Les parasites des pâturages tels que les vers pulmonaires et gas-tro-intestinaux peuvent réduire considérablement les performances des bovins, des ovins et des caprins, augmenter les frais vétérinaires et parfois aboutir à des pertes d’animaux.
Vers pulmonaires
Le grand vers pulmonaire ( Dictyocaulus viviparus )peut occasionner de sérieux problèmes de santé chez les bovins de tout âge. Il a toutefois pratiquement disparu de nos régions chez les ovins et caprins.
Les espèces connues de petits vers chez les petits ruminants sont nombreuses. Les caprins sont relativement souvent touchés, alors que les ovins le sont plus rarement. Les animaux de toutes les tranches d’âge sont concernés dans des proportions équivalentes.
Les vers pulmonaires infestent les poumons et la trachée de leurs hôtes. Les principaux symptômes sont donc la toux et une détresse respiratoire qui peuvent évoluer en inflammation pulmonaire.
Les larves qui atteignent la gueule lorsque les animaux toussent sont avalées puis libérées via les excréments. Les larves des petits vers pénètrent ensuite dans les limaces et les escargots et peuvent y vivre jusqu’à deux ans. Celles des grands vers pulmonaires se développent en larves infectieuses dans l’herbe et réinfestent l’organisme des ruminants soit par la pâture, soit par l’ingestion d’escargots dans l’herbe.
Vers gastro-intestinaux
L’infestation par des vers gastro-intestinaux touche toutes les exploitations. Les cas graves peuvent provoquer une perte de croissance, des diarrhées, un amaigrissement, une perte d’appétit, voire une anémie ( vers de la caillette : Haemonchus contortus) chez les petits ruminants. Les animaux dont les besoins nutritionnels sont couverts correctement supportent une plus grande charge parasitaire et résistent mieux que les animaux plus jeunes, maigres ou malades.
L’infestation survient en général par l’ingestion de larves dans l’herbe pâturée. Celles-ci se sont développées à partir des œufs expulsés via les excréments d’animaux infestés. Selon le type de parasite et la température ambiante, les œufs se développent entre une à quatre semaines pour devenir des larves infectieuses.
Mesures de lutte préventives
L’objectif de ces mesures n’est pas d’éliminer les parasites, mais de diminuer l’utilisation de vermifuges pour réduire la résistance des parasites.
La pression infectieuse des vers gas-tro-intestinaux et des vers pulmonaires peut être atténuée par une bonne gestion des pâturages. Ainsi, il est conseillé d’organiser une rotation des pâturages avec un temps de pâture court ( une à deux semaines ) et une durée de repos longue ( cinq à six semaines ) pour interrompre le cyc l e des parasites. En outre, une alternance fauche-pâture ainsi qu’une charge animale inférieure diminuent la pression parasitaire.
Il est également possible de vacciner les bovins contre les vers pulmonaires, mais le temps de protection n’étant pas très long, la vaccination doit être répétée chaque année.
Par ailleurs, de nombreux vers gas-tro-intestinaux sont spécifiques à un hôte particulier et sont incapables de se développer dans d’autres espèces. C’est pourquoi la pâture mixte avec des petits ruminants et des bovins ou des chevaux réduit la pression parasitaire sur les parcelles de pâture.
Toutefois, les petits ruminants tout comme les bovins doivent vivre avec un certain nombre de parasites pour stimuler leur immunité.