Werner et Melanie Dennler dirigent une exploitation diversifiée à Bleienbach (BE). La production laitière y constitue la branche principale, où la famille met beaucoup de cœur à l’ouvrage. Outre le couple, leurs deux enfants Ruven et Giulia passent tous les jours à l’étable. En 2022, la famille a rempli pour la 8 e fois toutes les conditions de Swissherdbook pour la distinction « Meilleure gestion d’exploitation ». Celle-ci est décernée lors de la Swisscow à fin septembre lorsque le troupeau laitier remplit, en moyenne, différentes conditions en termes de rendement, de teneurs et de fécondité pendant l’année d’évaluation (cf. tableau).
Connaître les chiffres
En 2009, Werner Dennler a repris l’exploitation de son père. Parallèlement s’est offerte la possibilité d’affermer une seconde exploitation, où il garde aujourd’hui les vaches laitières. Ni son père ni le bailleur à ferme n’étaient au herd-book auparavant. Considérant cependant qu’il est essentiel de connaître les indicateurs de performance de ses animaux, Werner Dennler n’a pas tardé pour y inscrire son troupeau. Les 30 vaches Holstein ont une production laitière d’environ 11 700 kg (lactation standard), avec des teneurs en matière grasse et en protéine de respectivement 4,09 et de 3,37.
Werner Dennler n’a jamais expressément recherché à obtenir ces distinctions : son objectif est d’avoir des vaches en bonne santé, affichant de bonnes performances, ce qui se traduit en fin de compte par une rentabilité élevée. Ainsi, jour après jour, il fait de son mieux pour que les vaches se portent bien, ce qui englobe aussi bien la garde que l’affouragement.
Beaucoup de fourrage sec
Werner Dennler, agriculteur« Le pâturage est également un élément déterminant pour l’observation des chaleurs. »
Jusqu’en 2014, les Dennler produisaient du lait de fromagerie, expliquant la taille relativement grande de la grange à foin, qui dispose d’un système de ventilation. Suite à la dissolution de la coopérative de fromagerie en 2014, Werner et Melanie ont opté pour l’affouragement par ensilage ; ils produisent depuis lors du lait industriel. Aujourd’hui encore, la ration comporte une part importante de fourrage sec, car ils ne transforment qu’une partie de la première et la dernière coupe pour la production d’ensilage. Le reste est engrangé sous forme de foin et de regain. Werner Dennler explique à ce sujet : « Nous bénéficions d’une région de production fourragère favorable. Les bonnes années, nous faisons six à sept coupes sur les prairies artificielles et sur les prairies naturelles. Pour cela, il faut assurer une gestion de pointe en matière de fumure ». Ainsi, les pâturages sont fertilisés avec du lisier de porc au printemps, en raison de la teneur en phosphore. Le troupeau pâture en journée au printemps et en automne, la nuit pendant l’été. L’agriculteur précise encore : « Les vaches aiment beaucoup aller au pâturage, ce à quoi nous attachons beaucoup d’importance. La sortie au pré est également un élément déterminant pour l’observation des chaleurs. »
Pour le maïs, Werner Dennler opte pour une variété plutôt tardive, car la récolte peut bien attendre le mois d’octobre, avec un maïs bien mûr. Ce dernier est haché plutôt grossièrement, entre 14 et 16 mm, de manière à offrir suffisamment de structure.
Surtout des aliments de l’exploitation
En ce qui concerne la ration mélangée, Werner Dennler veille à ce qu’elle soit coupée avec précision, ce qui est essentiel pour une ingestion élevée de nourriture. Les couteaux de la mélangeuse doivent donc être bien affûtés.
La ration est composée en grande partie du fourrage de l’exploitation : durant le semestre d’été, elle contient 55 % d’ensilage de maïs, 30 % de foin et de regain ainsi que 15 % de pulpe de betterave sucrière et de balles de céréales ; en hiver, une partie de l’ensilage de maïs est remplacée par de l’ensilage d’herbe. Seule la pulpe de betterave sucrière est achetée pour le fourrage de base. Le tout est complété par une farine de tourteau de colza et un concentré protéique, à raison d’un kilogramme par vache et par jour. La famille Dennler produit elle-même des céréales fourragères ainsi que du colza et possède un compte de céréales en marchandise. « Ainsi, nous produisons nous-mêmes indirectement le fourrage complémentaire », commente le maître agriculteur. En outre, l’aliment de démarrage et l’aliment de production, ainsi que 150 g d’aliment minéral et 50 g de sel pour bétail, sont distribués à la main. Les vaches consomment 120 g de concentré par litre de lait produit.
Werner Dennler, agriculteur« Les vaches peuvent rester longtemps chez nous, pour autant qu’elles soient en forme. »
Elevage intensif
Les veaux d’élevage sont nourris intensivement pendant leur première année de vie, avec huit litres de lait par jour. La quantité de lait est réduite progressivement dès l’âge de trois mois et les veaux sont sevrés à quatre mois. « Il est important que les veaux disposent de fourrage dès le départ. Les plus petits imitent volontiers les plus grands qui s’affouragent », explique le chef d’exploitation. Lorsqu’elles ont plus d’un an, les génisses passent l’été à l’alpage.
Des vaches en forme
Visant un intervalle vêlage vêlage plutôt court, Werner Dennler explique : « La vache doit avoir une bonne persistance jusqu’à la fin, sinon elle devient trop lourde. » La moyenne d’exploitation pour ce caractère est 95 %. Dans la sélection, les caractéristiques fonctionnelles sont prioritaires.
L’agriculteur en est convaincu : « Les vaches ne sont motivées à donner du lait que si elles vont bien. » La moyenne du troupeau pour la production à vie est actuellement de 42 548 kg, la durée de vie productive est de cinq ans et neuf mois ; quant à la production par jour de vie, elle se monte à 20,4 litres par vache. « La longévité de nos vaches est l’une de mes fiertés », déclare Werner Dennler. En douze ans de participation au herd-book, cinq vaches ont déjà dépassé les 100 000 kg de production. « Les vaches peuvent rester longtemps chez nous, pour autant qu’elles soient en forme. J’ai bien sûr du plaisir à avoir des vaches à 100 000 kg, mais pas à n’importe quel prix », explique-t-il pour illustrer sa stratégie. Les expositions régionales de bétail, lors desquelles ils ont déjà pu fêter de beaux succès, constituent également des expériences personnelles réussies. Et les deux enfants Ruven et Giulia participent avec beaucoup d’enthousiasme au concours des veaux, un moment fort pour toute la famille Dennler.
Profil d’exploitation
Werner et Melanie Dennler
SAU :
33 ha
- 4,6 ha de pommes de terre
- 3 ha de maïs d’ensilage
- 2,5 ha de colza
- 3 ha de blé fourrager
- 2,5 ha de PurEpeautre
- 1,5 ha d’orge fourragère
- reste en prairies naturelles et en prairies artificielles
- 100 arbres fruitiers à haute-tige
Cheptel :
- 30 vaches laitières
- 20 veaux et génisses d’élevage
- 20 veaux d’engraissement
- 40 porcs d’engraissement
- 70 poules pondeuses
- 3 chevaux
- 6 chèvres
- 6 moutons
Main-d’œuvre :
- Werner et Melanie Dennler
- 1 collaborateur à temps partiel (Marc Jufer)
- les parents de Werner apportent leur aide