Depuis le 1 er janvier 2024, les exploitations agricoles suisses sont obligées d’utiliser des systèmes d’épandage du lisier limitant les pertes d’ammoniaque. Cette contrainte a soumis bon nombre d’exploitants à envisager l’adaptation de leur tonneau à lisier ou même l’achat d’une nouvelle machine équipée d’un système « pendillard ». Parmi ces équipements, il existe différents types comportant des avantages et des inconvénients, dont les principaux sont décrits dans le tableau ci-contre.
Notre conseil
Pour optimiser l’efficacité de l’azote, le lisier doit être épandu :
– avec un système réduisant les émissions
– par temps optimal, donc couvert
– régulièrement en évitant de salir le fourrage
– en quantité adaptée aux besoins de la prairie ou de la culture
– sur un sol ressuyé et absorbant.
Un système simple
Le constructeur Mai Maschinen AG propose un système simple et léger composé de deux bras oscillant perpendiculairement au sens d’avancement. Chaque bras est divisé en deux sorties munies d’un tuyau de gros diamètre et très souple par lequel le lisier s’écoule sur le sol. Le réglage de la vitesse d’oscillation moyennant un moteur hydraulique et la vitesse d’avancement permettent de gérer la répartition du lisier. Parmi les avantages de cet équipement, on peut noter la simplicité du système, le coût d’investissement bas et le poids d’environ 200 kg qui ne modifie que peu la répartition du poids lors d’un rééquipement. Le système ne comporte pas de broyeur, ce qui réduit l’usure et un réducteur conique sur chaque bras assure une pression identique dans ces derniers.
Une rampe sans tuyaux d’épandage
La barre d’épandage Schleppfix du constructeur Swisstec AG fonctionne à l’aide de caissons d’épandage équipés d’une buse et d’un répartiteur chacun. L’absence d’une tête de distribution à éléments rotatifs réduit l’usure et les coûts d’entretien. La buse interchangeable permet d’ajuster facilement la quantité de lisier épandu. La rampe est constituée d’éléments en acier qui déposent le lisier directement sur le sol. En standard, les patins sont espacés de 30 cm, mais un modèle à 15 cm d’écartement est disponible. Dans les terrains en pente également, le lisier est réparti uniformément sur toute la largeur.
Les rampes à tuyaux
Les rampes pendillard équipées de tuyaux menant le lisier jusqu’à un patin déposent l’engrais en bandes étroites directement sur le sol. Grâce à l’élasticité du mécanisme, il s’adapte constamment au terrain. Les patins écartant la végétation, le fourrage reste propre tout en assurant un épandage uniforme. Le système fonctionne généralement avec un broyeur distributeur alimentant chaque sortie à l’aide d’un tuyau. Le plus grand avantage réside dans la précision de l’application et le niveau de pertes d’ammoniaque bas.
Un système d’épandage à pendillard permet de réduire les émissions d’ammoniaque.
Le principe de pendillard à tuyaux souples sans patins reste assez identique et offre aussi une bonne répartition de l’engrais. Sans patins d’épandage, le risque de salissure du fourrage reste toutefois plus élevé. La largeur d’épandage atteint jusqu’à 30 m pour les plus grands modèles qui affichent un poids inférieur par rapport à une rampe équipée de patins.
Réglementation et obligation
Ces différents systèmes permettent non seulement de diminuer les émissions d’ammoniaque, mais par la même occasion de restituer cet azote dans le sol. C’est pourquoi pour l’établissement du bilan de fumure il est désormais indispensable d’ajouter 6 unités d’azote par hectare épandu avec ce type de système pour 2 épandages par an ou plus. S’il est prouvé dans le carnet des champs que la parcelle n’a été fertilisée qu’une seule fois, on peut rajouter 3 unités d’azote par hectare épandu.
Obligation du pendillard
Ne sont pas soumises à l’obligation d’épandage avec un système de réduction des émissions: les parcelles plus petites que 25 ares, les parcelles inaccessibles avec un tel système (chemin, verger) et ce sous réserve d’autorisation obtenue auprès du canton. Les parcelles en forte pente sont aussi exemptées de cette obligation de manière automatique grâce aux relevés de la pente par satellites.