Immunisation
Le porcelet vient au monde avec une petite réserve d’énergie sous forme de glycogène. Elle suffit pour env. 16 heures à condition que la truie ait bénéficié d’apports nutritifs corrects jusqu’en fin de lactation. Les porcelets sont sensibles au froid et ne disposent pas encore d’une couverture de graisse brune leur permettant de produire eux-mêmes de la chaleur. Leur système immunitaire est développé et fonctionnel, mais encore inexpérimenté. On peut le comparer à un apprenti mécatronicien. Pour réparer tout seul une voiture, il doit apprendre et s’exercer avec l’aide de son maître d’apprentissage.
Composants
La figure 1 résume les fonctions diverses du colostrum, qui se reflètent dans la variété de ses composants.
Le principal d’entre eux, quantitativement parlant, est la graisse, source d’énergie. La figure 2 montre que le colostrum complète la fonction du glycogène jusqu’à ce que le lait maternel normal assure l’apport en énergie, après environ un jour et demi. Le colostrum contient en outre des acides aminés essentiels pour la croissance.
On sait que le colostrum contient plusieurs types d’anticorps, qui immunisent le porcelet. Arrivés dans l’intestin, ils agissent directement et passent dans le sang du porcelet au cours de ses premières heures de vie, déployant leur effet protecteur dans l’ensemble du corps. Aux anticorps s’ajoutent des substances solubles appelées « médiateurs » ainsi que des cellules immunitaires qui ne peuvent être absorbés par les porcelets que s’ils proviennent de leur mère.
Tous les éléments de défense servent plus ou moins à « éduquer » le système immunitaire et règlent l’évolution de l’immunité. Ils agissent directement sur l’établissement d’une flore bactérienne saine dans l’intestin. Par ailleurs, un grand nombre de médiateurs solubles sont responsables du développement et du fonctionnement d’organes tels que l’intestin, le foie et les reins. Enfin, les substances opioïdes du colostrum, les endorphines, jouent un rôle spécial en provoquant la somnolence du porcelet après la tétée et en stimulant le lien porcelet-mère.
Important
Pour offrir à ses porcelets assez de colostrum, une truie doit être en pleine forme et ne pas avoir la fièvre du lait.
La vaccination de la truie agit directement sur les porcelets par le colostrum, à condition que le moment de la vaccination soit adéquat.
Un porcelet devrait absorber 250 g de colostrum, ce qui n’est pas évident au regard d’une production de colostrum de 3 à 5 kg et de la taille des portées. Les premiers-nés ont une chance de survie de 75 %, alors que 3 sur 4 des derniers-nés meurent. Les porcelets ne devraient être déplacés qu’après la prise du colostrum, soit environ au plus tôt 12 heures après la naissance.
La protection contre le froid est un facteur décisif pour un bon démarrage, idéalement avec un nid d’une chaleur homogène de 35° C. Les trois premières heures sont très délicates: si la température du nid n’est pas optimale et qu’elle dépasse d’env. 5° C la température dans la maternité, les porcelets préfèrent rester à la mamelle, d’où un plus grand risque d’écrasement.
Inimitable élixir de vie
Vu sa composition unique, le colostrum ne peut pas être remplacé par des produits artificiels. L’objectif prioritaire devrait toujours être une production suffisante de colostrum de qualité. L’éleveur peut y contribuer en optimisant la gestion du colostrum. Outre les mesures figurant dans l’encadré, on peut aussi faire appel à une nourrice plus âgée.
AuteurDr méd. vét. FVH Thomas Barmettler, SUISAG, Bureau SSP Berne, Suisse romande
Bonne intégration des cochettes
Vaccination dans les délais (en général contre E. coli et/ou clostridies)
Bon approvisionnement durant le tarissement, distribution individuelle
Température dans la maternité ≤ 21° C
Pas de fièvre du lait (MMA)
Porcelets
Nid à température d’env. 35° C
Prévention des baisses de température
Première tétée au plus tard après 20 min.
Prise d’au moins 250 g de colostrum
Déplacement au plus tôt 12 heures après la naissance