Sortir des salles de cours
Tout a débuté il y a quatre ans. «A la suite des critiques émises par les étudiants en ce qui concerne le module Gestion de projet, nous avons souhaité apporter des améliorations. Peter Spring, responsable de la section Agronomie, a ensuite suggéré que les étudiants organisent et réalisent eux-mêmes une manifestation», explique Christine Burren, collaboratrice scientifique à la BFH-HAFL et cheffe de projet de «Emma à la ferme». L’objectif de cette manifestation consistait à offrir à la population citadine un aperçu de l’agriculture suisse d’aujourd’hui et à leur expliquer la production de denrées alimentaires.
Test au poulailler
Dans le cadre d’un travail approfondi, le module a été réorganisé et «Emma à la ferme» est devenue toujours plus concrète. Pour la première édition en 2015, les étudiants et les responsables du module ont choisi le thème de la volaille. Sur le campus de la BFH-HAFL et sur quatre exploitations agricoles situées à proximité, les quelque 90 étudiants participants avaient mis sur pied un événement destiné à expérimenter, à sentir et à toucher. «Bien avant le lancement de cette manifestation, j’étais déjà très tendue. Nous ne savions en effet pas si notre concept aurait du succès et combien de personnes participeraient à cet événement», explique Christine Burren. Ces soucis se sont néanmoins avérés infondés: avec 1500 visiteurs, les attentes ont été plus que remplies. «Nous avons enregistré de nombreux feedbacks positifs de la part des visiteurs. Les visages épanouis des enfants nous ont par ailleurs récompensés de la charge de travail importante à laquelle nous avons consenti», explique encore Christine Burren.
Le concept avait donc passé le baptême du feu et l’événement trouvé un écho très positif auprès de ses groupes cibles. Toutes les parties prenantes ont donc rapidement conclu que «Emma à la ferme» ne devait pas rester un événement unique, mais avoir lieu chaque année.
«Emma à la ferme»
«Emma à la ferme» fournit aux enfants et aux accompagnants adultes un aperçu ludique de l’agriculture suisse. Outre le site de la Haute école bernoise – Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (BFH-HAFL), quatre exploitations agricoles, reliées par un bus navette, proposent un programme à l’intention des familles. Cet événement a lieu une fois par an. A chaque nouvelle édition, l’accent est mis sur un thème principal différent. Cette année, les bovins seront à l’honneur. L’entrée est libre. Des informations supplémentaires sont disponibles sur: www.emmashoftour.ch.
La branche doit consentir à des efforts
Le succès de l’édition 2016 a démontré que c’était la bonne décision. Plus de 2500 visiteurs ont rejoint Zollikofen et appris beaucoup de choses sur la production porcine. Cette année, les organisateurs attendent plus de 3000 invités, jeunes et moins jeunes, pour jeter un coup d’œil dans l’étable des vaches.
Pour les étudiants, un tel événement n’implique pas seulement une énorme charge de travail. Il engendre également des coûts importants. «Dès le début, nous avons souhaité pouvoir couvrir une grande partie des coûts par des sponsors de la branche», explique Christine Burren, en précisant que c’est finalement à la branche qu’il incombe de créer des contacts entre l’agriculture et les consommateurs.
Avec Migros Aare, la BFH-HAFL a trouvé un partenaire à long terme pour «Emma à la ferme». Migros Aare opère en effet à l’intersection entre l’agriculture et le consommateur et est un acteur important de la chaîne de valeur. «Migros Aare soutient volontiers des événements de ce genre, qui montrent aux consommatrices et aux consommateurs comment la Suisse produit des denrées alimentaires saines et bonnes pour la santé», précise Rolf Bernhard, responsable des affaires agricoles et des labels.
Apprendre en faisant
Durant le projet, les étudiants participants ne sont pas seulement des étudiants. Ils s’immergent dans le rôle de manager, dirigent des groupes, sont responsables de volets de travail ou des concepts prévus. Les étudiants n’accomplissent pas tout cela dans le cadre hermétique d’une salle de cours. Ils doivent «sortir» pour négocier avec des partenaires externes et des agriculteurs, développer des idées en commun et les mettre en pratique.
Les étudiants ont pu constater directement dans la pratique que l’organisation d’un grand événement ne se déroule pas toujours forcément comme prévu. Au cours de la phase de projet initiale, ils sont confrontés à de nombreuses incertitudes et doivent réfléchir aux idées qui sont les plus prometteuses. Ils doivent apprendre à surmonter des handicaps et à ne pas se laisser abattre par les échecs. «‹Emma à la ferme› permet aux étudiants de tester des situations professionnelles pendant leurs études et de développer ainsi une sensibilité pour leur travail futur», explique en résumé Christine Burren. Les chiffres confirment que des études scientifiques solides associées à un lien pratique approfondi répondent à une réelle demande: plus de 80 % des diplômé(e)s du bachelor en agronomie trouvent un emploi approprié dans les quatre mois suivant la fin de leurs études.
AuteurChristian Ramseier, assistant en économie agraire et en sciences végétales/sponsoring & marketing – «Emma à la ferme», Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires, 3052 Zollikofen.