Le maïs grain est une culture intéressante en Suisse. Cette culture de printemps s’adapte bien aux différentes zones de culture grâce à une offre variétale large en termes de précocité. La comparaison de la précocité des variétés est effectuée sur la base de la somme des températures depuis le semis. Pour atteindre la maturité, les variétés précoces ont besoin de moins de degrés-jours, cumulés sur la saison, que les variétés plus tardives. Au sein de ce cycle, certaines variétés vont fleurir plus tôt ou plus tard. Généralement, les zones de plaine peuvent permettre d’atteindre des maturités plus grandes que les zones les plus froides.
Somme de températures et précocité
Le graphique de cumul des degrés-jours cicontre illustre les différences de précocité des variétés en fonction de la date de semis. Les trois courbes indiquent les sommes de température moyenne sur les dix dernières saisons après trois dates de semis à Moudon (VD). Le 15 avril constitue une date de semis très précoce ; le 30 avril est une date de semis un peu tardive ; quant au 15 mai, il s’agit d’une date de semis relativement tardive en première culture, et précoce pour une seconde culture. Pour les trois dates, la courbe indique la somme des températures cumulées pour la croissance du maïs (entre 6°C et 30°C). Les droites en pointillés représentent les besoins en température pour atteindre la floraison et la maturité théorique des variétés LG 31.207 et P8834. La variété LG 31.207 est une variété précoce qui fleurira entre le 10 et le 23 juillet pour le semis le plus tardif. Sa récolte en ensilage à 32 % de matière sèche (MS) interviendra le 20 août pour le semis le plus précoce et le 6 septembre pour le semis le plus tardif. S’agissant de la variété P8834, mi-tardive, la floraison intervient un peu plus tard, le 20 juillet au plus tôt et le 30 juillet au plus tard. Au 28 septembre, la teneur en eau des grains du semis le plus précoce est à 32 %, il faudra attendre après le 12 octobre pour atteindre cette maturité avec un semis du 15 mai. Le battage interviendra à une humidité plus basse et un peu plus tard selon les conditions météo de la saison. Le graphique ci-contre présente une variété plutôt trop précoce pour la zone de Moudon en ensilage et une variété de maïs grain qu’il faut exploiter en première culture afin de limiter les risques de frais de séchage.
Implantation et densité de semis
L’implantation correcte du maïs est un premier pas vers une récolte à la hauteur des attentes. Le lit de semis doit être bien préparé. Ne pas semer dans un sol trop froid (minimum 8°C) permet une levée plus rapide des graines, ce qui les expose moins longtemps aux dégâts d’oiseaux, insectes et risques de pourriture. La densité de semis doit être adaptée à la variété et au potentiel de la parcelle. Les densités recommandées sont connues pour toutes les variétés.
Fumure selon le stade de croissance
Le maïs requiert une fertilisation spécifique à ses besoins. La norme de fumure pour le maïs recommande d’apporter 110 unités d’azote, 103 unités de phosphore, 250 unités de potassium, 25 unités de magnésium et environ 30 unités de soufre pour un rendement de 185 dt de MS/ha. Jusqu’au stade 4 feuilles, la plante vit sur les réserves de la graine, puis ce sont les racines qui prennent le relais. Dès le semis et jusqu’au stade 8-10 feuilles, les éléments P et K sont cruciaux, puisqu’ils sont impliqués dans le développement racinaire et du feuillage. Ils sont facilement accessibles grâce à l’utilisation d’un engrais, dit starter, mis en place au semis afin de favoriser la vigueur au démarrage. C’est entre le stade 8-10 feuilles et la floraison que le maximum des besoins en azote sont absorbés, puis jusqu’au stade 50 % d’humidité du grain. Le fractionnement des apports est possible, mais se raisonne en fonction des reliquats azotés dans le sol, de l’utilisation d’un N-Testeur par exemple et selon les possibilités de l’exploitant·e de retourner dans la parcelle de maïs.
Besoins en irrigation
Malgré la progression du rendement, les besoins en eau assez élevés des plantes de maïs n’ont pas augmenté grâce à une sélection plus ardue portée sur les variétés plus tolérantes aux stress. La réussite de l’irrigation, quand elle est nécessaire, est basée sur un calcul du bilan hydrique. Le contexte pédoclimatique est très variable, même au sein des différentes régions de Suisse, et entraîne des situations très différentes dans des espaces très restreints. La part des maïs irrigués en Suisse est relativement faible.