Smartfarming
Entre-temps, le troupeau Simmental a augmenté pour atteindre 21 vaches, dont le lait continue à être valorisé via les veaux d’engraissement. Autrefois, les accès difficiles en hiver et l’absence de contingent laitier étaient les principales raisons pour lesquelles toute la production laitière était valorisée via l’engraissement des veaux. En 2013, Paul Amman, le père du chef d’exploitation actuel, a acquis un droit de superficie sur les bâtiments de l’exploitation de plaine, qui étaient précédemment propriété du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Stephan Amman a ensuite rénové et modernisé l’étable. Le jeune agriculteur passe l’été avec son troupeau sur un alpage de 147 ha situé dans la région du Gantrisch. L’alpage accueille l’ensemble du troupeau et 67 génisses appartenant à d’autres propriétaires. Dix autres génisses passent l’été sur les pâturages de l’exploitation de plaine. Stefan Ammann a repris l’exploitation en début d’année et suit actuellement la formation d’agriculture CFC.
DAL Vario
12 à 15 veaux d’engraissement déménagent avec les vaches laitières à l’alpage. Les veaux sont exclusivement nourris au lait entier. Pour que les veaux affichent une charnure élevée et une couverture de graisse optimale, Stephan Amman ajoute 80 g d’UFA 201 par litre de lait entier. La buvée est distribuée à l’aide d’un DAL (distributeur automatique de lait) Vario de la marque Förster. Le DAL est équipé d’un système d’identification des colliers. La buvée est distribuée selon le programme 40 fit. Dans le cadre de ce programme, les veaux sont quasiment nourris à volonté. Les quantités de lait et la concentration de la buvée peuvent cependant être corrigées et vérifiées manuellement. « Depuis que nous avons acquis notre DAL Vario, les taxations des veaux se sont améliorées et sont devenues plus constantes », explique Stefan Amman en comparant la buvée au seau et la distribution à l’automate. 90 % des veaux obtiennent une taxation supérieure à la classe T. Les veaux sont d’ailleurs fréquemment classés en C et H.
L’observation des animaux est primordiale
Stephan Ammann engraisse ses propres veaux mâles ainsi que des veaux achetés. Ces derniers proviennent soit de producteurs de lait, soit de marchands de bétail. Pendant les deux premières semaines suivant leur arrivée sur l’exploitation, les veaux achetés sont hébergés dans un compartiment séparé de l’étable où ils sont nourris avec un DAL d’occasion. Pendant deux semaines, ils reçoivent l’aliment de démarrage UFA top-start, afin de renforcer leur système immunitaire. Dès que les veaux partent à l’alpage, Stephan Ammann évacue les fumiers. Il lave ensuite l’étable des veaux au nettoyeur haute pression et la désinfecte. Ainsi, au moment de redescendre de la zone d’estivage en automne, l’étable est propre et restée inoccupée pendant une longue période. L’agriculteur n’effectue pas de traitement de groupe: « L’automne dernier, nous avons été confrontés à des problèmes d’otites. Nous avons toutefois réagi rapidement et nous avons traité immédiatement », explique Stefan Ammann, qui accorde beaucoup d’attention à l’observation des animaux et qui s’efforce de réagir le plus rapidement possible en cas de problème. C’est justement ce qui l’a poussé à mettre à profit les avantages du dispositif de DAL et de collier d’identification et à installer l’application de surveillance de troupeau CalfCloud.
Profil d’exploitation
Effectif animal: 21 vaches Simmental, 17 génisses, 9 veaux d’élevage, 12-15 veaux d’engraissement, 77 génisses en estivage, 2 vaches mères (Hinterwäldler)
Surfaces: 34 ha SAU pour l’exploitation de plaine, 147 ha de surface d’estivage (loués par le DDPS)
Main d’œuvre: le chef d’exploitation (engagé à 50 % sur l’exploitation et à 50 % à l’extérieur), 1 collaborateur à temps partiel (env. 60 %), le père du chef d’exploitation (aide lors des pointes de travail)
Contrôle facilité
Les DAL actuels reliés aux colliers d’identification enregistrent en permanence un grand nombre de données. L’automate Vario de Stefan Ammann comptabilise par exemple les quantités de lait ingérées par chaque veau (par portion et par jour), la vitesse de succion ainsi que le nombre de visites et de visites interrompues, et ce dès le premier jour. Certaines de ces données peuvent être consultées sur l’écran du DAL: « Sur cet écran, je peux uniquement contrôler la consommation actuelle et la consommation du jour précédent ainsi que la quantité de lait totale ingérée par chaque veau depuis son arrivée. L’application me permet d’obtenir une foule de données supplémentaires. Elle fournit également un meilleur aperçu, et des graphiques nous aident à bien interpréter les données », ajoute le jeune agriculteur.
« Les résultats sont présentés de manière claire dans CalfCloud. »
Stefan Ammann
Les données peuvent être contrôlées sur ordinateur, sur tablette et sur smartphone. Outre les données concernant les animaux, l’application indique aussi les problèmes affectant l’automate. Lorsque le témoin lumineux est vert, c’est que tout fonctionne. Une diode orange indique la présence d’un problème de faible gravité, comme un manque de produit de nettoyage par exemple. Lorsque la diode s’allume en rouge, c’est que l’automate est à l’arrêt suite à un disfonctionnement. Dans ce cas, il faut solliciter l’aide d’un technicien. « Je consulte souvent l’application quand j’ai un peu de temps, par exemple le soir avant d’aller dormir », précise le chef d’exploitation, qui apprécie le fait de pouvoir vérifier que tout va bien à l’étable.
Accès Internet indispensable
L’application ayant été installée tout récemment, Stefan Ammann ne sait pas encore si les données disponibles permettent de tirer des conclusions sur la santé des animaux: « mais je vais continuer à bien observer les paramètres qui changent et les alarmes lorsqu’un veau est malade », précise le chef d’exploitation. Les alarmes peuvent être affinées et adaptées en fonction des besoins de l’exploitation. Si le DAL a un problème, son utilisateur peut accéder au programme via Internet et réaliser un contrôle à distance. Les disfonctionnements affectant le système d’exploitation sont souvent résolus de cette façon et les mises à jour peuvent se faire à distance sans qu’un spécialiste UFA en veaux d’engraissement doive passer sur place. Stefan Ammann estime que l’application a été facile à installer. « Comme nous ne disposions pas d’une connexion Internet à l’étable, nous avons dû acheter une box Internet équipée d’une carte SIM. Le spécialiste UFA s’est chargé du reste et je n’ai rien eu de spécial à faire ». L’application est gratuite et est considérée comme un service à l’achat d’un automate Vario. Le chef d’exploitation n’a alors plus qu’à veiller à ce que l’étable dispose d’un accès Internet. Lorsque l’accès Internet de l’habitation ne s’étend pas à l’étable, la solution la plus avantageuse consiste à opter pour une box Internet.
Nourrir la remonte au DAL ?
L’achat du DAL a déjà permis d’améliorer les performances des veaux. L’appli CalfApp contribue quant à elle à faciliter et à renforcer la surveillance des animaux et de l’automate. A l’avenir, Stefan Ammann envisage également d’utiliser le DAL pour ses veaux d’élevage. Les colliers d’identification permettraient de le faire sans problème.
Auteur
Peter Tschopp, chef de secteur Engraissement de veaux auprès du service technique UFA, 6210 Sursee