Travail du sol
Depuis l’Antiquité, le labour est une pratique courante en agriculture. Le but consiste à retourner la terre pour obtenir les conditions les plus propices au bon développement des cultures. Cependant, depuis quelques années, le non labour est une méthode de travail qui s’est démocratisée et qui est approuvée par la communauté scientifique, suite à de nombreuses études réalisées à travers le monde.
Le travail du sol est une étape importante qui influence l’ensemble de l’itinéraire cultural. Il doit assurer une mise en place régulière et précise des graines, leur germination et un bon enracinement. Pour faciliter les travaux de traitement, de sarclage et de récolte, il est important d’obtenir une surface plane par le travail du sol.
Labour
Le travail de la charrue qui brasse la couche arable assure l’incorporation des résidus de culture et des engrais de ferme. A cette occasion, la circulation de l’air et de l’eau est améliorée. La réussite d’un labour dépend principalement du type de sol et de son degré d’humidité, mais également du réglage de la charrue. En présence de conditions trop sèches, la charrue détache de gros blocs de terre difficiles à travailler par la suite. Un sol trop humide favorise un lissage et la formation d’une semelle de labour. L’incorporation de la matière organique limite mécaniquement le développement des maladies et des ravageurs comme la pyrale du maïs. Une accumulation excessive de matière organique au fond du sillon peut cependant former une couche compacte qui se décompose difficilement. Il s’agit de trouver un équilibre en procédant à un réglage approprié assurant un bon brassage de la terre et favorisant la croissance des plantes en luttant contre les adventices. La tendance actuelle consiste à réaliser un labour peu profond en variant la profondeur en fonction des cultures.
Techniques culturales simplifiées TCS
Les techniques culturales simplifiées regroupent les méthodes de travail méthodes n’excluent pas forcément le travail en profondeur, mais ne resans utilisation de la charrue. Ces tournent pas la terre. Le travail superficiel n’éliminant pas les tassements dus aux passages des machines, un outil de décompactage est alors à envisager en tenant compte des conditions d’humidité en profondeur. Un test à la bêche ou l’avis d’un conseiller spécialisé en pédologie sont utiles avant une intervention avec des moyens importants et pas toujours adaptés. L’objectif de ces méthodes est de concentrer la matière organique en surface et d’augmenter l’activité biologique par les vers et autres organismes du sol. L’érosion est freinée par ces mesures et le lessivage de l’azote diminue également. La limitation des interventions mécaniques et le temps gagné lors de la mise en place de la culture contribuent à réduire les coûts. Toutes les cultures ne se prêtent pas pour ces méthodes simplifiées qui nécessitent une gestion soigneuse du désherbage. Pour éviter le tassement des sols, les mesures culturales et les récoltes doivent s’effectuer dans des conditions sèches. L’emploi de pneus basse pression aide aussi à éviter les traces de passages des roues et donc les tassements en profondeur.
Une agriculture excluant la charrue est envisageable comme le démontre l’association Swiss no-till depuis plus de vingt ans. En agriculture conventionnelle ou biologique, les avantages du recours à la charrue sont reconnus et permettent de réduire la pression des adventices, des maladies et des ravageurs par un moyen mécanique efficace pour optimiser les cultures dans la rotation.
La charrue en agriculture biologique
La gestion des adventices est un élément crucial pour maintenir un bon rendement en agriculture biologique. « L’avantage de la charrue sur ce point est incontestable. La gestion des adventices doit être gérée sur l’ensemble de la rotation. Une part élevée de prairies ne suffit pas systématiquement pour maîtriser la flore adventice. Suivant l’état sanitaire du sol, le précédent et la culture à mettre en place, le recours à la charrue offre une certaine sécurité », précise Antonin Etter, conseiller technique bio chez fenaco Suisse romande. « La culture, le choix des variétés et la connaissance des parcelles dans la rotation sont des facteurs décisifs pour utiliser la charrue en agriculture biologique ».
Auteur
Jean-Pierre Burri, Revue UFA, 1510 Moudon