Energie dans les habitations
La construction ou la rénovation d’un bâtiment demande des connaissances dans beaucoup de domaines différents. Pour avoir un avis d’expert, la Revue UFA a rendu visite à Frédéric Glauser dans son bureau d’architecte à Champvent. Sa longue expérience des bâtiments dans le monde rural font de son bureau une référence dans le domaine. « Lors d’une rénovation ou transformation d’un bâtiment existant, il faut garder l’identité de la construction. C’est-à-dire maintenir les pierres de taille et ajouter des fenêtres adaptées dans une façade de manière à respecter l’aspect général de l’habitation », explique Frédéric Glauser lors de la discussion dans son bureau. Il faut par ailleurs également respecter les lois et règlements en vigueur, notamment pour les constructions classées comme monuments historiques. « Au final, le compromis est de réaliser une habitation saine avec une certaine sobriété, en favorisant des matériaux de qualité à tous les niveaux : le bois, les briques en terre cuite ou l’isolation », précise l’architecte.
Chauffage
Les énergies renouvelables ont clairement le vent en poupe. Les chaudières à bois offrent des avantages par rapport au mazout. Souvent, les agriculteurs sont également propriétaires de forêt et un système fonctionnant avec des plaquettes de bois déchiqueté permet une bonne mise en valeur d’un produit renouvelable. Un grand volume de stockage est nécessaire pour les plaquettes, mais un chauffage à distance permet de chauffer plusieurs appartements ou même plusieurs maisons à partir d’une seule installation. Le chauffage avec des pellets de bois nécessite un moins grand volume pour le stockage et assure un grand confort avec des chaudières modernes et performantes.
Isolation
Pour atteindre les normes dans les constructions actuelles, l’isolation représente un point essentiel lors des travaux. Une isolation adéquate permet des économies à long terme sur le chauffage. Différentes possibilités existent, comme une isolation périphérique, mais qui n’est pas toujours adaptée selon les bâtiments. Ou alors une isolation intérieure, mais qui va réduire la grandeur des pièces et donc la surface habitable. Un compromis est à trouver entre une isolation performante et l’aération et la circulation de l’air, afin d’éliminer l’humidité.
Eviter les pertes de chaleur
Les chauffages et les boilers à eau chaude utilisent près de 80 % de l’énergie consommée par un ménage. Il existe donc un potentiel d’économie certain dans ce domaine, tant pour des raisons environnementales que financières. L’enveloppe des bâtiments est la principale source de pertes. Dans les anciens bâtiments en particulier, les toits, les façades et les fenêtres ne sont souvent pas assez isolés.
Il s’ensuit des pertes de chaleur importantes. Un assainissement approfondi de l’enveloppe du bâtiment peut contribuer à réduire la consommation énergétique de moitié. Lorsqu’une rénovation est envisagée, il convient de se faire aider par un spécialiste et de procéder à une analyse détaillée du bâtiment. En Suisse, plusieurs programmes encouragent les économies d’énergie.
Outre un assainissement, les mesures suivantes permettent d’économiser de l’énergie au niveau des chauffages :
Avant la période hivernale, il faut effectuer le service des installations de chauffage. C’est l’occasion de contrôler la chaudière, le brûleur et la sonde. Les joints des fenêtres et des portes extérieures devraient être contrôlés à intervalles réguliers. A cette occasion, les joints qui sont devenus poreux doivent être changés. La pression d’eau du chauffage doit être contrôlée. Si nécessaire, il faut purger l’installation. La présence d’air dans les conduites réduit l’efficacité du chauffage. L’installation d’un thermostat sur les radiateurs permet de régler automatiquement la température. Ne pas placer de meubles devant les radiateurs pour que la chaleur se diffuse correctement dans toute la pièce. Pendant la période où le chauffage fonctionne, procéder à une aération par intermittence au lieu de laisser les fenêtres ouvertes pendant longtemps, pour éviter que la température baisse trop fortement. Garder les stores et les rideaux fermés pendant la nuit pour éviter au maximum les pertes de chaleur vers l’extérieur. Chauffer un peu les pièces qui ne sont pas utilisées et les laisser fermées.
Experts en énergie
Panneaux solaires
Pour les rénovations et nouvelles constructions, une part de 20 % de l’électricité et de l’eau chaude doit provenir d’énergies renouvelables. Les panneaux solaires et photovoltaïques sont des mesures importantes pour remplir ces exigences. Les prix de ces panneaux ont sensiblement baissé ces dernières années et des modèles de fabrication européenne existent. « Des économies d’énergies non renouvelables sont ainsi possibles. Et la technologie à venir va peut-être permettre de capter l’énergie par les tuiles ou sous celles-ci. Le côté inesthétique des panneaux pourrait être résolu de cette manière, notamment sur des monuments historiques », note encore l’architecte Frédéric Glauser.
Auteurs
Verena Säle, Jean-Pierre Burri Revue UFA, 8401 Winterthour
Double et triple vitrage
Avec un simple vitrage dans une maison mal isolée, les pertes de chaleur par les fenêtres sont estimées en moyenne à 20 % de la facture totale de chauffage. Dans les rénovations ou constructions neuves, le double vitrage est devenu la norme et a remplacé le simple vitrage. Il se compose de deux vitres séparées par de l’air, qui est un excellent isolant. De plus, il évite la formation de condensation et de buée sur les vitres. Si la fenêtre doit également atténuer le bruit extérieur, un double vitrage phonique est recommandé.
Le coefficient d’isolation U permet d’apprécier et de comparer les performances isolantes des verres. Plus le coefficient se rapproche de 0, plus le vitrage est performant. Le double vitrage standard permet de réduire d’environ 40 % les pertes de chaleur par rapport à un vitrage simple; il se compose de verres de 4 mm avec un espace – une lame d’air – de 12 ou 16 mm. Les caractéristiques et les avantages du double vitrage phonique sont les mêmes que pour le vitrage thermique ; il se différencie par l’épaisseur du verre extérieur qui passe de 4 à 10 mm et de la lame d’air réduite à 10 mm.
Le triple vitrage se révèle intéressant pour les habitations avec une bonne isolation des murs, de la toiture et du sol, ainsi qu’une grande étanchéité à l’air et un contrôle de la ventilation. Pour ce genre de maison, le triple vitrage permet des réductions sensibles au niveau du chauffage. Ses principaux inconvénients résident dans le poids élevé de la fenêtre et le coût supérieur au double vitrage.