La phytothérapie consiste à utiliser des plantes médicinales pour préserver la santé des animaux et soigner des maladies. Les plantes concernées se composent d’un mélange complexe de substances actives naturelles. Elles agissent souvent à plusieurs endroits dans l’organisme et affichent généralement un large spectre d’efficacité.
Comme c’est le cas pour l’être humain, les plantes médicinales peuvent souvent être utilisées chez les animaux à titre préventif ou en complément à une thérapie basée sur des médicaments synthétiques utilisés en médecine classique. Il arrive fréquemment qu’un traitement combiné permette de réduire les doses de médicaments classiques, voire d’y renoncer totalement en cas de maladie bénigne. Les personnes qui n’ont pas suivi de formation médicale ayant parfois du mal à juger à partir de quel degré de gravité un recours aux médicaments de synthèse s’impose, il faudrait toujours demander conseil à un vétérinaire.
L’écorce de chêne, les pétales de fleurs de souci et les feuilles de sauge officinale sont des composants phytothérapeutiques qui ont fait leurs preuves et pour lesquels il existe des formulations applicables dans la pratique pour soigner des problèmes cutanés chez les animaux de rente (voir encadré).
De nombreuses autres plantes médicinales conviennent elles aussi très bien pour une application sur la peau et les blessures. Elles sont tout aussi précieuses que les plantes prises en exemple. L’agriculture est justement un secteur où les connaissances liées aux plantes médicinales et aux recettes traditionnelles à base de plantes médicinales se transmettent d’une génération à l’autre. L’intérêt accru pour les soins naturels en santé humaine et animale a permis la publication de plusieurs livres spécialisés de qualité ces dernières années. On y trouve de nombreuses recettes et applications traditionnelles. Si la préparation de plantes médicinales s’avère trop compliquée, on peut aussi opter pour des produits prêts à l’emploi disponibles chez les vétérinaires, par exemple. Ces produits sont faciles à doser et consistent souvent en une combinaison de plantes médicinales ou d’extraits de ces dernières se complétant judicieusement et pouvant notamment être utilisés en cas de maladies ou d’inflammation douloureuses ainsi qu’en cas de maladies cutanées, des voies respiratoires et de l’appareil gas-tro-intestinal.
Ecorce de chêne (genre Quercus)
- En phytothérapie, on utilise surtout la jeune écorce des branches de 1 à 3 cm de diamètre.
- La jeune écorce est riche en tanins qui, une fois dilués dans l’eau, contribuent à la densification de la peau et des muqueuses, ce qui contribue à empêcher l’intrusion des germes.
- L’écorce de chêne est appréciée depuis des siècles pour ses propriétés anti-irritantes, anti-inflammatoires, coagulantes, anti-sécrétoires et anti-microbiennes lorsqu’il s’agit de soigner des plaies.
Décoction d’écorce de chêne en cas d’eczéma entre la mamelle et la cuisse Cuire une cuillerée à soupe d’écorce de chêne coupée (disponible p. ex. en pharmacie) dans 1 l d’eau pendant 20 à 30 minutes. Filtrer ensuite à travers un filtre fin (filtre à café p. ex.), sinon les morceaux d’écorce restants risquent de frotter entre la mamelle et la cuisse. Asperger abondamment ou appliquer la décoction refroidie à base d’écorce de chêne à l’aide d’un tissu propre à usage unique sur l’eczéma, à raison de deux fois par jour les premiers jours, puis une fois par jour dès amélioration. Laisser agir puis sécher en appliquant un linge propre ou sécher avec de l’air froid. La décoction à base d’écorce de chêne se conserve cinq jours au maximum.
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Fleurs de souci (Calendula officinalis)
- Elles sont traditionnellement utilisées contre de nombreuses maladies engendrant des inflammations de la peau et des muqueuses. Elles sont notamment considérées comme anti-inflammatoires, anti-microbiennes et favorisent la guérison des plaies.
L’huile de fleur de souci sert à soigner les trayons gercés et les escarres La peau sèche, gercée et abîmée ou les bords de plaies, cicatrices et eczémas sous tension affectant les animaux et les personnes se soignent bien avec de l’huile de fleur de souci maison. On produit l’huile en arrachant les pétales des fleurs de souci par temps sec (il ne faut pas que les pétales soient humides). On les place ensuite dans un verre de couleur brune en y ajoutant de l’huile d’olive pressée à froid (date limite restante supérieure à un an au moins), jusqu’à ce que les pétales soient recouverts. Le matériel et la couleur du récipient utilisé sont importants, le verre ne réagissant pas avec les ingrédients et la couleur brune protégeant les substances sensibles de la lumière, qui accélérerait leur dégradation. Le verre fermé doit rester quatre semaines à température ambiante et être bougé plusieurs fois par jour, pour que l’huile absorbe bien les substances guérissantes. Filtrer l’huile de fleur de souci à travers une passoire dans un verre brun propre et fermable, sans presser les pétales. Inscrire la date de fabrication sur la bouteille et la stocker pendant un an maximum au frais et dans l’obscurité. Appliquer l’huile de souci une à plusieurs fois par jour ou la vaporiser.
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Sauge officinale (Salvia officinalis)
- Les feuilles de sauge officinale soignent efficacement les maladies de la peau. La sauge officinale agit notamment efficacement contre les bactéries et inhibe la prolifération ou le développement des champignons et des virus. On considère que la sauge officinale a un effet anti-inflammatoire et coagulant.
Infusion de sauge officinale sur les blessures et contre les mycoses Verser les feuilles de sauge officinale dans un récipient contenant de l’eau bouillante (rapport de poids 1 : 10), fermer avec un couvercle pour éviter que les huiles éthérées s’évaporent et laisser infuser pendant 10 minutes. Reverser l’eau de condensation du couvercle dans le thé, égoutter les feuilles et pulvériser ou appliquer l’infusion refroidie deux fois par jour sur les zones concernées. Lorsque la zone des yeux est affectée, appliquer doucement l’infusion à l’aide d’une serviette à usage unique imbibée. L’infusion de sauge officinale doit être préparée à nouveau chaque jour.
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L’utilisation des remèdes phytothérapeutiques cités dans le présent article est de la responsabilité de ses utilisatrices et utilisateurs et ne remplace en aucun cas une visite vétérinaire.