En bref
- La transmission des cryptosporidies et des eiméries se fait généralement par des environnements d’étable ou des animaux contaminés.
- Les symptômes apparaissent dès la première semaine de vie pour la cryptosporidiose et après environ trois semaines pour les eiméries.
- Les additifs végétaux peuvent inhiber la multiplication des parasites dans l’intestin.
La coccidiose des veaux est une parasitose intestinale de type diarrhéique causée par une prolifération de protozoaires (germes unicellulaires). Elle résulte plus précisément de l’infestation par des cryptosporidies ou des eiméries (couramment appelées coccidies). La transmission se fait par voie oro-fécale, en particulier en présence d’environnements d’étable contaminés ou d’animaux déjà infestés.
Diarrhée précoce due à la cryptosporidiose
La contamination par les cryptosporidies intervient lors du vêlage ou peu après ce-lui-ci. La période de prépatence (délai entre l’infestation et la détection des premiers parasites dans les excréments) étant courte dans le cas de la cryptosporidiose (soit deux à sept jours), les symptômes de cette dernière apparaissent souvent dès la première semaine de vie. Ils se manifestent par une diarrhée profuse accompagnée de fièvre, entraînant perte de poids et déshydratation, dont l’issue peut être fatale.
Il n’existe pas de traitement spécifique pour éradiquer l’infestation. La prise en charge repose principalement sur des mesures de soutien, telles que l’administration de solutions électrolytiques pour pallier la déshydratation. L’halofuginone peut être utilisée pour réduire la charge parasitaire, avec prudence toutefois en raison de l’irritation qu’elle provoque au niveau de l’intestin, qui peut elle-même être à l’origine de diarrhée.
En général, les veaux se rétablissent en l’espace de deux semaines environ.
Cryptosporidium parvum étant un agent de zoonose qui peut occasionner de la diarrhée chez l’être humain et d’autres animaux, la prudence est de mise lorsque l’on s’occupe de veaux infestés. La prophylaxie repose sur un apport suffisant en colostrum ainsi qu’une hygiène stricte dans les étables et lors du vêlage.
Les eiméries dès le deuxième mois
Eimeria bovis, Eimeria zuernii et Eimeria alabamensis sont les principales coccidies rencontrées chez les veaux. Les symptômes apparaissent surtout lorsque des animaux non immunisés sont placés dans un environnement contaminé. Selon la période de prépatence des différentes espèces de parasites, les symptômes apparaissent environ trois semaines après l’installation des veaux pour Eimeria bovis et Eimeria zuernii ou dans les deux semaines suivant la mise à l’herbe sur des pâturages contaminés pour Eimeria alabamensis. L’aliment, l’eau, la litière, les abreuvoirs, les murs et les pelages souillés d’excréments sont autant de sources d’infection.
Une hygiène rigoureuse est cruciale pour prévenir la propagation des parasites. Les mesures incluent l’isolement des veaux, le nettoyage et la désinfection approfondie des étables et des instruments, ainsi qu’un apport suffisant de colostrum après la naissance.
Tout comme les cryptosporidies, les eiméries peuvent causer des diarrhées sévères, parfois sanguinolentes, accompagnées de fièvre, déshydratation et crampes abdominales.
Les symptômes commencent à s’atténuer dès le sixième jour de maladie : le sang disparaît des selles, tandis que la diarrhée et les crampes abdominales peuvent persister encore quelques jours. Bien que l’appétit revienne progressivement, la faiblesse, la perte de poids et un pelage hirsute peuvent subsister pendant plusieurs semaines.
Il n’existe pas de thérapie directe contre les germes infectieux, car les médicaments disponibles n’agissent souvent pas sur les stades réellement pathogènes. Un traitement métaphylactique dès l’apparition des premiers cas peut s’avérer efficace, mais il faut garder à l’esprit qu’il favorise la formation de résistances.
Prévenir par l’alimentation
L’ajout d’additifs végétaux dans l’alimentation contribue à protéger les animaux des cryptosporidies et des eiméries. Cette approche n’est pas seulement judicieuse dans les exploitations où la pression d’infestation est élevée, mais aussi dans celles où cette pression est moindre, sachant que l’efficacité de ces additifs repose en grande partie sur leur utilisation correcte. Il faut cependant noter que la prévention ne se concentre pas uniquement sur la lutte contre les parasites, mais aussi sur une flore intestinale saine.
Anticiper les cryptosporidies
Un apport suffisant en colostrum reste essentiel pour prévenir les diarrhées précoces dues aux cryptosporidies, car il favorise une colonisation précoce de l’intestin par de bonnes bactéries, créant ainsi une barrière efficace contre les germes pathogènes. En plus du colostrum, des additifs peuvent accélérer l’établissement d’une flore intestinale saine. Une source appréciée et judicieuse à cet effet sont les bactéries lactiques. Fait notoire, ces dernières, qui sont employées pour la conservation des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, produisent des substances antimicrobiennes, contribuant à prévenir la croissance de germes indésirables. Ainsi, des études menées en Allemagne en 2015 ont montré qu’un apport de bactéries lactiques pendant la première semaine de vie réduisait d’environ un quart l’apparition de cas de diarrhée. Cependant, cet effet s’estompe au cours de la deuxième semaine, soulignant l’importance d’une administration précoce et appropriée.
Soutenir le système immunitaire
Un système immunitaire fonctionnel est essentiel pour faire en sorte que les veaux résistent aux germes pathogènes. A cet effet, l’apport rapide et adéquat en colostrum reste primordial. Pour continuer à soutenir l’immunité de manière ciblée après que les veaux ont reçu le colostrum, il est possible de recourir à des antioxydants naturels, dont l’action permet de neutraliser les radicaux libres générés par le stress. En effet, si ceux-ci ne sont pas neutralisés, ils endommagent les cellules, notamment celles de l’intestin, et perturbent ainsi la résorption des nutriments. Les éléments nutritifs non résorbés parviennent dès lors dans le gros intestin, où ils servent de substrat aux germes pathogènes responsables de diarrhées. Le bêta-carotène est un exemple d’antioxydant efficace.
L’utilisation d’additifs végétaux contribue à réduire la charge coccidienne.
Inhiber la multiplication des coccidies
Les additifs végétaux qui n’induisent pas de résistances sont utiles pour réduire la charge coccidienne. Parmi eux figurent les tanins et les polyphénols, qui, comme l’ont déjà montré des études menées en 1988 et en 1990, permettent de lutter conte les bactéries, les virus et les autres microbes. Ces substances agissent en altérant les membranes cellulaires des parasites et en se fixant sur les protéines de surface, ce qui a pour effet de les détruire, empêchant ainsi les coccidies de se multiplier. Il s’ensuit une baisse du nombre d’œufs de parasites excrétés, réduisant ainsi la pression d’infestation dans l’étable. Un récent travail de diplôme réalisé au Strickhof et supervisé par UFA a démontré que l’utilisation de ces additifs permettait de réduire significativement l’excrétion de coccidies au cours de la quatrième semaine de vie de veaux issus de l’élevage laitier et améliorait le gain de poids quotidien de ces derniers.
Prévenir les coccidioses
UFA-Kryptokok est utile dans la prévention des diarrhées dues aux cryptosporidies et aux eiméries chez les animaux juvéniles. La pâte orale, administrée au plus tôt 48 heures après la naissance, inhibe la multiplication des parasites.
UFA top-intro soutient la colonisation précoce de l’intestin par une flore solide et stimule le système immunitaire. Il peut être administré avec le lait dès la deuxième buvée.