Pour broyer les chaumes de céréales et de tournesol ou de colza, les rouleaux hacheurs tendent à s’imposer depuis plusieurs années. Ces appareils sont également prévus pour la destruction de cultures intermédiaires et engrais verts. En plus de la technique propre à la machine, la structure des plantes à broyer a également son importance. Contrairement à un déchaumage, les rouleaux hacheurs permettent, selon le modèle, de couper ou d’écraser les plantes sans incorporation dans le sol et donc sans risque de relancer une germination.
Vitesse d’avancement et rendement élevés
De nombreuses versions de rouleaux hacheurs sont disponibles sur le marché. La vitesse d’avancement élevée représente un des avantages de ces machines. Pour un résultat probant, une vitesse comprise entre 15 et 20 km/h est généralement recommandée par les constructeurs. Une vitesse élevée est même nécessaire pour obtenir un résultat satisfaisant et dépend principalement de la quantité de matière à couper. En même temps, elle permet aussi un rendement de chantier élevé. Pour un enfouissement superficiel des résidus, les rouleaux hacheurs sont appréciés en combinaison avec une autre machine de type déchaumeur. En attelage frontal, le rouleau hacheur assure un broyage efficace, et un cultivateur à l’arrière du tracteur enfouit les résidus à une faible profondeur. Cette combinaison facilite la décomposition des résidus dans le sol. A noter également que les rouleaux hacheurs nécessitent relativement peu de puissance.
Dans la catégorie des rouleaux fermés, les lames sont vissées sur des équerres ou des fers plats. Un espace entre le rouleau et les lames permet une plus grande hauteur utile des lames, surtout dans une culture avec une grande quantité de biomasse. Un rouleau fermé offre l’avantage que la terre ou les pierres ne peuvent pas s’accumuler à l’intérieur de celui-ci. En conditions humides par contre, de la terre peu coller entre les lames et réduire l’effet de coupe, car la hauteur utile des couteaux se trouve réduite.
Les rouleaux ouverts sont conçus pour contrer ce phénomène en permettant à la terre de pénétrer dans la cage formée par les lames sans y adhérer et d'être à nouveau éjectée du rouleau. Pour ce faire, l'arbre porteur est plus petit pour garantir un espace suffisant. Ces rouleaux sont mieux adaptés dans les terrains collants.
La forme des lames détermine l’efficacité de la coupe.
Roulement régulier des rouleaux
Pour tous les outils de coupe, la forme des couteaux détermine en grande partie l’efficacité du travail effectué. Les lames d’un rouleau hacheur remplissent deux tâches principales. D'une part, elles doivent couper et broyer et, d'autre part, rouler le plus régulièrement possible sur le champ. Les couteaux droits peuvent absorber les forces extérieures sur toute leur longueur et sont souvent plus massifs. Afin de garantir un fonctionnement régulier, les couteaux droits ne sont pas fixés en ligne sur toute la largeur de travail, mais plutôt divisés et montés en décalage sur plusieurs segments.
Retour de la pratique
Olivier Augsburger et son associé Gaetan Binggeli gèrent une exploitation à Bussy-sur-Moudon. Dans leurs cultures, ils emploient un Horsch Cultro de trois mètres équipé de deux rouleaux et appartenant à la société de laiterie du village. « En automne, nous avons roulé l’engrais vert après le colza et obtenu un très bon résultat, puisque la culture a ensuite gelé durant l’hiver », explique Olivier Augsburger. « Nous avons aussi employé ce rouleau hacheur pour les chaumes de tournesol et réa lisé un semis direct de blé en un seul passage », précise l’agriculteur. Les associés apprécient également de pouvoir utiliser le rouleau à l’arrière d’un plus petit tracteur. Les rouleaux libres fonctionnant dans les deux sens, ils peuvent travailler en marche avant et en marche arrière pour rouler les bouts d’une parcelle. Et les rouleaux de petit diamètre réalisent une coupe courte, conclut Olivier Augsburger.
Les couteaux hélicoïdaux, voire en spirale, ont un contact permanent avec le sol. Selon l'intensité de la torsion, un ou plusieurs points de la lame reposent sur le terrain. Ainsi, le rouleau roule plus régulièrement et appuie uniquement aux points de contact. Cette construction permet une pression de coupe plus élevée sur les résidus de récolte ou l’engrais vert. En même temps, le contact avec des pierres, par exemple, agit aussi plus intensivement sur les lames.
L’inclinaison des couteaux sur le rouleau, donc l’angle d’attaque, influence le travail en le rendant plus ou moins agressif. Les résidus ou les plantes vont être écrasés ou blessés avec un outil présentant un angle fuyant. Tandis qu’un positionnement plus agressif permet d’augmenter l’effet tranchant des couteaux. De manière générale, un travail trop agressif est à éviter, car le rouleau va soulever plus de terre avec pour conséquence de réduire l’effet de coupe de la matière organique. Le résultat risque de ressembler à un brassage sans réelle efficacité, voire à un mauvais déchaumage.
La disposition des lames sur le rouleau influence la régularité de roulement sur le sol. Un positionnement perpendiculaire au sens d’avancement provoque un roulement par à-coups lors de chaque contact de la lame avec le sol. Le contact permanent des lames hélicoïdales crée au contraire un roulement continu et fluide du rouleau.
Incorporation superficielle
Les inégalités dans les champs comme les passages de machines peuvent être problématiques pour des rouleaux hacheurs doubles montés sur un châssis rigide. Un bras supérieur mobile assure alors un suivi du sol des deux rouleaux. Pour des machines dont les rouleaux sont montés sur un châssis mobile, voire des silentblocs, le positionnement fixe du bras supérieur assure un meilleur confort de conduite. Il peut aussi procurer une hauteur de relevage supérieure.
La combinaison avec un déchaumeur permet d’enfouir les résidus.
Selon l'utilisation prévue, les rouleaux hacheurs peuvent être équipés d'outils supplémentaires. Certains constructeurs proposent un rouleau lisse placé à l'avant qui couche la végétation au sol dans le sens de l'avancement. Les chaumes ou les plantes sont ainsi coupées plus sûrement par les couteaux des rouleaux hacheurs. Certaines machines sont équipées d’une ou deux rangées de disques ondulés situées entre les rouleaux hacheurs ou derrière ceux-ci et prévus pour réaliser un véritable travail du sol. Les résidus ou les plantes sont hachés plus intensivement et mélangés superficiellement, le but étant de favoriser ainsi une décomposition plus rapide de cette matière organique. Pour éviter la projection de pierre ou de terre, il est possible d’ajouter des protections qui évitent également de trop salir le tracteur.