En règle générale, en termes de précision, les sous-semis sont plus difficiles à gérer. La réussite dépend de plusieurs facteurs pas toujours influençables tels la météo au semis (rapidité germinative), la météo durant la saison (suffisance hydrique), la qualité du sol et du lit de semences ou encore le stock grainier d’adventices en latence dans le sol. Ce sont là autant de paramètres plus faciles à maîtriser et à gérer en désherbage phytosanitaire. Il est impératif de démarrer une culture en sous-semis sur un sol propre et exempt de mauvaises herbes envahissantes à problème. Les sous-semis visent à diminuer et remplacer les désherbages chimiques mais n’obligent en aucun cas à renoncer aux soins fongiques ou insecticides des cultures s’ils sont nécessaires.
Les soussemis permettent de réduire l’utilisation d’herbicides.
Sous-semis dans les blés d’automne
Dans les céréales d’automne, les opportunités de réussite sont principalement influencées par deux paramètres : le rendement visé du blé et l’emplacement. Il faut, autant que possible, anticiper cette opération et éviter ainsi un labour trop profond qui diminuera la portance et favorisera l’apparition de marques suite aux passages des différentes machines et véhicules et persisteront dans la prairie. Les raies de charrues peuvent aussi être ennuyeuses selon leur emplacement. Le choix du blé devrait se porter sur une variété courte tout en limitant la densité de semis afin de fournir du jour aux jeunes plantules. Les sous-semis permettent des rendements jusqu’à 60 dt. Ce dernier critère sera aussi décisif dans les emplacements où le risque de sécheresse estivale est prononcé. Pour les parcelles adaptées, le semis se fera dès que possible au printemps jusqu’à la fin du tallage. Il est important que les semences soient en contact avec la terre pour garantir une levée homogène et un démarrage rapide. Pour une meilleure garantie de germination et de la mise en terre des semences, un semoir à disque est préconisé. Suite à un automne pluvieux ou un hiver rude, certaines parcelles peuvent être lacunaires en sortie d’hiver. Plutôt que de laisser de la place aux mauvaises herbes en raison de faibles peuplements, il est possible de contrôler la couverture du sol avec un sous-semis ou de profiter de l’occasion pour mettre en place un mélange fourrager 300 ou 400. Cela s’applique pour les surfaces non traitées mais aussi, dans bien des cas, pour celles sur lesquelles un herbicide a été appliqué et qui n’est pas contre-indiqué avec le sous-semis. A contrôler selon la matière active appliquée à l’automne.
Sous-semis dans les tournesols
Dans le tournesol, les sous-semis concurrencent significativement la culture s’ils sont mis en place en même temps qu’elle, du fait que la levée est relativement lente. Cette méthode n’est à appliquer que si les conditions sont très favorables et poussantes dans des sols chauds. Mais cette technique a l’avantage de diminuer le nombre d’interventions et peut être effectuée avec les machines de l’exploitation. Une autre alternative consiste à semer le sous-semis au dernier passage de désherbage mécanique. Le sous-semis se développe moins et est moins problématique en cas de sécheresse estivale mais nécessite une mécanisation supplémentaire. Une solution alternative et intéressante consiste à combiner les deux procédés, c’est-àdire semer le sous-semis en même temps que la culture puis de pratiquer un désherbage mécanique sur l’inter-rangs. Cette option favorisera le tournesol pour la disponibilité en eau et permettra au sous-semis de croître sur la ligne pour concurrencer les mauvaises herbes.
Sous-semis dans le maïs
Les différents essais réalisés montrent qu’il est possible de réaliser des sous-semis mais seulement après le stade 8 - 10 feuilles ou au dernier passage de sarcleuse avant la fermeture des lignes. Avant et sans irrigation, le maïs est bien souvent trop concurrencé et la perte de rendement engendrée prétérite trop fortement la marge brute comparable. Pour la culture du maïs, il faut toutefois noter que le progrès génétique des 20 dernières années en termes de rendement en MS a été fulgurant et que la taille et la masse foliaire des variétés d’aujourd’hui compliquent l’installation du sous-semis pratiqué par le passé.
Des essais pratiques supplémentaires seront nécessaires pour affiner la technique. Un avantage notable des sous-semis dans le maïs consiste à améliorer la portance et à diminuer les salissures des routes à la récolte par temps humide.
Les sous-semis en agriculture biologique
Les sous-semis sont également possibles en agriculture biologique. Les mélanges riches en légumineuses, notamment, améliorent le bilan azoté. Par rapport aux engrais verts, qui sont eux semés après la récolte, les sous-semis établis valorisent plus rapidement et mieux les engrais de ferme grâce à leurs racines bien développées. Bon nombre d’agriculteurs doivent d’abord s’habituer à cette technique. Cependant, les couvertures végétales mises en place entre les cultures principales pour maîtriser les mauvaises herbes sont l’occasion de faire avancer une agriculture durable et socio-compatible, sans pertes de rendement ni de valeur.
Pour conclure, les sous-semis ouvrent de nombreuses nouvelles opportunités à notre agriculture parallèlement aux techniques chimiques, quand elles sont nécessaires, du désherbage mécanique et bien sûr selon les conditions météorologiques. Tout ne s’apprend pas dans les livres : la pratique et l’observation sont essentielles pour s’approprier ces méthodes de cultures supplémentaires. Tous les conseillers techniques en production végétale de fenaco se tiennent à votre disposition pour répondre à ces questions.
Informations supplémentaires
sur les mélanges ap propriés pour les soussemis disponibles sur le site Internet de Semences UFA : www.semencesufa.ch ➞Agriculture ➞ Grandes cultures➞Sous-semis ou dans le catalogue de Semences UFA à la page 26.
Contributions à l’efficience des ressources : www.ofag.admin.ch➞Instruments ➞ Paiements directs➞Contributions à l’efficience des ressources