Les accidents ne sont pas une fatalité. Actuellement, il existe de nombreuses mesures pour limiter les risques. Les machines sont équipées de protections et de sécurités destinées à protéger les utilisateurs. Des informations sont par ailleurs dispensées dans le cadre de formations professionnelles. L’offre est complétée par des cours ouverts à toutes et à tous.
Protection individuelle
Dans l’agriculture, les chutes sont les causes d’accidents les plus fréquentes. En plus de cela, les activités agricoles sont exercées en plein air et sont très variées : les praticiens sont donc d’autant plus exposés aux risques d’accidents. Les équipements de protection individuelle sont des mesures simples qui permettent d’éviter bien des malheurs.
A commencer par les chaussures. Les chaussures répondant à la norme EN 345 sont dotées de coques et d’embouts pouvant résister à une énergie atteignant jusqu’à 200 joules. Cela signifie qu’à l’écrasement, ces coques résistent à une force maximale de 1500 kg. Il existe cinq catégories de chaussures et bottes de sécurité pour divers usages. Elles offrent des niveaux de protection différents (tableau).
Les chaussures peuvent également présenter des caractéristiques supplémentaires comme les propriétés antidérapantes (SRA, SRB, SRC), ou une isolation au froid plus ou moins élevée (HI, CI). Pour les chaussures comme pour les vêtements, il existe des solutions pour l’été et des modèles prévus pour les conditions froides en hiver.
Choix des équipements
Dans l’agriculture, la diversité des travaux réalisés est un des principaux défis. Cette spécificité implique des équipements de protection variés et adaptés aux différents travaux. « Les agriculteurs travaillent avec des animaux, des machines, en atelier ou manipulent des produits phytosanitaires ou des hydrocarbures », explique Etienne Junod, du Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA ). « Pour les travaux agricoles, le choix de chaussures résistantes à la perforation est judicieux et évite bien des soucis », poursuit le spécialiste.
Lors de la manipulation de produits phytosanitaires, les protections de base incluent des gants, un tablier à manches et une visière. Au sein de la gamme disponible, il est aussi important de bien choisir les gants. Dans le commerce, on trouve des gants adaptés à tous les travaux. Certains résistent à l’usure alors que d’autres sont utilisés en mécanique ou pour protéger des produits phytosanitaires, par exemple. Sachant que les accidents coûtent cher et qu’ils peuvent avoir de lourdes conséquences pour la santé, il est important de prendre les mesures nécessaires pour limiter les risques.
Interview : « Le point sur la sécurité au travail »
Revue UFA : Monsieur Junod, quels sont les accidents les plus fréquents dans l’agriculture ?
Etienne Junod : En tête des accidents on trouve clairement les chutes, parfois d’une certaine hauteur mais bien souvent de plain-pied. Suivent ensuite les accidents avec les machines ou les véhicules. Le travail avec les animaux n’est pas sans danger non plus.
Que pouvez-vous nous dire concernant les équipements de protection individuelle ?
E. Junod : Les différents travaux nécessitent des équipements spécifiques. Pour éviter les chutes, des chaussures adéquates sont indispensables. Il est notamment important de choisir des semelles antidérapantes et bien souvent des chaussures montantes sont à privilégier. L’exposition au bruit et à la poussière ainsi que le travail en forêt nécessitent des protections adéquates. Pour la préparation de produits phytosanitaires, par exemple, il existe des recommandations claires impliquant le port de gants, d’un tablier à manches et d’un écran protège-visage. Pour le travail en atelier, des gants et des lunettes de protection évitent les brûlures ou les éclats dans les yeux. Lors des travaux de soudure, même pour un court instant, un masque de protection spécifique est indispensable. Par contre, il ne faut jamais porter de gants quand on utilise une machine rotative comme une perceuse à colonne !
Quelles sont vos recommandations concernant le travail quotidien ?
E. Junod : Il est indispensable de s’équiper en fonction des travaux que l’on réalise : en portant des habits dédiés à la manipulation de produits phytos et que l’on change ensuite. Des vêtements fonctionnels permettent de mieux supporter le froid lorsqu’on fait une pause durant un travail intensif. Comme les habits de sport respirants. Ce qui compte le plus, c’est de toujours porter des équipements de protection.