Techniques de semis
Les semoirs se distinguent par une grande diversité de types et de fonctionnement différents. Ils ont cependant tous le même but, à savoir distribuer une quantité précise de semences par hectare, déposer les grains à une profondeur définie et répartir la semence de manière régulière. Il existe deux types principaux de semoirs, qui diffèrent par le mode de transport et la distribution des semences: les semoirs mécaniques avec une distribution par gravité et les semoirs pneumatiques qui distribuent les graines au moyen d’un souffleur.
Semoir mécanique et semoir pneumatique
Le point fort des semoirs mécaniques reste la simplicité du système de dosage des semences pour une bonne précision de semis et un investissement inférieur aux modèles pneumatiques. Le remplissage avec des big-bags est possible, mais la capacité de trémie reste inférieure. Les machines à disques offrent une bonne précision sans risques de bourrage dans les sols plus hétérogènes ou en présence d’une grande quantité de débris végétaux.
Pour les semoirs pneumatiques, la forme plus carrée et la grande capacité de la trémie permettent le remplissage par big-bags. Le réglage pratique de la quantité de semis et la précision élevée sont appréciables. « L’entrainement électrique augmente la précision de semis, même à grandes vitesses d’avancement. Il offre une grande plage d’utilisation et le calibrage s’effectue rapidement et simplement », selon le fabricant Lemken. La largeur de travail des semoirs pneumatiques n’est pas limitée à trois ou quatre mètres comme dans le cas des semoirs mécaniques.
Les éléments semeurs
Les socs traînants sont le modèle le plus courant sur les modèles plus anciens. De manière générale, les socs nécessitent peu d’entretien pour une construction robuste et simple. L’efficacité devient moins bonne en présence d’une quantité élevée de résidus végétaux. Selon la forme du soc, les bourrages peuvent être plus ou moins importants.
Sur le marché on trouve plusieurs versions d’éléments à un ou deux disques qui se différentient encore par leur poids. Ces éléments sont adaptés à tous les itinéraires de travail du sol, mais leur construction plus complexe engendre des coûts d’entretien plus élevés. Les versions lourdes assurent un bon découpage des résidus végétaux sur les machines servant au semis direct.
Les versions à dents souples ou rigides pour les semis sans labour assurent une bonne régularité de la profondeur de semis dans les sols bien nivelés avec un réglage simple. Selon les matériaux utilisés, l’usure peut être plus faible que pour les versions à disques.
Les techniques simplifiées
Les principaux avantages du semis direct sont la couverture permanente du sol qui favorise la vie biologique et la capacité de rétention en eau. Pour atteindre un travail du sol sur une surface de 25% au maximum, les machines sont équipées de disques, de dents ou de disques munis d’ailettes latérales (cross slot). « Le semis direct est une technique pointue qui ne s’improvise pas. Nous réalisons nos propres machines et proposons un suivi au client pour gérer les nombreux paramètres nécessaires à l’obtention d’un bon résultat », explique Jœl Petermann, directeur de l’entreprise Alphatec. Le but est de maintenir une structure naturelle et stable en évitant les travaux du sol en profondeur qui peuvent créer une semelle ou une accumulation de débris végétaux comme la paille principalement. En favorisant les vers de terre, le sol est mélangé et aéré par ces derniers.
Le semis sur bandes fraisées proposé par plusieurs entrepreneurs de travaux agricoles représente une alternative au semis direct pour des sols lourds ou peu homogènes. « Cette méthode limite à 50 % la surface du sol travaillé et convient bien pour la mise en place de colza, maïs, tournesol et betteraves », poursuit le spécialiste de ces techniques préservant le sol. Le maintien de la capillarité est un point important de cette méthode.
Le semis sous litière ou mulching est la méthode la plus répandue des techniques simplifiées. Toute la surface du sol peut être travaillée avec de préférence des machines qui ne sont pas animées par prise de force. Un déchaumage superficiel et un dépôt des graines peu profond dans la couche de litière assurent de bonnes conditions de germination pour la culture.
Le but des techniques simplifiées consiste à préserver la fertilité des sols cultivés en améliorant la portance et en limitant l’érosion ou le compactage. L’eau de pluie peut mieux s’infiltrer et reste au niveau des racines, permettant à la culture de moins souffrir durant les périodes de sécheresse estivales. Par ailleurs, si les pronostics de changement climatique prévus se réalisent, la distribution des précipitations va changer, avec une pluviométrie supérieure durant les mois d’hiver et moins de précipitations en été, ce qui favorisera ces techniques. n
AuteurJean-Pierre Burri, Revue UFA, 1510 Moudon
Techniques culturales préservant le sol
Un sol fertile est un élément primordial pour la production d’aliments et de fourrages et constitue le facteur de production principal de l’agriculture. Un travail du sol adapté à la situation et un emploi limité d’intrants préservent la fertilité du sol à long terme. Le compactage, l’érosion et l’accumulation de substances nocives peuvent par contre la menacer. Selon l’ordonnance sur les paiements directs, des contributions sont versées pour les techniques culturales préservant le sol, avec un supplément pour le renoncement aux herbicides.
La proportion de la surface du sol travaillée détermine le type de travail du sol. Les techniques suivantes sont considérées comme préservant le sol: