Engraissement de taureaux
La famille Egloff exploite à Dozwil (TG) un domaine pratiquant l’engraissement de gros bétail et les grandes cultures. Dominik Egloff est père de quatre enfants et gère un domaine de 26 ha en collaboration avec son épouse, Angelika, et ses parents. L’engraissement de taureaux est depuis très longtemps l’un des principaux piliers de l’exploitation. La famille Egloff engraisse presque exclusivement des animaux de race à viande. Le vétérinaire de troupeau est présent à l’arrivée des veaux. Il les contrôle (installation à l’étable d’environ 20 veaux à la fois) et les traite si nécessaire. L’exploitation Egloff renonce volontairement à toute médication prophylactique lors de la mise à l’étable. Dominik Egloff amène luimême ses animaux d’engraissement AQ à l’abattoir de Saint-Gall. Les quelques taureaux à caractère plus laitier sont commercialisés en vente directe. En 2016, les Egloff ont vendu 117 animaux de boucherie AQ.
Après la présentation d’exploitation, les participants ont effectué le tour des différents postes. A cette occasion, trois thèmes principaux ont été abordés.
Poste «ration»
Olivier Schmidt, spécialiste Toro pour la Suisse orientale, a présenté aux participants la ration d’engraissement distribuée par l’exploitation Egloff. Celle-ci se compose de 50% d’ensilage de maïs, de 25% d’ensilage d’herbe, de 8% de pommes de terre pour l’alimentation des animaux, de 8% d’UFA 230 et de 9% d’UFA 231. Le fourrage de base est stocké dans des silos-tours et des silos tranchées, alors que les pommes de terre sont ensilées en même temps que le maïs. En été, le fourrage est convoyé directement vers l’étable depuis le silo-tour, via un tapis à fourrage. L’aliment complémentaire est distribué plusieurs fois par jour à l’aide du distributeur automatique de concentrés (DAC). En hiver, le fourrage est prélevé dans le silo tranchée.
Poste «utilité du portail client pour la pratique et Toro-Mobile»
Sarah Hirsbrunner, marketing UFA, a présenté les nouveautés liées au service de prestations Toro. Les possibilités offertes par le portail ont été présentées à l’aide des analyses concernant l’exploitation de Dominik Egloff. Les fonctions de Toro-Mobile ont été améliorées et optimisées sur la base des expériences réalisées dans la pratique. Après avoir été introduit une fois, tout nouveau traitement est enregistré dans la liste des traitements standard.
En cliquant sur un animal, l’utilisateur peut visionner une foule de détail concernant celui-ci. Les résultats de pesage de chaque animal peuvent être consultés. Tous les traitements médicamenteux effectués jusqu’ici apparaissent. Toutes ces informations s’avèrent très pratiques et peuvent en tout temps être consultées à l’étable. Dominik Egloff utilise également les prestations offertes par Toro. Il constate que l’analyse des résultats et les calculs de rentabilité revêtent toujours plus d’importance.
Poste «Colorispotop»
Hansueli Rüegsegger, responsable du secteur bétail bovin, a brièvement présenté le projet Colorispotop (CRT) et plus particulièrement les résultats et les expériences liés à ce projet. CRT et son application dans la pratique visent deux objectifs: des veaux en bonne santé et une réduction des traitements antibiotiques sur l’exploitation d’engraissement. Pour y parvenir, l’exploitation de naissance, le commerce d’animaux et l’exploitation d’engraissement doivent consentir de gros efforts. A cette occasion, c’est sans doute à l’exploitation de naissance qu’incombe le rôle le plus important: les premières heures et les premiers jours après la naissance ont en effet un impact décisif sur le développement des animaux au cours des mois suivants. Peter Friedli est agriculteur et fait partie des 44 exploitations pilotes participant au projet et ayant réussi à améliorer la santé de leurs veaux. Peter Friedli a expliqué les expériences réalisées dans le cadre du projet Colorispotop. Depuis qu’il participe à cet essai, ses veaux se développent nettement mieux. Sur son exploitation, les problèmes de diarrhée et de santé font quasiment partie du passé. Une fois l’essai terminé, Peter Friedli a continué à appliquer intégralement les mesures du projet, l’amélioration des résultats couvrant les coûts supplémentaires. Les veaux d’élevage se développent très bien, ce qui se traduit par un âge plus précoce au premier vêlage et par des performances par jour de vie plus élevées. L’engraisseur dispose de veaux plus robustes et utilise moins d’antibiotiques, ce qui est bénéfique pour l’image de la branche.
Un programme intéressant pour l’après-midi
A leur arrivée au restaurant Seemöwe à Güttingen, les quelque 90 participants ont été accueillis par Samuel Geissbühler, membre de la Direction d’UFA. L’après-midi a été consacré à des exposés intéressants et variés.
La provenance régionale est importante
Michael Dubach, responsable régional de Pro Zürcher Berggebiet, a présenté «natürli», le concept à succès pratiqué dans l’Oberland zurichois. Ce concept régional s’étend à treize communes et a pour objectif de stimuler les potentiels régionaux à travers divers projets et d’utiliser les synergies disponibles. Outre divers projets touristiques, « natürli Zürioberland » s’implique activement dans la commercialisation des produits régionaux. Actuellement, l’association de marque «natürli Zürioberland» regroupe 33 producteurs (fromageries, boucheries et autres) et référence 260 produits. Le grand nombre de fournisseurs régionaux et les structures de production solides garantissent un fort potentiel régional. Grâce à la tendance favorable aux produits régionaux, la marque régionale «natürli» se développe très bien. Les commerces de détail sont intéressés, le canal de vente aux portes de la ville de Zurich est solidement implanté et peut être mis à profit. Les spécialités à base de viande peuvent être commercialisées avec succès. Il est particulièrement important d’associer chaque stratégie commerciale à une histoire donnant une provenance et un sens au produit concerné.
En résumé, Michael Dubach estime que l’évolution du secteur de la viande de bœuf représente une chance: malgré la tendance au végétalisme, les clients vont continuer à manger de la viande. Selon lui, la consommation sera toutefois plus ciblée, les arguments d’achats tels la qualité, le bien-être animal et la provenance devenant toujours plus importants.
Production AQ à un niveau élevé
René Hug a ensuite présenté son exploitation d’engraissement. L’engraissement de taureaux est la principale branche d’activité de cette exploitation familiale. En 2016, la famille Hug a produit 96 animaux SQB, dont 29 ont été classés en C, 48 en H- et 26 en T+. La quasi-totalité des animaux SQB ont atteint la classe de graisse 3. L’exploitation Hug réalise ces excellents résultats d’abattage avec une ration qui se compose de 50% de maïs ensilage, 12% d’ensilage d’herbe, 18% de pulpe de betterave et 11% d’UFA 230 respectivement 9% d’UFA 231. L’analyse de la dernière pesée indique que l’exploitation Hug a réalisé des accroissements journaliers moyens de 1417 g depuis la pesée précédente.
Situation du marché
Yvan Meuwly d’Anicom SA a décrit l’état actuel du marché de la viande et procédé à une rétrospective de l’année 2016, qui a été bonne pour les engraisseurs. En 2016, la production de viande de bœuf a augmenté de 2,9%. Yvan Meuwly a par contre rappelé aux participants que le nombre de vaches continue à diminuer, ce qui se traduit par une réduction du nombre de veaux d’engrais. Ce phénomène se traduira tôt ou tard par des prix élevés pour les veaux d’engrais.
Acheter les veaux d’engrais qui ont été commandés
Franz Hagenbuch, président de Swiss Beef CH, a transmis aux participants les salutations de l’association. Il leur a également rappelé trois choses:
1. Le fait d’être membre de Swiss Beef comporte de nombreux avantages. Les personnes qui ne sont pas encore membres peuvent s’inscrire au sein d’une association régionale.
2. Les engraisseurs doivent acheter les veaux qu’ils ont commandés.
3. L’engraissement de taureaux intensif est lui aussi durable. Pour le prouver, Franz Hagenbuch s’est appuyé sur l’étude de Veronika Wolff (Agroscope). Il a expliqué que la production de viande de bœuf est une production respectueuse de l’environnement et que les engraisseurs sont sur la bonne voie.
AuteureSarah Hirsbrunner, marketing UFA, 3360 Herzogenbuchsee
PhotosAndrea Hospenthal