Il existe différents insectes auxiliaires et acariens prédateurs pour contrer les ravageurs usuels dans les cultures maraîchères sous abri (thrips, pucerons et mouches blanches). Ceux-ci peuvent être employés de manière préventive ou au début d’une attaque pour tenir en échec (voire éliminer) les ravageurs.
Lutter de manière stratégique
Pour lutter contre les pucerons, une méthode qui a fait ses preuves dans diverses cultures est le recours échelonné à un mélange d’hyménoptères parasitoïdes et de cécidomyies prédatrices. Les premiers pondent leurs œufs dans les pucerons ; après l’éclosion, la larve consomme son hôte de l’intérieur, ne laissant qu’une carcasse. Les deuxièmes pondent leurs œufs à proximité des colonies concernées ; après l’éclosion, les larves mangent leurs proies. Ces auxiliaires ayant des cycles de vie et des mécanismes d’action différents, leur intervention est différée dans le temps. Ainsi, il se peut que les pucerons bénéficient d’une période où, n’étant pas réfrénés par des prédateurs, ils prolifèrent. Il est donc impératif de contrôler les cultures régulièrement.
Parfois, il en faut plus
Dans certains cas (foyers d’infestation récurrents, dépôts visibles de miellat avec fumagine ou espèces de pucerons particulièrement coriaces), des mesures supplémentaires sont nécessaires. Listées ci-après, celles-ci sont aussi possibles en culture bio. Premièrement, les foyers faciles à atteindre sont à traiter avec des produits à base de sels de potassium (acides gras) ; il en va de même en cas d’infestation par des pucerons noirs de la fève, qui se logent volontiers dans les jeunes pousses des concombres et dont les auxiliaires ne viennent quasi jamais à bout. Deuxièmement, si diverses cultures présentent des pucerons du pêcher et de la pomme de terre ainsi que d’autres insectes suceurs de plantes, il est judicieux d’utiliser de manière ciblée un produit à base d’azadirachtine A à effet partiellement systémique. Troisièmement, pour des infestations très virulentes, il convient de recourir à un produit à base de maltodextrine. Enfin, en cas de recours à un produit phytosanitaire, il vaut en règle générale mieux se concerter avec le service de conseil en production végétale pour adapter les modalités d’utilisation des auxiliaires.
Notre conseil
Il vaut mieux faire des contrôles
Des rondes d’inspection en continu dans les cultures sous abri, voilà l’un des services que propose Agroline. Dans ce cadre sont évalués la santé générale des plantes, et en particulier, le degré de prolifération des ravageurs ainsi que la taille de la population d’auxiliaires. Les agriculteurs·trices peuvent alors prendre une décision fondée concernant l’emploi de produits phytosanitaires. En particulier, dans le cas d’une attaque sévère de pucerons, ils devront se demander si les auxiliaires pourront encore déployer les effets escomptés ou non.