Quelle est l’intérêt d’une charrue déchaumeuse et quels sont les principaux avantages de cette technique ?
Toutes les techniques comportent des avantages et des inconvénients. La charrue déchaumeuse travaille le sol à une profondeur comprise idéalement entre 8 et 12 cm. Elle évite ainsi de mélanger les différents horizons de terre et ressort moins de cailloux dans les sols pierreux. Avec ma machine de sept corps, je travaille hors-raie et ne crée pas de lissage, ni de semelle de labour. Les adventices sont enfouies, mais moins profondément et la vie du sol reste plus intense. Voilà ce que tend à démontrer le projet régional « Terres vivantes » auquel je participe et qui permet de tester dans le terrain des mesures contribuant à améliorer le sol et des combinaisons de mesures innovantes.
A quoi faut-il veiller lors de l’utilisation d’une charrue déchaumeuse ?
Comme pour toutes les machines, le meilleur résultat est atteint lorsque les conditions sont bonnes. Sur un sol mouillé, il faut faire attention au patinage. J’utilise néanmoins la charrue déchaumeuse pour toutes les cultures et je ne dispose pas d’autre machine pour ce travail. Selon le type de sol et dans une parcelle en pente, il peut être plus difficile de verser la terre en amont. La technique n’est pas réservée pour l’agriculture bio et des voisins travaillant en PER ont déjà loué ma machine. Le résultat visuel n’est pas aussi « propre » qu’avec une charrue conventionnelle, mais le déchaumage fonctionne également sur un sol peu profond.
Quelles recommandations donnez-vous à un agriculteur pour le choix de ce type de machine ?
Le plus contraignant est de soulever la machine. Il faut disposer d’un relevage suffisamment puissant pour lever une machine plus lourde en raison du nombre de corps. Proportionnellement, la force de traction nécessaire est moindre et mon tracteur de 125 CV tire aisément la machine. Le porte-à-faux plus important doit aussi être pris en compte, malgré des corps de charrue plus courts. Pour le type de versoirs, le choix dépend principalement de la terre. Par exemple, ma machine est équipée de versoirs à lames. Et j’accepte un enfouissement optiquement moins beau des résidus, réalisé avec une machine sans rasettes. Cet aspect est compensé par le maintien de la structure en profondeur et une bonne activité des vers de terre.