porcs : granulés, farine ou farine expansée entre autres. Chacune répond à des besoins techniques spécifiques des systèmes d’alimentation : les farines et les farines expansées sont préférables pour l’alimentation liquide, tandis que les granulés ou les miettes sont souvent utilisés dans les distributeurs automatiques. Cependant, ces formats ne donnent pas d’indications directes sur leur comportement dans le système digestif.
L’intestin : un centre de haute performance
C’est au niveau du tractus gastro-intestinal que sont assimilés les nutriments nécessaires au métabolisme pour assurer les performances animales, qu’il s’agisse de la production de lait ou du gain quotidien. C’est pourquoi il est important d’y assurer un équilibre constant, et de faire en sorte que l’intestin soit colonisé par suffisamment de germes spécifiques à celui-ci, permettant de prévenir l’installation des germes pathogènes. En effet, cet état d’équilibre – qualifié d’« eubiose » – peut, s’il est perturbé (même de manière moindre), entraîner une contrainte accrue pour l’animal. On parle alors de « dysbiose », soit un déséquilibre de la flore intestinale, lequel perturbe le système digestif des porcs, causant des troubles tels que diarrhée, perte d’appétit, constipation ou SDPP (fièvre de lait).
Effet dans le tube digestif
Le degré de mouture des aliments est un paramètre clé qui affecte l’équilibre gastro-intestinal, bien plus que la simple composition de la ration ou la structure de l’aliment. Ainsi, un aliment fin, obtenu par un degré de mouture élevé, entraîne une liquéfaction et une homogénéisation plus poussée du contenu stomacal, uniformisant le pH et la texture de la bouillie dans l’estomac. Cette situation peut à son tour conduire à des altérations de la muqueuse gastrique, jusqu’à provoquer la formation d’ulcères à l’entrée de l’estomac. Or tout dommage de la muqueuse gastrique péjore le système immunitaire. Autre facteur concomitant, le pH est trop élevé dans l’estomac, réduisant l’effet inhibiteur sur les germes et augmentant de ce fait le risque d’apparition de maladies. Des essais menés à UFA-Bühl ont montré qu’une mouture grossière n’avait d’impact négatif ni sur les performances des animaux ni sur la rentabilité, un constat qui concerne tant les porcelets que les porcs à l’engrais.
Planifier précisément la mouture
Une structure de mouture plus grossière favorise la stratification du contenu stomacal (cf. graphique), avec un pH plus élevé à l’entrée de l’estomac et plus bas à la sortie. Les risques d’ulcères gastriques s’en trouvent réduits et la protection contre les germes pathogènes, accrue. Les meuniers doivent connaître parfaitement leurs installations de broyage s’ils souhaitent obtenir une finesse de broyage adaptée aux besoins des animaux. Des optimisations continues et des technologies innovantes, telles que le moulin à rouleau, permettent d’améliorer la qualité du fourrage. La combinaison avec un processus de broyage mixte en deux étapes offre quant à elle une flexibilité maximale pour obtenir un degré de mouture adapté. De là résulte une répartition granulométrique optimale, rendant la digestion plus efficace chez les porcs.
Cependant, l’impact des autres étapes du processus de transformation doit aussi être considéré : par exemple, la presse à granulés ou l’expanseur ayant tendance à augmenter la finesse de broyage, les animaux peuvent rencontrer des problèmes si ce facteur n’est pas pris en compte dans le produit final.
Lorsque le degré de mouture de l’aliment est optimal, une stratification se produit dans l’estomac, prévenant la formation d’acidité excessive à l’entrée de l’estomac. Le pH plus bas à la sortie de l’estomac contribue pour sa part à détruire les germes pathogènes.
Analyse sèche ou humide ?
Lors de l’interprétation des analyses par tamisage des aliments pour porcs, il convient de tenir compte d’un certain nombre d’éléments, présentés ci-après. Une analyse granulométrique par tamisage à sec (colonne de tamis ou boîte à tamis) ne fournit pas d’analyses fiables pour les aliments très fins ou très grossiers. En effet, ce type d’analyse ne prend pas suffisamment en compte le processus de fabrication, la structure de l’aliment ou le degré de mouture. Les échantillons en question indiquent dès lors surtout la proportion de particules fines, sans donner d’indication précise sur le degré de mouture ou son effet sur l’animal. C’est pourquoi une analyse par tamisage humide est recommandée lors d’apparition de problèmes dans un troupeau. Pour les aliments destinés aux porcs, la proportion souhaitée doit être inférieure à 35 % pour les particules de moins de 0,2 mm et supérieure à 20 % pour celles dépassant 1 mm. Ces résultats permettent d’évaluer le degré de mouture.
UFA contrôle le degré de mouture de ses aliments
L’analyse granulométrique par tamisage humide permet de déterminer le degré de mouture des aliments. Dans cette méthode, l’eau entraîne l’aliment à travers la colonne de tamis, détachant les parties agglomérées ou comprimées pour révéler la finesse réelle de l’aliment. UFA investit actuellement dans cette méthode d’analyse, afin de contrôler régulièrement la mouture de ses aliments.
Versement de la nourriture pré-trempée dans l’eau dans la colonne de tamis.
Rinçage à l’eau pendant quatre minutes.
Obtention de différentes fractions après l’analyse par tamisage humide, lesquelles sont ensuite séchées et pesées.
