Le travail du sol a plusieurs buts, qu’il s’agit de concilier. Il sert d’abord à créer les conditions nécessaires à la croissance de la culture et à préserver des conditions optimales. Le passage des machines modifie la structure du sol. Or, cette dernière doit être préservée pour assurer la fertilité du sol sur le long terme. En agissant sur la profondeur du travail du sol, les techniques culturales simplifiées contribuent à préserver la structure du sol, l’activité biologique et le taux d’humus en surface.
Le type de sol, la rotation des cultures et la structure de l’exploitation déterminent souvent le choix des machines utilisées. L’utilisation réduite de la charrue s’inscrit dans un processus à long terme. Le déchaumage superficiel, les techniques simplifiées et la préparation du lit de semis en surface poursuivent également le même but. Les machines les plus courantes pour la préparation du sol sont actuellement les herses à disques et les herses rotatives.
Préparation du sol
La préparation du lit de semis sert en premier lieu à favoriser le contact des graines avec la terre. Pour ce faire, il est nécessaire qu’il ait suffisamment de terre fine au niveau des semences. Pour germer, celles-ci ont besoin de l’humidité qui remonte par capillarité des couches plus profondes. Idéalement, les résidus de récolte doivent rester dans la couche supérieure, puisqu’ils forment la matière organique après leur décomposition. La paille peut représenter une difficulté à ce niveau, car elle se dégrade lentement surtout lorsqu’elle est présente en grande quantité. La préparation du sol est alors aussi plus compliquée.
Herses rotatives
Dans le cadre de la préparation du sol « conventionnelle », la herse rotative tient une place importante pour de nombreuses exploitations. La herse rotative est une machine polyvalente employée dans de nombreux cas de figure. L’entraînement par la prise de force requiert passablement de puissance et est assez agressif pour le sol. En optant pour deux passages, on encourt un risque élevé que la préparation du sol soit trop fine, notamment dans des sols battants, ce qui empêche une levée régulière. « Les herses rotatives disposent de plusieurs vitesses qui sont assez faciles à modifier. Les agriculteurs ne font souvent pas assez usage de cette possibilité », constate Jean-Daniel Etter, conseiller technique chez Prometerre et spécialiste du travail du sol. La combinaison avec un semoir permet de réaliser un bon travail dans la qua-si-totalité des types de sol. Les fabricants proposent également plusieurs types de dents pour les herses rotatives. Trouver les dents les mieux adaptées pour l’utilisation principale prévue implique cependant certains compromis.
Herse à disques
Pour préparer le sol avec une machine à disques, il est nécessaire de bien contrôler la profondeur de travail. Ce genre de machines sans entraînement par prise de force assure un meilleur brassage de la terre. « La herse à disques s’inscrit parfaitement dans les concepts de travail du sol réduit ou d’agriculture de conservation. Une semelle de labour peut néanmoins se former à faible profondeur. Il est par conséquent recommandé d’alterner avec une machine équipée de dents rigides. Cette machine est moins polyvalente qu’une herse rotative », précise encore Jean-Daniel Etter. Une herse à disques nécessite moins de force de traction et permet une vitesse d’avancement supérieure et donc une consommation de carburant réduite. Les risques de bourrage en présence de grandes quantités de résidus de récolte sont par ailleurs sensiblement inférieurs avec des disques.
Effets du travail du sol
Un rapport d’essais réalisé sur trois ans au Québec par l’institut Club Sols Vivants mesure l’influence de cinq types de préparation du sol : labour, déchaumage avec semis au second passage, herse offset + herse rotative, herse offset + herse à disques, et un semis direct. Selon ce rapport, les procédés n’ont pas montré de différences notables sur la stabilité des agrégats en sols lourds ; dans un sol léger, le labour influence négativement la stabilité du sol. Concernant l’infiltration de l’eau, les meilleurs résultats ont été obtenus dans les procédés labour, déchaumage et herse offset + herse à disques. L’infiltration de l’eau est une bonne indication pour évaluer le niveau de risque de ruissellement avec un avantage pour la solution avec la herse à disques par rapport à la rotative. Selon la mesure de la densité apparente du sol, aucun procédé ne présente de tendance à compacter le sol dans une mesure limitant une croissance optimale des racines des cultures. Quant à la problématique des pierres en surface, le procédé labour est apparu comme le moins adapté et le semis direct au contraire le plus intéressant. Les méthodes avec la herse rotative ou à disques se situent à des niveaux intermédiaires.
Les machines
Les fabricants de machines de travail du sol et pour les techniques de cultures simplifiées proposent différentes solutions. Une combinaison de semis avec un semoir monté sur une herse rotative ou un système à disques permet d’économiser un passage. Pour la préparation du lit de semis dans un sol plutôt lourd, la herse rotative permet d’obtenir de bons résultats dans des conditions où il n’y a pas trop de pierres. Dans les sols moins lourds ou comportant davantage de pierres en surface, les systèmes à disques sont préférables. Il faut néanmoins également penser à la germination des nouveaux semis, qui nécessite un bon contact de la graine avec le sol et donc un système de rappui efficace. De bonnes conditions de sol sont obligatoires pour réussir sa préparation et le semis.