Culture maraîchère de plein champ
Bien irriguer les cultures ne garantit pas seulement le rendement, mais aussi la qualité. Les cultures subissant un stress hydrique en début de cycle peuvent fleurir précocement, comme le chou-fleur ou le fenouil. D’autres, comme la laitue pommée, montent en graine trop tôt. L’irrigation est indiquée lorsque ses coûts sont largement couverts par les rendements supplémentaires. Il existe différents systèmes d’irrigation pour les légumes de plein champ et les pommes de terre.
Choisir son système d’irrigation
Au moment de choisir son système d’irrigation, il ne faut pas seulement tenir compte des coûts, mais aussi des avantages et des inconvénients des différents systèmes, en étudiant par exemple la capacité et l’intensité d’aspersion, ou encore les aspects liés à la manutention. S’y ajoutent d’autres facteurs tels que le type de sol, la déclivité du terrain, les ressources en eau et la disponibilité de la main-d’œuvre. Par ailleurs, si le réchauffement climatique réduit à l’avenir les quantités d’eau disponibles et augmente les coûts en conséquence, il faudra viser une meilleure efficience. Les systèmes d’irrigation les plus courants sur les champs de légumes et de pommes de terre sont les asperseurs en ligne, les engins d’aspersion mobiles (enrouleurs) et le goutte à goutte (voir tableau).
Arrosage par tuyaux
Dans la production maraîchère de plein champ, les asperseurs sont très répandus. Ils peuvent arroser une assez grande surface en même temps. Ce système comporte en général une ou plusieurs conduites d’arrosage reliées à une conduite principale. En fonction du procédé, plusieurs asperseurs sont directement branchés sur la conduite d’arrosage ou bien reliés à celle-ci au moyen de tuyaux latéraux. Leur débit est faible à moyen et ils nécessitent une pression d’environ 5 bars au niveau de la prise d’eau pour une aspersion de 7 à 20 mm/h. La consommation énergétique de ce système est modérée, mais le montage et le démontage des tuyaux sont fastidieux. Toutefois, l’arrosage peut être réglé de manière économe de sorte à déverser moins de 15 mm. Ces installations utilisent essentiellement des tubes en aluminium ou en PE.
Enrouleurs (Rollomat)
Les asperseurs mobiles à haute pression ou canons sont aussi couramment utilisés. Ils existent en différentes tailles, avec des tuyaux pouvant aller de 200 à 1000 m et jusqu’à 140 mm de diamètre. Ils peuvent travailler sur une surface allant jusqu’à 80 m de rayon. Ces engins ont l’avantage de pouvoir être utilisés indépendamment de la surface et de la forme de la parcelle. Toutefois, l’eau s’évapore lorsque le temps est ensoleillé et se répartit mal lorsqu’il y a du vent. En l’absence de vent, ce système garantit une bonne répartition transversale. Les dispositifs affichent un besoin en énergie élevé pour obtenir la pression nécessaire de 7 à 9 bars. Ils sont utilisés en moyenne 0,4 h/ha. Un chariot porte-buses peut remplacer le canon à haute pression. Il distribue l’eau plus précisément et a besoin d’une pression inférieure de 2 bars. Le prix d’achat et le temps de travail sont cependant plus élevés. Aujourd’hui, les engins d’irrigation mobiles peuvent être pilotés et surveillés par smartphone.
Irrigation goutte à goutte
La micro-irrigation est surtout utilisée dans les cultures sous abri. Elle est moins courante en plein champ. Elle consiste à distribuer fréquemment de petites quantités d’eau. Les intervalles d’irrigation sont donc plus courts (jusqu’à deux arrosages par jour). Il est important de commencer à irriguer suffisamment tôt et à intervalles réguliers. En effet, une fois que le sol a séché, il est difficile de le réhumidifier avec ce système.
Ce procédé permet de distribuer l’eau avec une grande précision ; les pertes sont minimes et la consommation énergétique faible. Il est possible de distribuer de l’engrais en même temps. De plus, les parties aériennes de la plante restent sèches, ce qui limite le risque de maladies fongiques.
L’irrigation goutte à goutte fonctionne à basse pression. Il existe des systèmes à compensation de pression grâce auxquels l’eau est répartie de manière homogène sur des terrains en pente.
AuteureDr Verena Säle, Revue UFA, 8401 Winterthour