Si les porcs gisent, gonflés, sur le sol de la porcherie, il s’agit souvent, mais pas toujours, de torsions soudaines de l’intestin. Afin d’en être sûr, il faut confirmer le diagnostic par une autopsie. Les anomalies sont rapidement identifiées par le vétérinaire après l’ouverture de la cavité abdominale : un estomac plein et un intestin tordu et rempli de sang sont des signes typiques de cette pathologie grave, aussi connue sous le nom de syndrome hémorragique intestinal ( SHI ). Après la torsion, le sang continue d’être pompé vers l’intestin via les artères, puis il stagne dans les veines bloquées et s’infiltre dans l’intestin. Il est alors toujours trop tard pour traiter ces animaux.
Le facteur alimentation
La pathologie est rarement liée à un seul facteur de risque. Toutefois, l’apparition du SHI peut être fortement réduite grâce à une optimisation de l’alimentation et de l’hygiène associée. La part de fibre brute et la qualité microbiologique des aliments jouent un rôle essentiel. En cas d’alimentation avec des sous-produits, surtout laitiers, le risque de SHI peut augmenter. L’analyse de la teneur en levures ne suffit pas : la teneur en d’autres bactéries pertinentes est également importante. En prélevant des échantillons sur différents lieux du système d’alimentation, on peut évaluer en même temps l’hygiène de l’alimentation. Il convient, d’une part, d’élaborer un système d’hygiène cohérent comprenant des nettoyages réguliers et l’utilisation d’acides, de solutions alcalines et de bactéries lactiques comme cultures de démarrage pour les installations d’alimentation liquide, et, d’autre part, de veiller à ne pas négliger les contrôles réguliers et le nettoyage des installations pour l’alimentation sèche. L’augmentation de la fréquence de distribution, l’accès de tous les animaux à l’auge ( alimentation sans stress ) et la diminution de la teneur en matière sèche ont souvent un effet positif. Les soupes chaudes en hiver peuvent certes améliorer l’ingestion d’aliments, mais aussi provoquer le SHI si la température des aliments est trop élevée ( >20° C ).
L’approvisionnement en eau
Il ne faut pas négliger l’approvisionnement suffisant des porcs en eau. A cet égard, le nombre d’abreuvoirs prescrits n’est pas le seul facteur déterminant : le débit d’eau ( engraissement : 1 - 2 l / min ) l’est aussi. L’hygiène du réseau hydraulique est un autre point à contrôler.
L’influence de la génétique
On discute actuellement de l’influence que pourrait avoir la génétique sur l’apparition du SHI. Les races porcines d’aujourd’hui ont une croissance et une consommation d’aliments plus élevées et ce sont souvent les animaux performants qui sont touchés. Il n’existe pas de recette miracle contre le SHI. Il faut systématiquement identifier les facteurs de risque spécifiques à l’exploitation et les rectifier.
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