Le matériel à disposition sur le marché regorge de spécificités techniques pouvant parfois rendre difficile le choix d’une machine. On peut citer entre autres, le nombre de rangées de dents ou de disques, la forme des dents ou l’inclinaison des disques, l’ajout d’une herse de nivellement ou encore le choix du rouleau.
Même si le but recherché est souvent le même pour tous (voir article de l’édition de juin sur le déchaumage superficiel), les conditions de travail selon la culture précédente, la nature du sol, la météo (entre autres) vont exiger des moyens mécaniques différents pour arriver à un résultat optimal. Avec les étés toujours plus chauds et secs, il ne faut pas non plus négliger l’aspect de l’évaporation de l’humidité du sol. Ce facteur sera influencé par la profondeur de travail, mais aussi par le choix du rouleau plombeur à l’arrière de la machine.
La profondeur de travail sera, quant à elle, en grande partie dictée par l’état de la parcelle au moment du passage. Un terrain « propre » sur lequel le but est de favoriser la germination de graines demandera plutôt un passage superficiel, alors qu’une parcelle avec des adventices bien développées demandera un travail du sol plus profond.
Types de dents et profondeur
Pour le choix des socs, le facteur décisif reste la profondeur de travail. Un soc à ailette, ou soc patte d’oie, sera adapté pour des profondeurs allant jusqu’à environ 10 cm. Au-delà de cette profondeur, ce sont souvent des socs droits qui sont montés sur le déchaumeur. Ceux-ci permettent une meilleure pénétration dans le sol et nécessitent moins de puissance. Les ailettes permettent quant à elles un travail de la terre sur toute la largeur de travail ainsi qu’une meilleure incorporation des résidus de récolte. Pour ce qui est du nombre de rangées de dents, on privilégie en principe des machines à deux rangées pour un travail plus profond et à trois rangées pour un travail plus superficiel et régulier.
Les disques mélangent les résidus
Du côté des machines équipées de disques, les critères principaux de choix et qui influencent le travail sont leur diamètre, leur forme et l’angle d’attaque. Souvent disposé en V ou en X, ils permettent de travailler le sol avec une vitesse élevée. En ce qui concerne les diamètres, les plus petits d’entre eux sont adaptés à des faux semis et à un déchaumage superficiel sans trop de résidus de récolte. Avec un diamètre plus important, le mélange des résidus avec la terre est nettement meilleur et un travail plus profond peut être réalisé. On trouve des disques de 58 cm sur toutes les machines de la gamme Terradisc de Pöttinger, alors que sur la gamme Joker de Horsch, les machines disposent de disques d’un diamètre de 52 cm.
Une machine polyvalente est adaptée à la majorité des parcelles de l’exploitation.
L’angle d’attaque ou l’agressivité des disques, quant à elle, aura un impact sur le pouvoir de pénétration de la machine dans le sol. Pour ce qui est de la forme, on trouve des disques crénelés ou non, avec des grands créneaux ou au contraire des petits créneaux. Les gros créneaux apportent un travail de meilleure qualité lors d’une présence élevée en résidus végétaux et permettent un travail plus profond. Les petits créneaux sont à privilégier lors d’un travail plus superficiel.
Poids des rouleaux
Pour ce qui est des rouleaux, chaque marque propose une large gamme de possibilités pour équiper ses déchaumeurs. Parmi les plus courants, les rouleaux cage se distinguent par leur polyvalence, mais peuvent s’avérer insuffisamment efficaces dans certaines situations. D’autres types de rouleaux offrent un rappuyage plus intensif et un meilleur émiettement des mottes. Pour des sols riches en pierres et en résidus de matières organiques, des rouleaux profilés comme le modèle T-Liner ou T-Ring de chez Kuhn sont des alliés de qualité.
Attention, lors du choix du rouleau, il ne faut pas négliger la question du poids, qui peut devenir problématique avec certains rouleaux lourds. Ces rouleaux, certes intéressants en période sèche pour leur bon rappui du sol, peuvent peser entre 400 et 500 kg de plus qu’un rouleau cage.
La machine adaptée
Il n’existe pas de solution clé en main pour choisir une machine qui permette de réaliser un travail idéal pour toutes les situations. Cependant, il est possible de trouver une machine offrant suffisamment de polyvalence pour permettre un travail de qualité sur les majorités des parcelles de l’exploitation. Il est aussi possible d’adapter ou de changer facilement certains éléments de la machine, afin qu’elle puisse s’adapter au plus grand nombre de situations. Comme exemple, la machine Corona du fabriquant Kerner permet de déposer facilement le rouleau pour les travaux où il n’est pas nécessaire. Cela permet d’alléger la machine et de réaliser des économies lors du déchaumage.
En plus des choix techniques d’équipements de la machine, l’expérience de l’utilisateur et les réglages qu’il va apporter au moment de l’intervention en fonction des conditions et du terrain sont tout aussi importants.
En bref
Critères de choix de la machine de déchaumage
– Le type de machine à disques ou à socs
– le type de disques : inclinaison, diamètre, lisses ou crénelés
– le type de socs : droits, patte d’oie, renforcés (carbure), à changement rapide
– le type de rouleau parmi la gamme du constructeur
– les possibilités de réglage de la machine : mécanique ou hydraulique