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Production animale

Optimiser la qualité du fourrage de base

Les exploitations bio doivent désormais revoir leur stratégie alimentaire. En effet, les nouvelles directives bio entreront en vigueur l’année prochaine. Il faut également adapter la production fourragère : sachant que les quantités d’aliment complémentaire autorisées vont diminuer et que leurs teneurs en protéines seront inférieures, le choix et la qualité du fourrage de base seront d’autant plus importants.

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Service technique, UFA SA

Dès le 1 er janvier 2022, les exploitations bio devront distribuer à leurs ruminants 100 % de composants fourragers suisses. A compter de cette date, la part d’aliment complémentaire ne pourra pas excéder 5 % de la matière sèche totale ingérée. Or, les composants protéiques sont disponibles en quantités limitées. En 2020, en Suisse, la surface de soja fourrager bio s’élevait à 300 ha. Le soja est la principale source de protéine. Cette surface est nettement inférieure à celle qui sera nécessaire dès 2022, lorsqu’il ne sera plus possible d’importer. Ces changements de directives impliquent de revoir la stratégie d’affouragement.

La teneur en protéine brute doit être maximisée.

 

Phase de démarrage

Les teneurs en protéines brutes des aliments complémentaires vont diminuer, car on manque de composants suffisamment riches en protéines. Dès 2022, il ne sera plus possible de produire des concentrés protéiques contenant 39 % de protéine brute (PB). Les teneurs en PB des aliments seront nettement inférieures. En raison de la disponibilité réduite en composants protéiques mais aussi de la part maximale de 5 %, l’accent doit être mis sur la phase de démarrage pour ce qui est de la complémentation alimentaire. Les 100 premiers jours de lactation ne souffrent en effet aucun compromis. En phase de démarrage, les vaches doivent être approvisionnées conformément à leurs besoins pour éviter des problèmes de métabolisme et de fertilité.

A cause du rétrécissement de l’offre en aliments complémentaires, les fluctuations de qualité du fourrage de base seront plus difficiles à compenser. Plus la performance laitière est élevée et plus il sera difficile d’alimenter les animaux conformément à leurs besoins. La qualité du fourrage de base jouera un rôle encore plus déterminant. Dans l’organisation de la production fourragère, il faudra tenir compte des quantités restreintes de protéine disponibles pour complémenter la ration. La teneur en protéine brute du fourrage de base doit augmenter. Les vaches ont besoin d’une ration équilibrée en énergie et en protéine brute. Une ration déséquilibrée (p. ex. une ration trop riche en maïs) se traduit par une fermentation réduite dans la panse. L’énergie excédentaire est stockée sous forme de graisse corporelle. En fin de lactation, le risque d’embonpoint augmente. Des troubles métaboliques surviennent, au plus tard à la lactation suivante.

Plus de prairies artificielles

Avant les semis 2021, les agriculteurs peuvent encore revoir la façon dont ils organisent la production fourragère et les grandes cultures. Afin d’éviter un excédent d’énergie dans la ration, il est judicieux de mettre en place des prairies artificielles plutôt que du maïs ensilage, ceci afin d’augmenter la teneur en PB de la ration. Utiliser des mélanges riches en légumineuses permet d’augmenter encore les teneurs en protéine brute du fourrage de base.

Légumineuses à graines

Afin d’augmenter les teneurs en protéine brute des fourrages de base de l’exploitation et pour accroître les quantités de composants protéiques servant à fabriquer des concentrés, il convient d’envisager de cultiver des légumineuses à graines comme le soja, la féverole, les lupins doux et les pois protéagineux. Sur les sites où le maïs grain se développe bien, le soja fourrager pousse généralement bien lui aussi. 

Informations complémentaires

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