Le cycle de production des truies a une incidence sur l’alimentation. Ce cycle est divisé en quatre phases. Le principe le plus important consiste à s’adapter aux besoins des animaux au cours des quatre phases du cycle de production et à assurer un affouragement conforme à leurs besoins.
Alimentation par phases
Phase de tarissement
Le transfert dans la porcherie de sevrage intervient quatre à cinq jours après que la truie a été inséminée avec succès. Dès ce mo-ment-là, un bon état corporel est essentiel et déterminant pour que les truies d’élevage réalisent des performances élevées et continues. En plus de cela, les ovules fécondés doivent se nidifier et les fœtus se développer de manière régulière. L’éleveur obtiendra ainsi un nombre élevé de porcelets et des poids réguliers à la naissance. Pour une truie affichant un bon état corporel, on vise une courbe de 31 MJ EDP, contre 40 MJ EDP pour une truie à l’état corporel faible.
On peut aider la truie à retrouver une bonne conformité en adaptant les apports en énergie. On vise un Body Condition Scoring (BCS) de 3,5 au 85 e jour de la gestation. Pour éviter de suralimenter des truies gestantes pendant trop longtemps, un contrôle de gestation devrait être effectué trois à quatre semaines après l’insémination.
A compter du 85 e jour de gestation, la croissance des fœtus augmente énormément. L’obtention de poids élevés à la naissance passe par une augmentation de 10 à 20 % de l’approvisionnement en énergie et en acides aminés. Mais attention : un sur-approvisionnement des animaux entraîne un embonpoint excessif (BCS > 3,5), augmentant le risque de syndrome de dysgalactie post-partum (SDPP).
Mise bas
Quelques jours après la mise bas, l’apport énergétique doit être multiplié par trois.
Environ une semaine avant le terme, la truie est transférée dans le box de mise bas. Idéalement, on distribue l’aliment pour truies gestantes jusqu’après la mise bas. Lorsque c’est techniquement impossible et qu’il est nécessaire d’utiliser un aliment d’allaitement, la ration devrait être complémentée avec un aliment riche en fibres permettant d’éviter des problèmes de constipation. L’activité intestinale est ainsi préservée et le développement de germes pathogènes, à titre de mesure préventive contre le SDPP, est entravé.
Période d’allaitement
Pour les truies, la phase d’allaitement est synonyme de performances très élevées. Quelques jours après la mise bas, l’ingestion d’énergie doit être multipliée par trois. Au cours de cette phase, afin d’assurer le niveau de production laitière, les apports en énergie et en nutriments augmentent fortement.
Idéalement, l’aliment pour truies gestantes doit être distribué jusqu’à la mise bas.
Pour couvrir les besoins et éviter une dégradation trop importante des réserves corporelles, il faut veiller à ce que la ration présente une concentration élevée en nutriments. Selon le nombre de porcelets, les besoins en énergie des truies s’élèvent à 110 MJ EDP ou plus. Les cochettes, en particulier, ne peuvent pas toujours ingérer suffisamment d’aliment d’allaitement. Il est donc recommandé d’opter pour une complémentation avec un concentré à haute teneur en énergie.
Temps de vide
Le jour du sevrage, la truie ne reçoit que de l’eau. Chez la truie, le sevrage déclenche le prochain cycle de chaleur. Un flushing stimule encore davantage la formation de follicules. Durant cette phase, les truies reçoivent de grandes quantités d’aliment riche en énergie. Les conditions en vue d’une insémination réussie sont alors réunies et le cycle de quatre phases est bouclé.
Points importants pour réussir en élevage
• Assurer une alimentation conforme aux besoins en fonction des différentes phases du cycle de production,
• Contrôler et optimiser les processus de production et la structure du troupeau avec le planificateur.
• Veiller à des standards d’hygiène très élevés,
Gestion
Planificateur de truies
Le meilleur des régimes alimentaires ne sert à rien si d’autres paramètres importants sont négligés ou ne s’inscrivent pas dans une structure claire. Un planificateur de truies, comme UFA 2000, peut être un bon instrument de gestion pour obtenir une vue d’ensemble du processus de production et déceler les potentiels d’amélioration en porcherie. En plus de cela, il est indispensable de définir un rythme de production strict et de le respecter. En élevage, s’appuyer sur des groupes de truies en fonction des phases de production aide à briser des chaînes d’infection, à gérer efficacement les inséminations groupées et à obtenir de meilleures chaleurs.
Structure du troupeau
La structure du troupeau est un facteur de succès supplémentaire. Elle est définie par la répartition des classes d’âge. Généralement, les truies atteignent leur pic de production entre la deuxième et la cinquième mise bas. Une structure de troupeau optimale inclut par conséquent un plus grand nombre de truies ayant mis bas à trois reprises. Pour y parvenir, il faut sélectionner de façon plus stricte les truies ayant donné naissance à un nombre de portées élevées. Ce sont les jeunes cochettes qui assurent le progrès génétique au sein du troupeau. En l’absence de remontes issues de l’exploitation, il y a lieu d’acheter régulièrement des cochettes. Lorsque l’exploitation élève sa propre remonte, il faut intégrer régulièrement des cochettes au sein du troupeau.
Hygiène et santé
Pour que les truies restent en bonne santé tout au long de leur cycle de production, des mesures supplémentaires sont nécessaires. A ce sujet, l’hygiène de la porcherie est essentielle. Avant d’être installées dans la porcherie de mise bas, les truies doivent être lavées et les boxes être nettoyés et désinfectés après chaque rotation. Il faudrait aussi toujours s’occuper des animaux malades en dernier et installer un sas d’hygiène à l’entrée de la porcherie. De telles mesures permettent, en plus de l’alimentation, de satisfaire un second facteur indispensable à la santé des animaux, à savoir la réduction des germes pathogènes. Un protocole de vaccination approprié répondant aux directives en la matière complète ces mesures.