En Afrique du Sud, les terres font l’objet d’une lutte acharnée. Les surfaces agricoles appartiennent à des groupes agricoles ou à des grands propriétaires terriens blancs, ce qui est une source récurrente de tensions. En plus de cela, l’Afrique du Sud subit la pire sécheresse de ces dernières décennies. Sept provinces sur neuf ont déjà été classées en zone catastrophe. Les agriculteurs ont du mal à produire suffisamment de fourrage pour nourrir leur bétail. L’Afrique du Sud est un pays de contrastes. Et c’est précisément ce que souhaitaient vivre les participantes et les participants au voyage des lecteurs organisé par la Revue UFA au début de l’année 2019.
Voyage des lecteurs en Afrique du Sud
De janvier à février 2019, trois groupes de lecteurs de la Revue UFA se sont rendus en Afrique du Sud. Ces voyages ont été organisés par le bureau de voyage Terra Travel, en collaboration avec la Revue UFA. L’année prochaine, le voyage des lecteurs se déroulera au Panama.
Parc national de Pilanesberg
Nous avons débuté notre voyage par une visite du parc national du Pilanesberg. Ce parc situé dans le cratère d’un volcan éteint s’étend sur 550 km 2 . Lors de notre safari, nous avons aperçu de nombreux animaux sauvages, dont des éléphants, des rhinocéros, des hippopotames, des girafes, des antilopes et des lions.
Station de réhabilitation
Sur le domaine de la Cheetah Experience Farm à Blœmfontein, nous avons eu l’occasion d’approcher des félins de près. Cette ferme accueille des espèces animales menacées ou en voie de disparition, comme des guépards, des lions, des léopards et d’autres félins, et les prépare à être relâchés pour vivre à l’état sauvage dans la nature.
Sernick Feedlot
La Sernick Farm s’étend sur 5000 ha et élève 550 vaches laitières de race Bonsmara. Les bovins sont engraissés dans un feedlot. La Sernick Farm achète aussi des bovins qui passent dans un premier temps 30 à 60 jours au pâturage. Ces animaux rejoignent ensuite les feedlot,où ils sont engraissés pendant 110 à 120 jours avant d’être abattus lorsqu’ils atteignent un poids vif de 540 kg. Les accroissements journaliers oscillent entre 1,8 et 2,2 kg. Sernick Farm produit sur place, dans son propre moulin, les aliments composés utilisés pour l’engraissement. Chaque mois, quelque 4000 bovins sont abattus dans
l’abattoir construit sur l’exploitation. Sernick Farm abrite également une station de testage pour les taureaux. Cette station permet d’obtenir des données sur les accroissements journaliers et l’ingestion de fourrage. D’autres fermes peuvent aussi y faire tester leurs taureaux.
Production laitière
La ferme laitière que nous avons visitée élève 500 vaches Jersey et Holstein issues de génétique néo-zélandaise. Cette ferme prévoyait d’adopter le système de pâture néo-zélandais. Mais à cause de la sécheresse qui a sévi ces trois dernières années, 30 % de la ration doit être distribuée à l’étable. La production laitière atteint 5500 kg par vache et par lactation, avec des teneurs s’élevant à 4,6 % pour la graisse et à 3,5 % pour la protéine. Certaines parcelles peuvent être irriguées. Outre le maïs, du sorgo est cultivé sur le domaine. L’exploitation commercialise ellemême environ 10 % du lait qu’elle produit. Cette ferme laitière prévoit aussi de fabriquer ses propres yogourts et du fromage. Le lait est vendu 4,60 Rand le litre, soit l’équivalent de 32 centimes.
Les fleurs de protéa
La protée royale (King Protea)est la fleur emblématique de l’Afrique du Sud, qui l’arbore même sur son drapeau. La protée royale est probablement la fleur sauvage la plus appréciée au monde. En effet, de nombreux magasins de fleurs agrémentent leurs bouquets avec des fleurs de protée. En tout, on dénombre 130 écotypes de protée dans le monde, dont 65 dans les seuls environs de Cape Town.
Le domaine de Fynbos Farm cultive une vingtaine de variétés de protée sur 3,2 ha, à raison de 4000 à 5500 plantes à l’hectare, et vend des fleurs ainsi que des semences dans le monde entier. Cultiver ces plantes requiert beaucoup de travail manuel. Depuis trois ans, la Fynbos Farm n’utilise plus d’herbicides.
Luzerne pour les autruches
La région de Petit Karoo dans les environs d’Oudtshorn est le noyau de l’élevage d’autruches en Afrique du Sud. Depuis 1822, l’autruche est un animal protégé en Afrique du Sud. A l’époque, on craignait en effet déjà sa disparition. Pendant de nombreux siècles, ses plumes furent très prisées et même considérées comme des bijoux. Aujourd’hui, les autruches sont surtout élevées pour leur viande et leur cuir. Petit Karoo compte en moyenne une population de 650 000 autruches réparties sur plusieurs fermes. A cause de la sécheresse, le cheptel ne s’élève actuellement plus qu’à 300 000 autruches. La ferme que nous avons visité s’étend sur 5500 ha. Outre 3000 autruches, cette ferme élève aussi des vaches mères et des moutons. Les 2000 ha consacrés à la production de luzerne servent à produire du fourrage pour les autruches. La viande d’autruche est pauvre en cholestérol, en graisse et en calories. Les autruches pèsent environ 100 kg à l’abattage, ce qui représente une production de viande de l’ordre de 30 kg.
Fruits et vin
L’Afrique du Sud bénéficie de conditions naturelles idéales pour produire du vin et des fruits. Le climat, les sols fertiles et l’expérience agricole séculaire dont ce pays bénéficie en font un des leaders des exportations de vins dans le monde.
Un des domaines visités cultive des prunes, des abricots et des pêches sur plus de 20 ha. Les fruits qui viennent d’être récoltés sont triés et emballés dans un grand entrepôt. Dans le second domaine dans lequel nous nous sommes rendus, les fruits sont coupés à la main avant d’être séchés au soleil sur des claies en bois.
Les régions viticoles sont majoritairement situées dans le sud du pays, presque exclusivement dans la province du Cap-Occidental, généralement à proximité de la côte. Dans les régions côtières du Cap-Occidental, la viticulture bénéficie de l’effet rafraîchissant du courant de Benguela. En Afrique du Sud, la viticulture est un secteur économique important, avec une production annuelle de 11,3 millions d’hectolitres de vin. Dans les régions de Stellenbosch, Franschœk et Paarl, nous avons visité quatre vignobles et dégusté plusieurs vins.
Cape Town et ses environs
Notre voyage s’est achevé à Cape Town, qui était aussi un lieu phare de notre voyage des lecteurs. Le quartier de Bo-Kaap, le bord de mer et surtout la route qui mène au Tafelberg (Table Mountain)étaient remplis de touristes. Nous avons bouclé notre magnifique périple par une excursion qui nous a conduit de la Péninsule du Cap au Cap de Bonne-Espérance.