Des gisements naturels d’azote sont exploités depuis la première moitié du XIX e siècle, par exemple au Chili (salpêtre du Chili). La fabrication d’engrais azotés synthétiques n’est devenue possible que grâce à la découverte du procédé Haber-Bosch, en 1910. La production industrielle a grandement contribué à augmenter l’efficience dans l’agriculture. L’azote étant l’élément nutritif qui influence le plus le rendement, on le considère comme le moteur de la croissance des plantes.
Fonctions de l’azote au sein de la plante
L’azote est le principal constituant des acides aminés et des protéines (6 kg de protéines en contiennent 1 kg). Il entre aussi dans la composition de la chlorophylle et de diverses enzymes.
Fertilisation par le sol ou le feuillage
Les éléments nutritifs présents dans le sol parviennent dans le métabolisme de la plante en passant par ses racines. Des apports foliaires par le biais du feuillage sont aussi possibles. Seules les légumineuses peuvent fixer elles-même l’azote de l’air grâce aux bactéries des nodosités. Toutes les autres plantes sont tributaires d’un apport externe d’azote par le sol ou le feuillage.
Prix de l’azote
La production d’azote est très gourmande en énergie. Le prix de l’énergie, et donc celui des engrais azotés, sont à la hausse. Ils sont actuellement déjà 10 à 12 % plus élevés que l’an passé. Les commandes anticipées permettent de bénéficier de prix attractifs sur les engrais azotés et les engrais complets riches en azote du vaste assortiment Landor. Ainsi tout est prêt pour la prochaine saison. Les engrais azotés se conservent bien s’ils sont stockés à l’abri de l’humidité et protégés des fluctuations importantes de températures.
Nitrate pour les premiers apports
La plante prélève l’azote du sol sous forme de nitrate (NO3 – ) et, en plus faible proportion, d’ammonium (NH4 + ). Le nitrate est dissous dans la solution du sol et est très mobile. Il pénètre dans la plante par le flux de transpiration et agit immédiatement, y compris lorsque les conditions sont défavorables, par exemple par temps froid. Les engrais contenant du nitrate, tels que le nitrate d’ammoniaque ou le nitroplus, sont ainsi idéaux pour le premier apport au printemps, quand les engrais de ferme et le sol libèrent encore peu d’azote. Grâce à l’action immédiate de ce type d’engrais, la culture peut être conduite avec précision, en fonction de son stade de développement. Si le nitrate n’est pas rapidement prélevé par les plantes, il risque d’être lessivé.
L’ammonium favorise la croissance des racines
L’azote ammoniacal (NH4 + ) est chargé positivement et se lie ainsi aux particules du sol. Cette molécule n’est donc pas mobile dans le sol et agit plus lentement que le nitrate. Dans le sol, l’ammonium est transformé en nitrate par des bactéries. Ce processus dépend du sol et du climat: il peut durer de quelques jours à plusieurs semaines. Plus la température est élevée (avec une humidité suffisante), plus les êtres vivants du sol sont actifs et la transformation rapide.
Les engrais contenant de l’ammonium conviennent lorsque le développement des racines doit être favorisé et qu’une action légèrement retardée est souhaitée. On trouve donc de l’ammonium dans la plupart des engrais épandus au semis, par exemple No-Till 20.20.0 (fumure localisée), et dans les engrais complets, tels que les engrais NPK pour le colza. Le nitrate d’ammoniaque contient de l’azote sous forme de nitrate et d’ammonium pour un effet à la fois rapide et prolongé.
L’urée pour une action durable
Dans le sol, l’urée est transformée en plusieurs étapes, d’abord en ammonium, puis en nitrate. Elle se lie aussi aux particules du sol et n’est pas mobile. L’urée agit lentement, ce qui en fait un partenaire idéal pour la fumure du maïs. Les engrais contenant de l’urée, tels que l’urée 46 % ou le Sulfamid, peuvent être épandus aussi longtemps que la culture permet le passage du tracteur. Le maïs reste ainsi bien alimenté, même à des stades avancés. Afin d’éviter les brûlures, l’urée ne devrait être épandue que sur un feuillage sec.
L’azote organique: la réserve du sol
La plus grande partie de l’azote du sol est contenue dans l’humus et est donc liée à la matière organique. L’humus est produit à partir de résidus de récolte et d’engrais de ferme qui sont transformés par des micro-organismes. L’azote organique provenant de l’humus n’est que lentement disponible pour les plantes. Afin de préserver l’humus à long terme, les apports d’éléments nutritifs sur le champ doivent être au moins aussi élevés que les exportations liées aux récoltes et à la paille ainsi qu’aux pertes.
Améliorer l’efficience
Même si de faibles pertes sont difficilement évitables, certaines mesures contribuent à améliorer l’efficience de l’azote et à limiter ainsi les risques de lessivage ou d’évaporation sous forme d’ammoniaque ou de protoxyde d’azote:
- fractionner la fumure et l’adapter aux besoins de la culture;
- Veiller à ce que les périodes où le sol n’est pas cultivé durent le moins longtemps possible, surmonter ces périodes avec des cultures intercalaires.
- n’épandre les engrais azotés que lorsque l’humidité est suffisante ou les incorporer immédiatement;
- un pH optimal, entre 6,5 et 7, améliore l’activité biologique du sol. Cela favorise la minéralisation de l’azote organique et la nitrification;
- Une analyse de sol vous permettra de déterminer l’état de fertilité général du sol (potasse, phosphore, magnésium). Un apport de ces éléments en suffisance favorise une efficacité optimale de l’azote.
Ne pas oublier le soufre
Dans la plante, le nitrate doit être transformé avant de pouvoir être utilisé dans le métabolisme. S’il n’y a pas assez de soufre, cette transformation est bloquée. Avec une fumure azotée, il faut donc toujours veiller à ce que l’approvisionnement en soufre soit suffisant. Les besoins en soufre peuvent être couverts avec des engrais azotés contenant du soufre, tels que le nitrate magnésien soufré, le sulfonitrate ou le Sulfamid.