Les minéraux et les oligo-éléments sont utilisés dans divers mécanismes de régulation au sein du métabolisme.
Macro-éléments
Chez les ovins et chez les caprins, le calcium et le phosphore sont des macro-éléments qui jouent un rôle de premier plan. Outre l’aspect quantitatif, le rapport entre ces deux éléments est primordial. Dans une ration alimentaire équilibrée, il devrait être de 2 : 1, contrairement à ce qui est le cas chez les bovins pendant la gestation également. Les problèmes de parésie aux alentours de la mise bas, les troubles de la croissance chez les jeunes animaux ou les calculs urinaires chez les mâles peuvent indiquer un approvisionnement inapproprié en calcium et en phosphore, deux macro-éléments.
Oligo-éléments
Concernant les oligo-éléments, on observe dans la pratique des symptômes typiques liés à un approvisionnement déficitaire en cuivre et en zinc. Une dépigmentation des poils au niveau des yeux et du museau (lunettes), une baisse des performances, un amaigrissement, un poil terne, et, chez les jeunes animaux, des troubles neurologiques comme une faiblesse de l’ar-rière-train sont des symptômes typiques d’une carence en cuivre. Lors d’une carence en zinc, on assiste à la formation de croûtes au niveau des oreilles, du museau et des yeux. Les moutons ont des besoins en cuivre inférieurs à ceux des chèvres. Les ovins sont plus sensibles que les caprins à un sur-approvisionnement. On approvisionne donc ces deux espèces animales de manière très différente en ce qui concerne ces deux oligo-éléments. Les ovins n’ont en principe pas besoin d’un approvisionnement supplémentaire en cuivre, leurs besoins étant couverts par le fourrage de base et les aliments complémentaires. Chez les caprins, la teneur en cuivre devrait être de l’ordre de 500 à 1000 mg / kg de mélange minéral. Dans les minéraux pour ovins, la teneur en zinc devrait varier entre 2000 et 4000 mg / kg contre 4000 à 6000 mg / kg dans les minéraux destinés aux caprins.
Distribution de sel minéral
Un aliment minéral présentant les teneurs mentionnées précédemment devrait être proposé à raison de 20 à 30 g par animal adulte et par jour. Il ne faut pas partir du principe que les animaux consomment d’eux-mêmes cette quantité de sel minéral. Les minéraux devraient donc être distribués individuellement à chaque animal, quotidiennement. Si les minéraux sont distribués sous la forme d’une pierre ou d’un bac à lécher, la consommation devrait être contrôlée en pesant régulièrement les quantités ingérées. Le sel bétail peut par contre être distribué à raison de 5 à 10 g par animal et par jour ou être proposé ad libitum sous forme de pierre à lécher.
Fer
Le fer est un oligo-élément particulier. Les besoins des moutons et des chèvres adultes sont couverts par la consommation de fourrage en vert frais ou de fourrages secs conservés. C’est pourquoi un approvisionnement supplémentaire en fer dans les minéraux n’est ni nécessaire ni judicieux, le fer entravant l’absorption de zinc et de cuivre à partir des minéraux distribués.
Empêcher une carence
Une carence en oligo-éléments ne peut être corrigée que lentement en distribuant en permanence un mélange approprié en minéraux. Une telle carence implique souvent une période de rétablissement de plusieurs mois. Il est par conséquent essentiel de planifier et de contrôler soigneusement l’approvisionnement en minéraux et de l’adapter en fonction des espèces animales concernées.