La culture du tournesol demande peu de travail et ses exigences en matière de fumure et de protection phytosanitaire sont plutôt modestes. Il s’agit donc d’une culture idéale pour l’agriculture biologique, très appréciée par les auxiliaires. Il faut cependant veiller à respecter certains points.
Site et variétés
Comme le maïs grain, le tournesol se plaît dans les zones tempérées jusqu’à 650 m d’altitude, en culture conventionnelle comme en bio. Lors du choix variétal, il faudrait viser une maturation jusqu’à la mi-septembre. Une humidité trop élevée à la récolte génère en effet des pertes lors de la moisson et des frais de séchage importants (au maximum 6 % d’humidité pour le stockage). Il vaut donc la peine de privilégier des variétés précoces, même dans les zones bien situées, sachant que les différences de rendement entre variétés précoces et mi-tardives sont faibles.
Principales variétés : variété classique LG 53 77 (aussi bio), HO LG50 525 (aussi bio) et LG 55 24HO et, en cas de forte pression des adventices, P64HE118 (tolérant à Express SX).
Pratique agronomique
Le semis peut être effectué à partir de début avril dans des sols réchauffés. Le tournesol supporte mieux le froid que le maïs, pouvant compenser des gels jusqu’à –5° C tant qu’il est au stade du cotylédon. La densité et la profondeur du semis doivent être adaptées au sol. Ainsi, dans les sols lourds et froids, il ne faut pas semer plus profondément que 2 cm, tandis que dans les sols légers et sableux, il est possible de descendre jusqu’à 3 cm. La densité du peuplement (60 000 à 70 000 plantes par ha) doit être adaptée à l’interligne, à la fumure et à l’approvisionnement en eau. Par ailleurs, un passage de rouleau après le semis a des effets positifs contre les limaces et les oiseaux, tout en améliorant le raffermissement du sol ; il est toutefois déconseillé sur des sols sujets à la battance et à la formation de croûtes. Il convient d’être particulièrement attentif aux limaces, susceptibles d’occasionner des dégâts importants. Ainsi, un traitement est indiqué lorsque le temps est à la pluie et la levée, lente. Les pigeons et corvidés appréciant aussi les graines et les jeunes pousses, des mesures d’effarouchement peuvent être prises (p. ex. cerfs-volants, ballons, épouvantails, etc.).
Fumure et protection des plantes
La lutte contre les adventices peut être réalisée à l’aide d’herbicides ou de procédés mécaniques. Avec un interligne d’environ 50 cm, on peut parfaitement tenir celles-ci sous contrôle avec une bineuse. Du reste, dans les zones sèches, le désherbage mécanique freine l’évaporation. Sur les sols bien irrigués et nourris, un sous-semis est aussi possible ; il ne faut cependant pas l’effectuer trop tôt (lors du premier hersage) et il doit être réservé aux parcelles avec une faible pression des adventices. Si cette dernière est forte, plusieurs passages de herse sont alors nécessaires. Quant à la fumure du tournesol, elle doit être riche en potassium. En effet, celui-ci renforce la paroi des cellules, favorisant la résistance à la verse et la tolérance aux maladies, dont les principales sont le phoma, le phomopsis et la sclérotiniose (pourriture du collet et du capitule). Maladie principalement liée à la rotation (cycle trop court lié à une forte pluviosité), la sclérotiniose peut provoquer des pertes de rendement importantes. Or, si un traitement fongicide est autorisé en Suisse, il n’est guère applicable en raison du moment de la pulvérisation (plantes trop hautes). La culture extenso, avec sa contribution de 400 francs par ha, vaut donc la peine, d’autant que les pucerons n’occasionnent pas de pertes importantes. Par ailleurs, le bore est aussi un nutriment important pour la fécondation. Enfin, par temps sec, un apport d’engrais liquide peut être judicieux. Norme de fumure par ha : N 60 kg, P 50 kg, K 390 kg, Mg 55 kg, B 0,4 kg.
La fumure du tournesol doit être riche en potassium.
Récolte
La récolte se déroule de septembre à octobre, sachant que le tournesol ne devrait pas être moissonné trop tard. Si l’automne est pluvieux et brumeux, il existe un risque de colmatage des grilles de la moissonneuse ; par ailleurs, lorsque les conditions météo sont instables, la chute des graines peut provoquer des pertes de rendement importantes. Après la récolte, il faudrait donc laisser germer les graines tombées, afin d’éviter qu’elles ne contaminent la culture successive. Lorsque le temps est en revanche sec, un hersage en surface est utile (très important en culture bio). Enfin, s’agissant des cultures successives, il convient de privilégier les céréales et le maïs.
Forte demande sur le marché bio
Même si les surfaces de tournesol ont augmenté ces dernières années, elles ne permettent pas de répondre à la hausse de la demande des acheteurs d’huile. Avec ses centres collecteurs du système MAXI, fenaco entend donc trouver des producteurs·trices supplémentaires de tournesol bio (Bourgeon Bio Suisse) en vue des semis du printemps 2023.
Pour disposer d’une offre suffisante, fenaco a besoin à elle seule de 40 à 60 ha de tournesol bio de type classique « Lino » et de 60 à 80 ha de type HO. La demande en tournesol HO et en huile qui en est issue (destinée principalement à la transformation alimentaire) est actuellement plus élevée, en particulier s’agissant de l’huile suisse. Ainsi, il est recommandé (surtout aux exploitations bio) de prévoir l’intégration de tournesol dans la rotation pour les prochaines années.
Contrat de culture bio et prix
Comme pour tous les autres oléagineux bio, un contrat de culture est obligatoire pour le tournesol bio. Sur la base des perspectives actuelles, on peut tabler, pour la récolte 2023, sur un prix à la production d’au moins 155 francs pour 100 kg.
Notre conseil
Comment trouver le bon centre collecteur pour tournesol bio ?
Pour éviter les mélanges des deux types de tournesol à huile, il est de règle que chaque centre collecteur prenne en charge un seul type et ne conclue par conséquent de contrats de culture que pour le type considéré. A cet effet, le tableau montre quels sont les centres collecteurs Maxi qui prennent en charge du tournesol bio cette année. Les producteurs·trices intéressés par un contrat de culture sont priés de prendre contact avec leur centre collecteur le plus vite possible, afin que les commandes de semences puissent encore être effectuées dans les délais.
Vos interlocuteurs fenaco pour le tournesol bio
Tournesol bio fenaco
Suisse allemande : Andreas Rohner, fenaco Céréales, oléagineux, matières premières, 8401 Winterthour, tél. 058 433 64 91.
Suisse romande : Raymond Christen, tél. 058 433 64 01.