Les travaux à façon, également appelés « Travaux pour tiers », et la vente directe sont les activités para-agricoles les plus répandues dans l’agriculture suisse. C’est ce qui a incité Agroscope a établir des calculs coûts/recettes pour ces deux activités.
Le chiffre d’affaires en tant qu’unité de référence
Le calcul des coûts/recettes s’effectue comme pour les autres branches d’exploitation présentées dans la série d’articles des éditions précédentes. Les coûts spécifiques peuvent être directement repris des résultats comptables du dépouillement centralisé d’Agroscope. Les coûts généraux doivent être attribués à différentes branches d’exploitation, ce qui se fait à l’aide des coûts prévisionnels et de la méthode de l’entropie maximale. Il existe une différence importante par rapport aux branches d’exploitation Production végétale et Production animale: les coûts ne se réfèrent pas à l’hectare ou à l’unité de gros bétail mais à la prestation brute, soit au chiffre d’affaires. Nous nous basons sur un montant de 10 000 francs. Au sein de la branche d’exploitation Travaux pour tiers, les coûts de machines s’élèvent par exemple en moyenne à 5282 francs par tranche de 10 000 francs de chiffre d’affaires. Quand les coûts totaux sont inférieurs à 10 000 francs, la différence entre le montant de 10 000 francs et les coûts équivaut au bénéfice calculé. Cela signifie que la valorisation effective du travail est supérieure au salaire horaire calculé de 22 à 27 francs de l’heure. Ces salaires horaires calculés varient selon les régions et les années. Pour illustrer l’écart entre les exploitations, on a une nouvelle fois créé, en se basant sur la valorisation du travail, un groupe supérieur (quart affichant les meilleurs résultats) et un groupe inférieur (quart affichant les moins bons résultats).
Travaux pour tiers
Les résultats de la branche d’exploitation Travaux pour tiers reposent sur 1400 observations. Cette branche d’exploitation est très attrayante, sachant que les coûts s’élèvent en moyenne seulement à 8543 francs, ce qui débouche sur un bénéfice calculé de 1457 francs. La valorisation du travail se monte à 40 francs, un montant nettement supérieur au salaire horaire calculé. La structure des coûts est dominée par les coûts de machines (62 %), ce qui n’est pas étonnant sachant que les machines utilisées dans le cadre de la branche « Travaux pour tiers » sont onéreuses. L’écart est énorme: le groupe inférieur affiche une valorisation du travail moyenne négative (–1 franc de l’heure) alors que le groupe supérieur réalise un salaire horaire de 89 francs. Le groupe inférieur se distingue par des coûts plus élevés pour tous les postes de coût. L’écart est particulièrement important en ce qui concerne les coûts de machines, avec une différence de 6268 francs (Fr. 8687 moins Fr. 2419). Les exploitations du groupe inférieur présentent également des coûts de machines très élevés dans les autres branches d’activité.
Vente directe
La vente directe permet aussi de réaliser, dans une moindre mesure, un bénéfice calculé. La valorisation du travail se monte à 25 francs. Concernant la structure des coûts, ce sont les coûts spécifiques qui dominent, avec une part de 60 % au niveau des coûts totaux. Les coûts de travail sont eux aussi importants. Concernant la valorisation du travail, le groupe supérieur gagne dix fois plus que le groupe inférieur (53 francs contre 5 francs). L’écart le plus important entre les deux groupes concerne les coûts spécifiques (écart de 5137 francs).
Conclusion
Les branches d’exploitation para-agricoles Travaux pour tiers et Vente directe sont attrayantes d’un point de vue économique. Les exploitations qui réussissent se distinguent par des coûts de machines inférieurs en ce qui concerne la branche Travaux pour tiers et par des coûts spécifiques inférieurs pour la branche Vente directe.
L’analyse de sept branches d’exploitation et l’approche adoptée sont mentionnées au chapitre 4 du rapport Agroscope Science n o 53. www.agroscope.ch