En Suisse, les conditions de semis et de croissance diffèrent énormément selon les années et les sites. Le chef d’exploitation est donc celui qui est le plus à même de gérer ses maïs. Dès que la récolte approche, les conditions nécessaires sont par contre les mêmes pour tous les producteurs de maïs: il s’agit alors de produire un ensilage de maïs de bonne qualité. Le moment de la récolte est un élément clé pour y parvenir. Entre le début de la maturité laiteuse et la fin de la maturité du grain, les teneurs fluctuent énormément. Durant cette période, la teneur en sucre diminue par exemple de moitié. La teneur en amidon de la matière sèche est en revanche multipliée par cinq. En ce qui concerne l’ensilage de maïs, l’obtention de teneurs optimales passe par une teneur en matière sèche oscillant entre 35 et 38 %. Plus la teneur en matière sèche du maïs augmente et plus la dégradabilité de l’amidon augmente. La dégradabilité de l’amidon atteint un pic maximal à 38 % de MS. En cas de récolte trop tardive, la teneur en sucre et la digestibilité des fibres diminuent, ce qui a un impact négatif sur l’appétibilité. Une étude réalisée en France a démontré que moins de 50 % des exploitations récoltent leur maïs ensilage au stade optimal.
Problèmes d’animaux insuffisamment couverts ?
UFA 236 a été développé pour permettre un apport plus élevé d’énergie. Le nouvel aliment TORO contient une forte proportion de nutriments glycogènes et est principalement utilisé en tant que fournisseur d’énergie supplémentaire dans l’engraissement de finition. UFA 236 contient une forte proportion d’amidon bypass. Les levures vivantes ajoutées à UFA 236 soutiennent l’activité de la panse. Un additif pythogène (d’origine végétale) améliore l’efficacité énergétique en réduisant la production de méthane. UFA 236 est utilisé pour les labels AQ et IPS et est bien adapté pour solutionner les problèmes de carence d’énergie ou d’amidon bypass dans l’engraissement et chez les animaux qui sont trop peu couverts.
Stockage adéquat
Pour que le maïs ensilé se stocke et se conserve bien, il faut tout d’abord qu’il soit parfaitement tassé. Ce tassement est d’ailleurs la meilleure protection contre les postfermentations. Le compactage varie selon la teneur en MS de l’ensilage. Plus la teneur en MS de l’ensilage de maïs est élevée et plus le maïs doit être tassé. Lorsque le tassement s’effectue à l’aide d’un tracteur, ce n’est pas tant le poids de ce dernier que la pression des pneus qui est importante. Elle devrait avoisiner deux bars. Une pression des pneus élevée permet de concentrer le poids sur une surface donnée pour exercer une pression suffisante sur l’ensilage. Les chargeurs de ferme sont les engins qui conviennent le mieux pour compacter le maïs. Sur ces derniers, le poids est réparti sur une surface de contact nettement plus restreinte que dans le cas d’un tracteur.
Post-fermentations en tant que « tueurs » d’énergie
Le tassement permet d’évacuer un maximum d’oxygène de l’ensilage. Les organismes responsables des fermentations telles les levures par exemple ne disposent alors plus de l’oxygène dont elles ont besoin pour se multiplier. Un mauvais tassement et une étanchéité insuffisante peuvent entraîner des pertes d’énergie allant jusqu’à 40 %. Une fermentation indésirable se traduit par un dégagement de chaleur. Un ensilage de bonne qualité affiche une température moyenne de l’ordre de 20°C. Une température supérieure de 5 degrés au niveau de la surface de reprise ou sur les bords du silo indique qu’une moisissure indésirable se développe. La règle suivante s’applique: augmentation de température de +10°C = une perte quotidienne d’énergie de 0,1 MJ NEL/kg de MS. Une hauteur de remplissage inférieure a un impact bénéfique sur le compactage, comme l’a démontré une étude américaine réalisée dans 168 exploitations. Réduire de 30 à 15 cm par voyage la hauteur de remplissage dans le silo permet de remplir 50 kg de MS de plus par m 3 .
La qualité de l’ensilage varie en cours d’année
Dans l’engraissement de gros bétail, il est primordial que l’énergie puisse être utilisée correctement. L’ensilage de maïs se compose à hauteur de 85 % d’hydrates de carbone. Sur ces 85 %, 40 % sont des fibres lentement digestibles provenant du reste de la plante. Une bonne digestibilité des fibres contribue à améliorer la digestibilité des restes de plante et passe par une récolte suffisamment précoce. Ce n’est toutefois pas obligatoire. La teneur en sucre peut également augmenter la digestibilité du reste de plante. Une augmentation de la teneur en sucre de 0,8 % améliore la digestibilité des fibres de 1 %. Au cours du stockage, il arrive que la teneur en sucre diminue. Dans le cas de l’amidon, c’est exactement le contraire: plus l’ensilage de maïs est stocké longtemps et plus l’amidon est digestible. Au cours des huit premières semaines, la digestibilité de l’amidon augmente fortement, soit de l’ordre de 20 %. Il est par conséquent recommandé de disposer de suffisamment de capacité de stockage sur l’exploitation, pour éviter de devoir ouvrir le silo de maïs trop tôt après la récolte.
Il y a amidon et amidon
En ce qui concerne l’amidon, on établit une distinction entre l’amidon instable et l’amidon bypass. Alors que l’amidon instable sert de nourriture aux micro-organismes de la panse et accélère ainsi la dégradation des protéines, l’amidon bypass arrive sous une forme inchangée dans l’intestin, où il est absorbé et transformé en glycose. L’amidon bypass diminue la formation d’acide propionique dans la panse et agit ainsi contre l’acidose de la panse. La transformation enzymatique de l’amidon en glycose dans l’intestin évite également de surcharger le foie. Dans les exploitations d’engraissement de gros bétail pratiquant des rations où la proportion de maïs est importante, il s’agit d’un élément important. Cette situation évolue en cours de stockage. Plus l’ensilage de maïs est stocké longtemps et plus la part d’amidon bypass diminue, à cause des acides qui se forment. Suite à cela, la proportion d’amidon rapidement fermentescible dans la panse augmente. La ration doit donc être adaptée lorsque l’ensilage distribué a été stocké pendant longtemps.
Les rations doivent être adaptées à l’ensilage
Sachant que la qualité du maïs ensilage évolue au cours de la période de stockage, la ration doit être modifiée en conséquence. Le changement le plus important est certainement la diminution de l’amidon bypass dans l’ensilage de maïs. Au printemps et en été, l’ensilage de maïs contient davantage d’amidon rapidement fermentescible et moins d’amidon bypass. Suite à cela, le risque d’acidose de la panse augmente. Le « silagemanager » des Laboratoires UFAG est un outil approprié pour adapter la ration. Le « silagemanger » aide à estimer la dégradation de l’amidon. L’obtention de résultats pertinents implique que l’ensilage ait été stocké pendant au moins cinq semaines et que l’échantillon soit prélevé entre le mois d’octobre et de décembre. Le « silagemanager » présente trois valeurs. La première valeur indique la part d’amidon stable en hiver. La seconde valeur indique la part d’amidon stable au printemps et en été. La diminution de la part d’amidon bypass peut ainsi être estimée et prise en compte dans le plan de ration. La diminution de la teneur en amidon bypass dans l’ensilage implique d’augmenter la teneur en amidon bypass dans la ration, ce qui peut se faire en distribuant des produits secs à base de maïs ou de l’UFA 236 (voir encadré). A titre de mesure supplémentaire, il est recommandé d’utiliser de l’ensilage d’herbe récolté à un stade tardif. En effet, en complémentant la ration avec de l’ensilage d’herbe récoltée à un stade précoce, on augmenterait encore la part d’hydrates de carbone rapidement fermentescibles. Un ensilage d’herbe fauché plus tardivement contient par ailleurs davantage de fibres, ce qui diminue le risque d’acidose de la panse. Pour réduire ce risque, il est important que le contenu de la panse soit stabilisé. Outre des levures vivantes, UFA ProRumin contient également des substances tampons qui stabilisent le contenu de la panse et qui protègent ainsi les animaux d’une acidification de la panse.