La ventilation dépend principalement de la température, de l’hygrométrie et de la concentration de gaz toxiques dans le poulailler. Si ces paramètres changent, la ventilation doit être adaptée en conséquence. Tout poulailler se caractérise par des traits distincts : conditions météorologiques et climat extérieur à l’endroit où il se situe, taille du bâtiment et volume d’air, système de ventilation et aménagement ainsi que nombre, âge et poids des animaux, etc. Certains de ces facteurs étant dynamiques, la température, l’hygrométrie et la concentration de gaz toxiques varient à l’intérieur. La ventilation est donc une affaire complexe qui est spécifique au poulailler concerné.
Ventilation durant l’entre-saison et en hiver
Lorsque les températures extérieures sont basses et l’air extérieur humide, la difficulté est souvent la suivante : évacuer assez d’humidité, de gaz carbonique (CO 2 ) et, parfois, d’ammoniac (NH 3 ), tout en s’assurant que la température intérieure ne baisse pas trop. En règle générale, il convient d’aérer suffisamment pour améliorer la qualité de l’air – même lorsqu’il fait froid, car les poules bien emplumées et en bonne santé le supportent bien. Cette solution comporte néanmoins des inconvénients. En premier lieu, l’air froid peut absorber moins d’humidité. Il est possible d’y remédier en chauffant le poulailler ou en préchauffant l’air entrant (p. ex. avec des systèmes de récupération de chaleur). Cependant, la plupart des poulaillers ne disposant pas de ces possibilités, il convient d’aérer davantage pour évacuer l’humidité. En deuxième lieu, l’air froid retombant au sol, il peut détériorer la litière et répartir la température de manière inégale dans le poulailler. Pour ces raisons, il est recommandé de le faire circuler à une certaine vitesse dans la partie supérieure du bâtiment, afin qu’il puisse s’y mélanger à l’air plus chaud.
Ventilation en été
Lors des chaudes journées d’été, la ventilation tourne généralement à plein régime. Pour contrer le stress thermique, celle-ci peut être utilisée pour refroidir les animaux (l’air qui circule vite a un effet rafraîchissant). Les courants d’air, habituellement à éviter dans la zone réservée aux animaux, sont plutôt recommandés en cas de forte chaleur. A cet effet, les ventilations en tunnel conviennent bien ; il est aussi recommandé d’utiliser des ventilateurs supplémentaires. De même, il est possible de rafraîchir par évaporation d’eau (p. ex. avec des installations de nébulisation refroidissant l’air entrant). Ce dispositif présente l’avantage de fixer la poussière.
Trappes de sortie : une gageure
Si l’aire à climat extérieur (ACE) est ouverte le matin, une grande quantité d’air peut soudainement pénétrer dans le poulailler par les trappes de sortie. Elle peut fortement influencer, voire perturber l’aération et le climat du poulailler ; cela est particulièrement vrai s’agissant des ventilations par dépression. Lorsque les températures extérieures sont basses, pendant la journée, de l’air froid tombe directement sur la litière, pouvant entraîner la formation de zones humides et plus tard, de croûtes. Ainsi, les ventilations régulées par la température sont réduites au minimum, freinant le renouvellement de l’air dans certaines zones du poulailler. Pourtant, c’est justement lorsqu’il fait plus froid qu’il importe d’assurer un échange d’air suffisant, et ce, pour les raisons précitées. Or, s’il est possible d’y remédier en augmentant le débit de ventilation d’une installation réglée au minimum, trop d’air froid entre alors pendant la nuit, lorsque les animaux sont inactifs. Les systèmes optimaux sont donc ceux qui prennent en compte non seulement la température, mais aussi l’humidité de l’air et les concentrations de CO 2 (voire de NH 3 ).
Il convient également de noter que l’air peut circuler relativement librement par des trappes de sortie. Ainsi, en particulier lorsque la ventilation fonctionne à plein régime, il faut veiller à ce que l’air aspiré à travers l’ACE ne soit pas directement expulsé du poulailler. En effet, les flux aériens étant ainsi perturbés, de l’air stagnant se forme dans d’autres zones, ce qui péjore la qualité de l’air ou conduit à une accumulation de chaleur en été. Ces courts-circuits aériens peuvent aussi se produire ailleurs (p. ex. si les portes du poulailler sont ouvertes ou que l’air entrant est mal dirigé). C’est pourquoi il est recommandé de contrôler une fois la manière dont les flux aériens circulent et se répartissent (p. ex. à l’aide de cartouches fumigènes). Pour favoriser la circulation de l’air, des ventilateurs et des clapets idoines peuvent être utilisés, de même qu’un déflecteur réglable. Lorsque l’ACE est ouverte, la meilleure façon de maîtriser l’aération est d’opter pour une ventilation à pression constante.
Notre conseil
Humidité
- Objectif : litière sèche et meuble
- Humidité relative de l’air : 50 à 70 %
Concentration de gaz toxiques
- CO 2 : moins de 2000 ppm (limite maximale 3000 ppm)
- NH 3 : moins de 10 ppm (limite maximale 20 ppm)
Température
- Objectif : pas de stress dû à la chaleur ou au froid
- Poules pondeuses :
- optimale 16 - 22 °C
- satisfaisante 12 - 28 °C
- minimale 6 °C
- maximale 32 °C
- (pour les jeunes poules, selon des valeurs indicatives adaptées à l’âge)