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Production animale

Elevage professionnel de remontes destinées à l’engraissement

La professionnalisation de l’élevage des petits veaux à l’engrais croît : les exploitations spécialisées sont toujours plus appréciées, car elles permettent de répartir clairement les tâches entre élevage et engraissement. En y arrivant, les veaux sont ainsi plus robustes, déjà sevrés et habitués au fourrage grossier.

Les remontes d’engraissement sont élevées dans des exploitations d’élevage spécialisées jusqu’à l’âge d’environ cinq mois. 

Les remontes d’engraissement sont élevées dans des exploitations d’élevage spécialisées jusqu’à l’âge d’environ cinq mois. 

(Anicom SA)

Publié le

Collaborateur commercial, Anicom SA

Les petits veaux sont âgés d’environ un mois lorsque l’exploitation de naissance les vend à l’exploitation d’élevage ou d’engraissement. Un nombre croissant d’exploitations élèvent ces petits veaux pour ensuite les revendre à des exploitations d’engraissement, où ils restent jusqu’à atteindre un poids vif d’environ 600 kilogrammes pour les génisses et 550 kilogrammes pour les taureaux. Les exploitations d’élevage étant exposées à de faibles fluctuations du marché, leur activité s’avère donc planifiable et représente une branche d’exploitation rentable.

Elevage compétent

Les exploitations spécialisées peuvent se concentrer sur la garde des petits veaux, élevés comme remontes d’engraissement. Les animaux y sont gardés en groupes de 10 à 30 jusqu’à l’âge de quatre à cinq mois où, sevrés, ils ne consomment dès lors plus que du fourrage grossier. Ils sont ainsi plus robustes et moins sujets aux maladies, réduisant d’autant le stress lié au changement d’étable ultérieur. Aussi, ils arrivent en pleine forme ainsi qu’en meilleure condition dans l’exploitation d’engraissement, où ils présentent rapidement les gains de poids quotidiens souhaités. Cette solution comporte plusieurs avantages pour l’exploitation d’engraissement : celle-ci peut acheter des groupes équilibrés, les animaux consomment déjà du foin, des ensilages de maïs et d’herbe de manière autonome et, avantage principal, les animaux ne doivent pas être sevrés. La demande pour des remontes d’engraissement ayant augmenté ces dernières années, de nombreuses exploitations se sont spécialisées soit dans le sevrage, soit dans l’engraissement.

Exigences réduites

Pour les exploitations qui souhaitent se spécialiser dans la production de remontes d’engraissement, seules quelques modifications sont nécessaires. L’aménagement de l’étable doit cependant impérativement satisfaire les dispositions légales. En l’absence de programmes de label pour les exploitations d’élevage on peut, à titre d’orientation, se servir des directives AQ ou bio. Ce n’est que dans les exploitations d’engraissement que l’on peut, par exemple, mettre en œuvre le programme SST (systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux), assurant les suppléments de labels correspondants. Pour l’essentiel, les veaux doivent disposer d’un abri et d’un lieu de repos appropriés, quelles que soient les conditions météorologiques. Une bonne aération et suffisamment de lumière dans l’étable favorisent en outre le bien-être des animaux et réduisent le risque d’apparition de maladies. Pour ce qui est de la litière, les remontes peuvent certes être gardées sur de la couche profonde pendant toute la durée de l’élevage. Dans la pratique, on relève toutefois que les petits veaux se sentent bien dans la paille profonde jusqu’au sevrage et peuvent ensuite être gardés dans des logettes.

De nombreuses exploitations se sont spécialisées soit dans le sevrage, soit dans l’engraissement.

La transformation d’une étable à vaches laitières peut être réalisée avec des mesures architecturales relativement modestes. Lors d’une reconversion, il faut cependant aussi adapter la culture fourragère. Un fourrage grossier de qualité et équilibré avec un mash pour veaux savoureux simplifie le passage du lait à la ration solide.

Jusqu’à trois rotations par an

Les petits veaux restent environ 110 jours dans l’exploitation de sevrage. Ils la quittent pour rejoindre l’exploitation d’engraissement lorsqu’ils atteignent un poids d’environ 180 à 200 kilogrames. Compte tenu d’une durée d’élevage de quatre à cinq mois, il est donc possible de réaliser jusqu’à trois rotations par an. Une exploitation d’élevage peut ainsi fournir plusieurs exploitations d’engraissement, ce qui réduit la dépendance vis-à-vis d’une autre exploitation et permet de définir clairement la répartition du travail, du veau maigre à l’animal prêt à être abattu. L’exploitation d’élevage n’étant pas directement touchée par les fluctuations du marché observées dans le secteur du bétail d’étal, l’élevage des remontes destinées à l’engraissement est ainsi prévisible et offre une valeur ajoutée assurée.

Prix prévisibles

Le prix de vente des animaux concernés est déterminé sur la base du prix d’installation des petits veaux ainsi que du poids final des animaux sevrés. Un tableau prédéfini, qui tient compte des coûts fixes de l’élevage, détermine le prix des animaux à vendre. Ce dernier fait l’objet d’un contrôle par l’organisation interprofessionnelle Swiss Beef. Cette dernières l’adapte lorsque des changements importants interviennent sur le marché. Compte tenu de ce qui précède, les recettes et la rentabilité sont donc calculables, offrant de la sécurité aux exploitations d’élevage. 

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