En 2019, la part du bio sur le marché de l’alimentation a dépassé les 10 %, ce qui est une première. Chaque habitant de ce pays a acheté pour 377 francs de produits biologiques. La production bio couvre 16,2 % de la surface agricole utile de la Suisse ; en région de plaine, elle en est déjà à environ 11 % de la surface. En raison des reconversions en cours, l’offre va encore augmenter, ce qui ne va pas manquer de mettre le secteur de la vente au défi. L’augmentation de la production indigène continue à faire pression sur les prix des céréales en reconversion et Bourgeon Bio.
Jamais autant de maïs
Les rendements céréaliers de l’été 2019 étaient bons et la qualité des blés panifiables excellente pour la quatrième année consécutive. On a mesuré en moyenne une teneur en protéine supérieure à 13,3 % et un poids à l’hectolitre de 81,5 kilogrammes. Pour le blé panifiable, la part de la production indigène était de 60 % (45 % l’année précédente).
La part de la production suisse de céréales fourragères a aussi nettement augmenté, atteignant 81 % (68,6 % l’année précédente). La production d’aliments mélangés bio a enregistré parallèlement une hausse de 3,2 %. C’est le maïs grain qui a le plus contribué à cette augmentation. Après les rendements décevants imputables à la sécheresse en 2018, le volume de maïs grain a littéralement explosé en augmentant de 55 % en 2019. L’offre de maïs grain indigène a quintuplé en l’espace de quatre ans, en raison notamment de sa forte rentabilité durant la reconversion. Le rendement du colza a en revanche été décevant, puisque les centres collecteurs n’ont pas réceptionné la moitié des quantités prévues. On a toutefois constaté un équilibre entre l’offre et la demande pour le tournesol et le soja comestible.
Recommandation pour les céréales panifiables
Le blé panifiable reste la culture principale la plus demandée et les surfaces emblavées doivent encore augmenter en Suisse. Les exigences qualitatives resteront par conséquent élevées. Le marché du seigle étant en stagnation, aucune augmentation des surfaces n’est souhaitée. Les perspectives commerciales de l’épeautre sont bonnes, mais il est recommandé de clarifier les choses au préalable avec les centres collecteurs. La règle est la même pour seules les variétés figurant dans la liste bio (bioactualites.ch)sont soutoutes les céréales panifiables : haitées pour la commercialisation.
Lors du choix de la variété de blé panifiable, il faut tenir compte non seulement des conditions locales, mais aussi du besoin de variétés à forte teneur en gluten de qualité boulangère élevée. Parmi les obtentions d’Agroscope / DSP, on recommande les variétés « Lorenzo » (résistante, tige relativement courte) et « Molinera » (pour zones précoces, aristée). Sont désormais disponibles les variétés « Rosatch » (aristée) et « Baretta », qui se distinguent par leur excellente résistance. La variété aristée « Fiorina » a fait ses preuves en culture de printemps et « Diavel » constitue une nouvelle alternative à rendement élevé. Dans les obtentions de GZPK, « Wiwa » reste la variété principale. La dernière-née des variétés, « Pizza », progresse de plus en plus et se distingue par sa bonne capacité à recouvrir les mauvaises herbes en raison de la disposition de ses feuilles.
Recommandation pour les céréales fourragères
La vente des céréales fourragères et des légumineuses à graines est de plus en plus difficile s’agissant de la marchandise en reconversion. Il faut de plus en plus s’attendre à des différences de prix et des retenues, notamment pour les cultures classées comme produits « à commercialisation limitée » lors des négociations pour les prix indicatifs.
Il faut planifier l’orge et le triticale dans la rotation en faisant preuve d’un maximum de retenue. L’avoine fourragère n’est guère recherchée, alors que l’avoine à flocons claire destinée à l’alimentation humaine (contrat obligatoire) est de plus en plus demandée. Les variétés recommandées sont « Eagle » en semis d’automne et « Canyon » en culture de printemps. Il n’existe pas encore de risque d’excédents pour les blés fourragers. La nouvelle variété à longue tige « Poncione », dont le rendement élevé est convaincant, est un complément précieux au choix variétal actuel.
Augmenter fortement le soja fourrager
Pour équilibrer l’approvisionnement du marché, les exploitations en reconversion, en particulier, devraient réduire leurs surfaces de maïs grain et cultiver un maximum de surfaces de soja fourrager. Les légumineuses à graines, telles que les pois, les féveroles, les lupins ou le soja, font partie de la rotation bio et peuvent être absorbées par le marché. Les besoins en soja fourrager indigène – Bourgeon ou reconversion – connaissent une énorme augmentation en raison concernant l’alimentation des rumides nouvelles directives de Bio Suisse nants.
Les fabricants d’aliments mélangés, parmi lesquels UFA SA, espèrent que ces cultures progresseront fortement pour la récolte 2021. Les semences bio des variétés « Obélix » (précoce), « Galice » (mi-précoce, fort rendement) et « Aurelina » (mi-précoce, teneur en protéine élevée) sont disponibles sur le marché.
S’agissant des cultures mixtes, on recommande surtout les combinaisons orge-pois et éventuellement avoi-ne-féverole. Pour d’autres combinaisons, les exploitations de production doivent vérifier au préalable avec leur centre collecteur si une séparation est possible.
Pour les contrats de culture de soja à tofu avec un des six centres collecteurs actuellement impliqués, il est obligatoire de choisir une variété comestible riche en protéine avec un hile incolore. Parmi les principales variétés appropriées issues de la sélection indigène figurent « Proteix » et « Aveline ».
Producteurs de colza recherchés
Pour les oléagineux, seuls des centres collecteurs sélectionnés du groupe Maxi reçoivent des contingents et attribuent des contrats de culture. En raison de la modeste évolution des quantités, la priorité est accordée aux producteurs sous contrat jusqu’ici. Il n’existe toujours aucune possibilité d’écoulement des oléagineux en reconversion sur le marché des denrées alimentaires.
Pour le type de colza classique, la variété de ligne mi-précoce « Sammy » reste la norme, alors que pour le colza HOLL, c’est la variété hybride V316OL. Nous recherchons de nouveaux producteurs de colza bio et recommandons aux productrices et producteurs intéressés de contacter les centres collecteurs bio le plus tôt possible.
Dans la culture de tournesol bio, seules une à deux variétés de semence non traitée sont disponibles pour le type classique, alors que pour le type HO, la recommandation porte toujours sur la variété principale non traitée LG 55.24HO.
Commercialisation 2019 / 20
fenaco a versé aux CC Maxi, pour le décompte final (suppléments pour la protéine et le poids à l’hectolitre non compris), un montant moyen de 103 francs par décitonne de blé panifiable bio, de 92 francs par décitonne de seigle panifiable bio et de 109 francs par décitonne d’épeautre bio. Dans le projet de culture de blé panifiable (quantités limitées) « Bourgeon de reconversion », une prime de 6 francs par décitonne a été versée en plus du prix indicatif du blé fourrager. Le prix payé pour l’avoine à flocons bio s’est élevé à 77 francs par décitonne, soit 13 francs de plus que le prix de l’avoine fourragère.
Les prix payés pour les céréales fourragères bio correspondent aux prix indicatifs en vigueur de Bio Suisse.
Les prix finaux versés pour les oléagineux de cultures sous contrat se sont élevés à 195 francs par décitonne pour les colzas bio de type classique et HOLL, à 144 francs par décitonne pour le tournesol bio « classique », à 147 francs par décitonne pour le tournesol bio HO et à 210 francs par décitonne pour les graines de soja « tofu ».
Informations complémentaires
Liste des centres collecteurs bio Maxi sur www.fenaco-gof.ch ➞ Produits Bio.
Informations sur les semences, les variétés et leurs propriétés sur www.semencesufa.ch et dans le catalogue des semences UFA.