Dans l’édition de septembre, la Revue UFA lançait un appel pour que des échantillons de sorgho vous soient envoyés. Cet appel a-t-il porté ses fruits ?
Oui : nous avons reçu 27 échantillons de 13 exploitations (dont beaucoup venaient de Suisse romande) et en sommes très heureux. Ceux-ci contenaient 11 variétés (dont plusieurs types différents), ce qui nous a été d’une grande utilité. Il s’agissait en particulier de variétés telles que les sorghos à biomasse (p. ex. Amiggo, qui peut atteindre 5 m de haut), les sorghos à plus haute digestibilité (p. ex. le Brown Mid Rib [BMR]), les sorghos à grains et les sorghos hybrides multicoupes (Susu). Les échantillons envoyés contenaient du matériel broyé issu de récoltes monocoupes ou multicoupes. Combinés avec nos propres échantillons (qui comptaient sept variétés de sorgho), ils nous ont permis de calibrer plus précisément notre analyse de la qualité fourragère du sorgho.
Quels ont été les résultats des analyses des échantillons ?
En général, les échantillons envoyés se caractérisaient par une grande variabilité. L’énergie nette lait (NEL) de ces échantillons était inférieure d’environ 0,1 à 1,5 MJ par kg de matière sèche (MS) à celle d’un échantillon de maïs de référence. En revanche, ils avaient des teneurs en fibres brutes (FB) et en protéines brutes (PB) plus élevées que le maïs, ce qui correspond à peu près aux résultats habituellement obtenus en comparant ces deux types de plantes. S’agissant du sorgho fourrager, il a clairement des teneurs en amidon faibles et sa digestibilité est moins élevée ; en revanche, sa teneur en fibres brutes est plus importante. Les types de sorgho qui arrivent en tête de liste (avec 6,4 MJ NEL / kg MS) se situent juste en dessous de la valeur optimale pour le maïs. Une variété des essais d’Agroscope a même atteint la valeur de ce dernier, mais il s’agit là plutôt d’une exception. Cependant, le fait qu’il soit possible d’atteindre les valeurs que présente le maïs montre qu’il existe un potentiel.
Comment améliorer les qualités fourragères du sorgho ?
Les résultats d’analyse des échantillons envoyés se situent dans une fourchette large, indiquant que la qualité du fourrage peut être améliorée par un choix variétal ciblé. Si ce dernier a un impact sur la sélection, d’autres facteurs (comme les conditions de culture des différentes exploitations) ont certainement aussi influé sur la qualité du fourrage, de même que le moment de la récolte. Ainsi, plus celle-ci est tardive, plus la digestibilité diminue. En cas de coupe très précoce et de récolte multicoupe, il faut toutefois tenir compte de la teneur en acide cyanhydrique dans les jeunes plantes. Si une coupe plus haute permet, pour certaines plantes (comme le maïs), d’augmenter la proportion de grains et, par conséquent, la digestibilité, ce n’est pas le cas pour le sorgho.
