Installés depuis douze ans dans l’écurie de Gilbert Ramuz à Cor-celles-le-Jorat, les deux robots Lely Astronaut A3 font partie de l’évolution naturelle pour cet agriculteur producteur de lait de fromagerie. L’exploitation s’est certes agrandie au fil des dernières décennies, mais la génération précédente avait déjà investi régulièrement pour diminuer la pénibilité du travail et promouvoir le confort des animaux.
Influence du robot sur le travail
Le remplacement de la salle de traite par deux robots a permis de gagner en souplesse dans le travail. Le temps est alors investi dans l’observation du troupeau et le contrôle des données individuelles récoltées par le robot. « En passant plus de temps avec les bêtes plutôt qu’à la traite, on observe automatiquement plus de choses. C’est ce qu’a aussi constaté notre vétérinaire », explique Gilbert Ramuz lors de la discussion dans son étable. « Le robot évite la présence obligatoire pour la traite et permet de gagner du temps. Le troupeau est aussi plus calme et les vaches peuvent manger plus tranquillement, au moment où elles le souhaitent », précise Jean-Philippe Ramuz, qui a pris sa retraite en 2010, mais qui participe toujours aux travaux de la ferme.
Robot et lait de fromagerie
La fromagerie de Corcelles-le-Jorat achète le lait de onze producteurs dont plusieurs associations pour produire 230 tonnes de Gruyère AOP par année. « Le fait qu’un producteur livrant plus de 20 % du lait de la société de laiterie passe au robot de traite a soulevé des questions, voire des inquiétudes », relève Gilbert Ramuz. Mais la qualité du fromage s’est maintenue et le fromager Didier Bovet a obtenu deux médailles d’or de l’Interprofession du Gruyère en 2014 et 2019. Sur 60 taxations effectuées sur une période de cinq ans, il a obtenu 44 fois la note maximale de 20 points. En 2019, il a également reçu le diplôme de meilleur Gruyère grâce à ses cotations les plus élevés de toutes les fromageries. Malgré des résultats aussi réjouissants, l’installation d’un robot de traite a été interdite pour les producteurs de lait transformés en Gruyère AOP. Les agriculteurs ayant installé un robot avant l’interdiction sont soumis à un moratoire qui arrivera à échéance le 2 juillet 2022.
Travail avec un robot de traite
L’utilisation d’un système de traite automatique modifie radicalement le travail du producteur de lait. Les vaches passent d’elles-mêmes au robot, lequel est programmé pour un intervalle minimum de 8h30 entre les traites. La machine nécessite un contrôle quotidien de la part de l’agriculteur et fournit une multitude d’informations utiles à la gestion du troupeau. Ces informations permettent de détecter plus tôt les éventuels problèmes et d’intervenir rapidement. Gilbert Ramuz apprécie le suivi et le service de l’entreprise Lely. « Depuis plus de dix ans d’utilisation de robots pour la traite, les pannes ont été extrêmement rares. L’entretien et les services réguliers permettent de disposer d’une machine performante », explique Gilbert Ramuz. D’où l’importance d’un partenariat avec le fabricant.
« Les vaches devraient pouvoir sortir librement »
La commune de Corcelles-le-Jorat est située entre Moudon et Lausanne, à une altitude de 700 à 900 mètres. Près d’un tiers de la surface, notamment les zones plus élevées, sont recouvertes de forêt. Le village dispose d’une fromagerie qui propose des produits artisanaux dans son magasin et qui fabrique du Gruyère AOP. Gilbert Ramuz exploite avec sa famille, deux employés et deux apprentis un domaine agricole dans un hameau de la commune. L’exploitation se compose de 12 ha de blé panifiable, 6 ha de céréales fourragères, 4 ha de betterave sucrière et fourragère et 5 ha de colza. « La surface réservée pour les 70 vaches laitières représente 15 ha de prairie temporaire, 1,5 ha de maïs affouragé en vert et des prairies permanentes. Le premier séchoir en grange a été installé dans les années soixante », explique Gilbert Ramuz lors de la visite sur sa ferme.
La famille Ramuz a toujours investi dans la modernisation des bâtiments et installations pour la production laitière. Dans les années soixante, Jean-Philippe Ramuz, le père de Gilbert, a décidé d’élever des vaches Montbéliardes à la place des Simmental. En 1975, il a construit une stabulation libre avec des logettes pour 32 vaches et une salle de traite 2 × 2 tandem. En 1992, les bâtiments ont été agrandi pour augmenter la taille du troupeau. Gilbert Ramuz a repris la ferme en 2002, augmenté le cheptel progressivement et agrandi la salle de traite. En janvier 2008, deux robots de traite Lely Astronaut A3 sont installés sur l’exploitation, qui livre son lait à la fromagerie du village.
En 2013, Gilbert Ramuz a acquis un pousse-fourrage Juno de Lely qui pousse la ration de la mélangeuse et aussi l’herbe à la crèche. Une installation de paillage automatique distribue la paille hachée grâce à un tuyau en circuit au-dessus des boxes des veaux et les logettes des vaches. « A la belle saison, les vaches sortent le plus possible au pâturage et l’herbe des parcelles plus éloignées est distribuée à la crèche. Idéalement, les animaux devraient avoir la possibilité de sortir librement », explique Gilbert Ramuz qui attache beaucoup d’importance au bien-être des animaux. Le robot de traite facilite le travail de l’agriculteur et participe au confort des vaches, qui passent librement et sans stress à la traite.