L’été approchant, les températures grimpent. Si ces changements météorologiques font le bonheur des marchands de glaces, ils sont source de stress pour les vaches. En effet, lorsque celles-ci produisent du lait, elles ont besoin de restituer de la chaleur à leur environnement. Et plus cette production est élevée, plus le stress thermique commence tôt.
Températures idéales
La plage idéale de température se situe entre 4 et 16° C pour les vaches adultes ; ces dernières peuvent alors évacuer directement la chaleur produite. Cependant, la température idéale dépend également du taux d’humidité de l’air, puisque les vaches éliminent moins bien la chaleur excédentaire lorsque celui-ci est élevé ; par ailleurs, la production de lait joue également un rôle. Il n’est donc pas possible de déterminer de manière univoque à partir de quelle température un animal commence à souffrir de la chaleur.
Quoi qu’il en soit, durant les 40 dernières années, le nombre de jours où les températures dépassent 25° C et la production de lait augmentent (voir graphique). Dans ces conditions, comment aider les animaux à maintenir leurs performances et leur santé ? Voilà des questions auxquelles il s’agit de veiller dès la planification. Ainsi, les étables devraient être perpendiculaires au vent, disposer de façades hautes s’ouvrant des deux côtés et de toits isolés sans panneaux translucides. D’une manière générale, il convient d’éviter les éléments qui entravent les courants thermiques, comme les balles de paille ou d’ensilage qui, empilées le long des façades, empêchent l’air de circuler.
Prendre des mesures assez tôt
Un dispositif de ventilation vise à créer un flux d’air régulier empêchant que la chaleur s’accumule autour de la vache et permettant un effet dit de « refroidissement éolien ». En effet, lorsque l’air se déplace, la température ressentie est inférieure à celle effective (– 5° C environ pour 30° C à 2,5 m / sec). Pour ce faire, différents ventilateurs sont disponibles sur le marché, dont la portée oscille entre 5 à 15 mètres, selon la taille et la vitesse de rotation. Ainsi, lorsque les distances dans l’étable sont importantes, il convient de placer plusieurs ventilateurs l’un derrière l’autre, permettant de renforcer l’effet de chacun lorsque ceux-ci aspirent et soufflent l’air. Lors de l’installation, il faut veiller à ventiler l’aire de repos en premier lieu, afin d’assurer des temps de repos élevés des vaches. Par ailleurs, les ventilateurs ne sont efficaces que si l’air en mouvement parvient jusqu’aux animaux. C’est pourquoi les dispositifs de séparation des boxes ne devraient pas être des parois fermées. Le meilleur moyen de s’assurer que l’air circule bien est de s’allonger soi-même dans les boxes pour évaluer le mouvement de l’air.
Le nombre de jours où les températures dépassent 25° C augmente.
Parmi les systèmes de ventilation permettant de gérer l’apport d’air avec précision figurent les « tubes d’air », qui désignent des tuyaux en plastique ou en tissu amenant l’air de manière ciblée où il est requis. Il s’agit d’une solution intéressante en particulier pour les bâtiments avec fenil sur l’étable et hauteur de plafond réduite. Il faut alors tenir compte du délai de livraison, car les tubes sont fabriqués spécifiquement pour l’étable. Par ailleurs, le concept de ventilation doit intégrer l’aire d’attente, les boxes de mise bas ainsi que les espaces destinés aux vaches taries et aux veaux.
Comment reconnaître le stress thermique?
– Les animaux se tiennent davantage debout, car ils évacuent moins bien la chaleur en position couchée.
– Les animaux boivent davantage, car leur besoin en eau augmente.
– La fréquence respiratoire passe de 25 - 35 respirations à plus de 80 respirations par minute.
– La température corporelle augmente.
– L’ingestion de fourrage diminue et la production laitière fléchit.
– Les conséquences à long terme sont une baisse de la fécondité et l’apparition de problèmes d’onglons (voir article « La chaleur, ennemie de la fécondité » )
Rafraîchir avec l’eau
Les animaux peuvent également être rafraîchis avec de l’eau. Dans ce cas de figure, deux systèmes sont possibles. La première solution est une pompe à haute pression qui produit un fin brouillard : l’eau pulvérisée est absorbée par l’air jusqu’à un certain point, faisant directement baisser la température. Cependant, avec ce système, l’humidité de l’air augmente, créant parfois un climat tropical qui accroît l’inconfort des vaches. C’est pourquoi il est impératif que l’installation soit munie d’un dispositif de régulation précis avec hygromètre, sachant qu’elle doit être arrêtée lorsque l’humidité relative dépasse 70 %.
La deuxième solution est une installation à basse pression où l’eau est pulvérisée en grosses gouttes, refroidissant directement les animaux. Les vaches ne doivent cependant être que légèrement aspergées, sans mouiller la mamelle, et pouvoir sécher rapidement. De plus, l’aire de repos doit impérativement rester sèche. Dans l’aire d’attente, ce dispositif peut aider à éloigner les insectes gênants des animaux.
Planifier un concept global
Comme mesure à court terme, un ventilateur placé devant la fourragère peut s’avérer utile lors de périodes de chaleur aiguë. Cependant, afin d’éviter les effets secondaires indésirables, un concept de ventilation et un agencement bien pensé des différents composants sont de mise. Ce n’est qu’ainsi que les installations techniques peuvent avoir l’effet escompté et assurer aux animaux une température de bien-être.