Voyage d’étude
Le pays et les paysages du Myanmar (appelé aussi Birmanie) sont très diversifiés – comme ont pu vite le constater les participant(e)s 1 au voyage d’étude de la Revue UFA. La distance qui sépare l’Himalaya aux montagnes situées plus au sud dépasse les 2500 km. Considérables, les différences d’altitude contribuent à la diversité de la végétation. 40 % de la surface totale est recouverte de forêt primitive et 20 % est mise en valeur à des fins agricoles. La majeure partie de la population vit dans les régions de basse altitude du bassin de l’Irrawaddy, une région plate et fertile. Cette région est particulièrement adaptée pour la production de riz, maïs, céréales, canne à sucre, légumineuses, oléagineux, coton, légumes, fruits ainsi que la culture du tabac. La production animale repose sur la volaille pour la production d’œufs et de viande ainsi que sur les chèvres et les moutons pour la production laitière. Les conditions climatiques ne sont pas idéales pour la production bovine et porcine, et la plupart des Birmans n’ont pas les moyens d’acheter une telle viande. Les bœufs et les buffles sont principalement utilisés en tant qu’animaux de trait. Les besoins en protéines animales sont par conséquent pratiquement uniquement couverts par les poissons. Les zones d’altitude sont vouées à la culture de caféiers, de thé et de bois précieux.
Nouvelles opportunités pour le pays
La plupart des exploitations agricoles du Myanmar sont gérées par l’Etat ou sont des petites exploitations de subsistance. Les champs sont petits, même en comparaison avec les exploitations suisses: un paysan cultivant du riz, des légumineuses ou des oléagineux exploite généralement une surface de 1,5 à 2 ha. Les champs d’aïl, d’oignons et de pommes de terre mesurent environ 0,6 ha et ceux qui sont consacrés aux autres légumes et aux fleurs 0,25 à 0,3 ha. Les technologies agricoles et les pratiques culturales modernes avec des rotations spécifiques et des semences améliorées contribuent à augmenter les rendements et à ouvrir de nouveaux marchés, offrant de nouvelles opportunités à la Birmanie. La Birmanie importe encore des engrais minéraux, des pesticides et herbicides, des tracteurs à bras et des pompes à eau pour l’agriculture. Cependant, tant dans le secteur touristique que dans l’agriculture, les thématiques liées au développement durable gagnent en importance. À côté de la dimension économique, les conséquences écologiques et sociales des activités humaines sont de plus en plus prises en compte. Les étrangers qui investissent dans le tourisme soutiennent par exemple des écoles, des hôpitaux, des ateliers de poterie, l’alimentation en eau ou la formation hôtelière. Ceux qui investissent dans l’agriculture encouragent la formation continue dans l’agriculture et font avancer la recherche.
Attractions touristiques
Au cours du voyage d’étude au Myanmar en février 2018, la Revue UFA et son groupe de lecteurs ont visité les attractions touristiques les plus réputées du pays, dont Yangon, une ville qui abrite la pagode dorée de Schwedagon avec son émeraude de 76 carats et les maisons coloniales de la vieille ville. A Mandalay, le groupe s’est promené sur le pont de U Bein, le plus vieux et le plus long pont en teck du monde. Les participants en ont également profité pour visiter le monastère de Shwenada et ses splendides sculptures. Bagan et ses 3000 pagodes et stupas figuraient aussi au programme.
Au soleil couchant, les participants ont visité la pagode Shwezigon, le temple Ananda et ses quatre Buddhas géants ainsi que celui de Gubyaukgyi et ses peintures murales bien conservées. Le trajet en train sur le viaduc de Gokteik demeure un moment inoubliable, tout comme le vent faisant sonner les clochettes au-dessus des stupas de Kakku.
Artisanat
Plusieurs ateliers d’art visités ont donné une idée de l’habileté légendaire des habitants. Dans les alentours des villes de Yangoon et Mandalay, mais également le long de l’Irrawady et dans la région du lac d’Inle, le groupe a visité un atelier de sculpture en teck, de broderie de perles, un atelier de tissage de soie et de soie de lotus, un site de confection de bijoux en argent, de cigares, ainsi qu’une forge. Nos voyageurs ont appris comment les feuilles d’or et les laques sont produites et assisté à la production de papier à partir d’écorce de mûrier.
Production agricole
Le Myanmar compte parmi les plus gros producteurs de riz. Le riz irrigué est semé sur près de la moitié de la surface agricole. Certaines régions réalisent deux à trois récoltes. Le groupe a pu observer le travail des buffles dans les rizières et assister au battage et à la récolte manuelle du riz. Les légumineuses telles les févettes, pois et les haricots grimpants ainsi que les oléagineux (arachides, tournesol et sésame) couvrent 30 % de la surface. Les tubercules (oignons, aïl, pommes de terre, taro et yam) sont plantés sur 10 % de la surface. Sur le lac d’Inle se trouvent des jardins flottants. Les jacinthes d’eau et le limon du lac forment le cadre enchanteur de ces jardins, ancrés grâce à des tiges de bambous. La plupart du temps, ces jardins sont exploités par pirogues. Il est possible d’effectuer plusieurs récoltes par année de tomates, concombres, aubergines, ainsi que d’autres légumes et fleurs. Des centaines de bateaux évoluent sur le lac: il s’agit généralement de touristes ou d’habitants en route pour le marché hebdomadaire.
Déplacements exotiques
Le groupe de lecteurs de la Revue UFA s’est déplacé dans les environs de Yangoon en bus, en train sur le viaduc du Gokteik et avec le Circular Line, une ligne ferroviaire circulaire fréquemment utilisée par la population locale. Sur l’Irrawady, les participants ont bénéficié d’une croisière fluviale en suivant la vie rurale le long des rives. Les personnes intéressées se sont aussi initiées à l’art du Longytragen, l’application d’une pâte végétale sur le visage qui fait office de protection solaire, ainsi que la préparation d’une salade de feuilles de thé.
La visite des ateliers d’artisanat et des jardins flottants sur le lac Inle ne peut se faire qu’en pirogue. Les bateaux coûtent chers et sont taillés sur place. A Bagan, nous avons même utilisé des vélos pour parcourir les distances séparant les temples et pris une montgolfière pour admirer les pagodes de haut.
Après une longue période où l’agriculture a été négligée, l’avenir du Myanmar passe par une modernisation de la production agricole et le développement d’un tourisme durable.
AuteureDr. Catherine Marguerat est agronome et a participé au voyage d’étude de la Revue UFA en tant que guide. Ce voyage s’est déroulé du 9 au 24 février 2018.
En raison de son succès, ce voyage d’étude sera à nouveau proposé en 2019 (voir page suivante).
PhotosRevue UFA