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Gestion

On peut en faire un peu plus

Le fait que des communautés d’achat s’approvisionnent directement à la ferme réduit notablement la charge de travail liée à la vente directe. Les revenus plus élevés, la prise en charge garantie ainsi que la flexibilité et les volumes de livraison sont d’autres avantages.

Dès leur premier jour de vie, les veaux du domaine Obermatt, à Root (LU), appartiennent à ceux qui les consommeront plus tard. Les parrainages sont appr...

Dès leur premier jour de vie, les veaux du domaine Obermatt, à Root (LU), appartiennent à ceux qui les consommeront plus tard. Les parrainages sont appréciés : Marlen et Stephan Koch ont déjà créé une liste d’attente pour les quatre prochains veaux. 

(Photo: Marcel Villiger)

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Les mercredis sont des jours importants pour Martin et Naemi Klaus, de la ferme de Grossegg à Biembach dans l’Emmental. La nuit précédente, ils reçoivent par e-mail la commande passée par la coopérative Grundstock à Berne. Le mercredi matin, le couple prépare les produits laitiers, le fromage et les saucisses sèches qu’on lui a commandés et les livre, en se rendant au marché hebdomadaire de Berne, à l’endroit où la coopérative Grundstock regroupe ses commandes. Les clients finaux peuvent venir chercher leurs marchandises à cet endroit ou se faire livrer à domicile par un service de livraison en vélo.

Comment ça marche

Ce genre de communauté d’achat, ou foodcoops(terme anglais pour « coopérative de denrées alimentaires ») résulte du regroupement de plusieurs ménages privés au sein d’une communauté d’achat. Les foodcoopspermettent de commander en commun des denrées alimentaires. L’objectif consiste à commander des denrées alimentaires en plus grandes quantités, par exemple une meule de fromage entière, en s’approvisionnant directement chez le producteur·trice si possible.

Vente directe

En 2021, dans le cadre de sa nouvelle série d'articles, le LID (Service d'information et de communication agricole) met l'accent sur la vente directe et aide les agricultrices et les agriculteurs, dans chaque édition, à la mettre en œuvre. 

Tous les articles déjà parus peuvent être consultés sur notre site www.ufarevue.ch/fre/ vente-directe.

Soutien et conseils  pour le travail de relations publiques et le contact avec la clientèle sur www.lid.ch ➞ Bauern (en allemand uniquement)

Cette méthode permet de se passer des intermédiaires et des grossistes. Les membres des foodcoopstravaillant généralement gratuitement, les produits sont vendus à leur coût de revient. « Cette solution bénéficie à la fois aux consommateurs·trices, qui achètent leurs produits à des prix moins élevés, et aux producteurs·trices, qui touchent de meilleurs prix », affirme Benjamin Krähenmann, qui travaille pour la communauté d’achat « Zur Gertrud » à Silhlfeld, près de Zurich.

Soutenir le voisinage

A l’image de la plupart des quelque vingt coopératives d’achat existant en Suisse, « Zur Getrud » s’efforce de soutenir l’agriculture biologique, les conditions de travail correctes, le commerce équitable et la vente de produits régionaux. La coopérative achète en Suisse la totalité de ses céréales, légumineuses, graines ou produits transformés comme les pâtes, le fromage ainsi que ses produits à base de chanvre, ses huiles alimentaires et ses diverses épices. Les membres peuvent commander en ligne une fois par trimestre. « Cela implique de la flexibilité et une bonne planification », précise Benjamin Krähenmann. A l’image de « Zur Gertrud », de nombreuses coopératives cherchent à soutenir activement les bonnes relations de voisinage et misent sur le travail volontaire de leurs membres.

Prise en charge de la logistique

Pour celles et ceux qui ne souhaitent ou qui ne peuvent pas s’engager bénévolement, le « crowd container » est une alternative judicieuse.

L’exploitation reçoit une seule grande commande groupée et n’a pas besoin de se préoccuper de la logistique.

Cette plateforme en ligne tire son nom de livraisons par conteneur en provenance d’Inde ou de Sicile. Elle propose cependant aussi des produits suisses saisonniers. Pour chaque commande, les client·es peuvent mentionner en ligne les quantités qui seront livrées à leur domicile. L’exploitation reçoit une seule grande commande groupée et n’a pas à se préoccuper de la logistique.

Fournisseurs de la coopérative d’achat Grundstock, Martin et Naemi Klaus apprécient eux aussi beaucoup la simplification du travail qui en découle : « Nous pouvons proposer un service de livraison sans devoir créer nous-mêmes l’infrastructure indispensable à cet effet. » Ils ne peuvent toutefois par proposer la totalité de leur palette de produits via la coopé rative Grundstock, cette dernière disposant déjà des produits concernés dans son assortiment. Martin et Naemi Klaus n’ont par ailleurs aucun pouvoir de décision sur la publicité publiée dans la newsletter de la coopérative. Pour couvrir ses frais de commercialisation et de logistique, la coopérative Grundstock prélève par ailleurs une marge sur les produits qu’elle commercialise.

Les producteurs·trices peuvent se charger de la commercialisation

Les époux Koch, à Root (LU), ont créé leur propre système. Depuis 2019, ils vendent chaque année cinq veaux avant leur naissance, à raison de huit parrainages par veau. Les parrains / marraines paient un franc par jour pendant deux ans et reçoivent ensuite une part de la viande de leur animal. « Nous avons déjà commercialisé onze veaux sous cette forme et avons donc conclu 88 parrainages. Il y a d’ailleurs déjà une liste d’attente pour trois ou quatre veaux encore à naître », se réjouit Marlen Koch.

Un gage d’estime

Marlen Koch estime que les avantages de la coopérative d’achat sont l’indépendance commerciale, l’absence de déductions (CH-Tax), un meilleur niveau de liquidités résultant du paiement anticipé, la garantie de prise en charge ainsi que le temps de travail réduit pour la préparation des commandes, chaque client·e obtenant un paquet mélangé standard. Les époux Koch apprécient par ailleurs le contact direct avec les client·es : « Nous parvenons à mieux respecter leurs désirs et ressentons davantage d’estime de leur part pour la production de denrées alimentaires. » La mise en place d’un tel concept nécessite par contre du temps. En font notamment partie le travail conceptuel, le marketing et la communication.

Marlen Koch explique qu’il est utile de disposer au préalable d’une clientèle fidélisée par la vente directe et d’être bien implanté dans les réseaux sociaux. Cette agronome aux multiples talents, qui est aussi musicienne, conseille aux personnes intéressées de se concentrer sur leurs atouts, leurs capacités et leurs passions. Celui ou celle qui trouve que cela engendre une charge de travail trop élevée a tout intérêt à recourir à une organisation existante (voir tableau). Les organisations concernées peuvent aussi être contactées directement. 

Aperçu des coopératives

  • foodcoops.ch Répertoire de foodcoops et adresse de contact pour devenir membre.
  • foodcoop-zurgertrud.ch Foodcoop à Zurich. Les membres peuvent venir chercher leurs produits lors des quatre jours par an prévus à cet effet.
  • grundstock.ch Foodcoop à Berne. Livre en vélo ses produits aux ménages de la ville de Berne.
  • marktschwaermer.ch Au départ une plateforme allemande. Déjà active en Suisse romande, en cours d’implantation en Suisse alémanique
  • crowdcontainer.ch Commandes groupées de produits fermiers suisses et de divers produits comme l’huile d’olive, la sauce tomate, les pâtes italiennes, le chocolat, le café péruvien et indien. Livraison dans toute la Suisse par la Poste.
  • obermettlen.com Propose de parrainer des veaux pour obtenir leur viande deux ans plus tard.
  • hof-grossegg.ch Laiterie à la ferme, production d’œufs, de viande et de légumes ; commercialisation sur le marché hebdomadaire et au « Grundstock ».
  • petitspaysans.ch Apporte un soutien et donne accès à un réseau pour trouver des marchés adaptés.
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