La musculature striée, dite squelettique, est à la base de tout mouvement. Reliée aux os par des tendons, elle assure la motricité du corps par la contraction et la relaxation. La contraction du muscle consomme une grande quantité d’énergie, ce qui explique pourquoi la musculature possède un réservoir d’énergie particulièrement important.
Problèmes musculaires très répandus
A l’instar des autres organes, la musculature dépend du métabolisme. Comme d’autres processus métaboliques, le métabolisme musculaire est influencé par des facteurs internes ou externes, dont l’impact peut être positif ou négatif. En sus des facteurs physiologiques ou pathologiques, un approvisionnement insuffisant en nutriments ou une sollicitation inadaptée (par exemple en raison d’un entraînement inadéquat) peuvent aussi contrarier l’objectif d’une musculature saine et efficace.
Animal adapté à la course, le cheval est particulièrement sujet aux troubles du métabolisme musculaire. Les types de problèmes rencontrés sont aussi divers que les causes évoquées ci-dessus. Ils vont de l’acidose au coup de sang, en passant par le shivering (maladie des tremblements) ; ils comprennent encore différentes myopathies (maladies des muscles squelettiques) d’origine génétique, comme le PSSM 1 ou les variantes appelées « PSSM 2 ». Tous ces problèmes musculaires entraînent une baisse des performances, voire une inaptitude à la monte, de même qu’une réduction du bien-être du cheval.
Alimentation et détention déterminantes
En principe, l’alimentation des chevaux souffrant de problèmes musculaires ou de myopathie équine devrait être pauvre en amidon et en sucre. L’apport énergétique doit être constitué de glucides structurels (« fibres ») ainsi que de graisses issues de germes de céréales, d’huiles et de graines oléagineuses. De plus, il faut veiller à un apport en nutriments essentiels pour les muscles, notamment le magnésium et le manganèse. Les antioxydants tels que la vitamine E et le sélénium fixent pour leur part les radicaux libres, réduisent le stress oxydatif et offrent ainsi une protection cellulaire. Un apport de vitamines B soutient aussi la fonction des cellules nerveuses. Les besoins en protéines ou en acides aminés essentiels (principalement lysine, méthionine et thréonine) sont parfois aussi accrus.
On veillera par ailleurs à adapter l’entraînement au niveau de performance requis, à assurer de longues phases d’échauffement et à éviter les pics de performance stressants ; malgré ces impératifs, si la gestion est correcte, un cheval peut en principe être utilisé en compétition. Enfin, il s’agit d’éviter les longues périodes de station debout et d’offrir suffisamment de possibilités d’exercice modéré.
Les problèmes musculaires peuvent tous être palliés en gérant bien l’affouragement, la détention et l’entraînement ; ces éléments exercent en effet une influence décisive sur les performances et surtout, sur le bien-être du cheval. L’origine génétique des troubles évoqués ne permet pas de les guérir entièrement ; cependant, l’alimentation et le mode de garde sont déterminants pour les alléger : d’eux dépendront la présence ou non de douleurs ou d’autres symptômes.
Auteur: Christina Wessling, Vétérinaire (WES for horses) en collaboration avec Julienne Meints (ingénieure diplômée, St. Hippolyt)