Sous-semis
On appelle sous-semis les semis mis en place sous une culture principale, que ce soit une grande culture ou une culture pérenne.
Effet
Un sous-semis peut en principe être mis en place dans presque toutes les cultures. Selon les espèces sous-semées et la date de semis, on obtient un couvert végétal déjà durant la croissance de la culture principale ou après sa récolte. Le couvert a ainsi la capacité de fixer des éléments nutritifs supplémentaires, qui risquent moins d’être lessivés. La couverture et l’enracinement améliorent la structure du sol et sa portance, et ils modifient voire répriment la pression des mauvaises herbes. L’effet bénéfique des sous-semis se ressent aussi de façon durable sur la teneur en humus. Si le sous-semis se compose de plantes fourragères, celles-ci peuvent être distribuées au bétail.
Que sous-semer ?
Afin de garantir le succès de la culture principale et du sous-semis, ceux-ci ne doivent pas se faire concurrence pour l’eau, la lumière, la place, la chaleur ainsi que pour les éléments nutritifs. Le sous-semis ne doit pas monter en graine, pour ne pas affecter la récolte. Il doit être compatible avec la rotation et ne pas laisser de repousses dans les cultures suivantes. Les espèces à port bas sont avantagées par rapport à celles à port élevé. Les mélanges pour sous-semis peuvent être semés sur le sol ou dans le sol, selon la mécanisation. Cela n’est pas possible avec toutes les semences qui pourraient convenir comme sous-semis.
Gestion des mauvaises herbes et semis
Diverses expériences montrent que les sous-semis permettent de réduire considérablement la pression des adventices, même s’ils ne les maîtrisent en général pas complètement. Dans les cultures de colza, par exemple, ils donnent souvent des résultats positifs, mais il est plus difficile d’agir sur les adventices problématiques comme le liseron, le chardon ou le chiendent. Les sous-semis s’inscrivent souvent dans un contexte de lutte mécanique contre les adventices et d’abandon des herbicides. Mais il existe aussi d’autres solutions, comme l’application d’un herbicide de contact pur avant le sous-semis, ou le traitement chimique limité, en fonction de la situation, à la bordure du champ ou aux parties touchées de la parcelle. Ce sont là deux possibilités de réduire les apports de substances chimiques dans le sol.
Les sous-semis doivent toujours être mis en place sur sol fraîchement travaillé, après le passage de la sarcleuse ou de la herse-étrille. On sème soit superficiellement, soit au passage du rouleau semoir après le semis. Là aussi, plus le semis est exact, plus les chances de réussite sont grandes.
Quand sous-semer ?
Selon la culture principale, la pression attendue des adventices et le type de mauvaise herbe, on a le choix entre diverses méthodes de sous-semis:
Semis en même temps que la culture principale: soit les semences sont mélangées, soit elles sont semées séparément au semoir combiné, au dernier passage de la herse.
Semis à la herse-étrille juste avant que la culture principale ne lève.
Semis à la herse-étrille, tant que c’est possible (selon la culture principale).
Semis juste avant la fermeture des rangs.
Plus tôt le sous-semis est mis en place, mieux il peut se développer avant que la culture principale ne recouvre le sol, l’objectif étant le développement intégral du sous-semis avant la fermeture des rangs.
Si le sous-semis est mis en place juste avant la fermeture des rangs, la semence peut germer et commencer à lever à l’ombre de la culture principale. Elle « attend » à ce stade jusqu’à maturité de la culture principale, lorsque le sol est de nouveau moins ombragé, puis se développe lentement. Ce type de sous-semis est en général peu développé au moment de la récolte. Deux à trois semaines plus tard, la couverture végétale est complète.
Agriculture durable
Les sous-semis sont également possibles en agriculture biologique. Les mélanges riches en légumineuses, notamment, améliorent le bilan azoté. En comparaison des engrais verts, semés après la récolte, les sous-semis établis valorisent plus rapidement et mieux les engrais de ferme grâce à leurs racines bien développées.
Bon nombre d’agriculteurs doivent d’abord s’habituer à cette technique. Cependant, les couvertures végétales mises en place entre des cultures principales pour réprimer les mauvaises herbes sont des occasions de faire avancer une agriculture durable et socio-compatible, sans pertes de rendement ni de valeur.
Auteur
Hanspeter Hug, Semences UFA, 8401 Winterthour