Les maladies vectorielles, soit les affections véhiculées par des agents intermédiaires tels que les moustiques et les tiques notamment, gagnent du terrain. Le présent article s’intéresse à plusieurs maladies transmises par les tiques.
Fièvre des pâtures
La maladie bovine la plus fréquente transmise par les tiques est la fièvre des pâtures, aussi désignée par le terme de maladie des gros pâturons. Cette affection bactérienne occasionnée par Anaplasma phagocytophilumest transmise par les tiques du genre Ixodes ricinus. Aussi bien les bovins que les moutons et les chèvres peuvent la contracter.
Les symptômes de la fièvre des pâtures sont peu spécifiques : elle débute par une forte fièvre, souvent accompagnée d’une baisse de la production laitière.
Sur le terrain, le diagnostic est généralement établi sur la base des résultats cliniques, de la situation géographique et de la saison, mais il peut être confirmé par un frottis sanguin. Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques.
Coxiellose
La coxiellose est une zoonose, autrement dit une affection qui peut se transmettre entre l’être humain et l’animal. Les tiques jouent un rôle clé en tant que vecteur de la maladie, particulièrement dans la transmission de la faune sauvage au bétail de rente ou aux animaux de compagnie.
L’agent pathogène de la coxiellose est la bactérie Coxiella burnetii. Bien que les mammifères puissent la contracter, ils présentent usuellement peu ou pas de symptômes. Y fait exception l’apparition sporadique, rarement épizootique, d’avortements chez les bovins, les ovins et les caprins.
Il existe cependant un mode de transmission indépendant des tiques, principalement par l’intermédiaire de particules de poussière et de gouttelettes véhiculées par voie aérienne. Ce cas de figure concerne les coxiellas dans la mesure où elles sont excrétées massivement avec le matériel abortif, le placenta, ainsi que dans le lait, l’urine et les fèces.
Chez l’être humain, la maladie se manifeste sous la forme de la fièvre Q. La contamination se fait généralement par inhalation de poussières contenant des coxiellas, les moutons en étant la première source d’excrétion.
Anaplasmose
L’anaplasmose est occasionnée par une autre bactérie, Anaplasma marginale, transmise soit par les tiques, soit par contact sanguin.
Cette infection entraîne la destruction des globules rouges dans la rate et dans le foie. Les bovins touchés présentent une fièvre élevée, une respiration rapide, un pouls élevé et de l’anémie. La gravité des symptômes augmente avec l’âge de l’animal.
Comme pour la fièvre des pâtures, le diagnostic est posé à l’aide d’un frottis sanguin et le traitement consiste en l’administration d’antibiotiques.
Quelle prévention ?
La prophylaxie contre les tiques est une mesure efficace pour prévenir ces maladies. L’objectif est de réduire au maximum les infestations de tiques, en excluant des pâturages les zones affichant des fortes populations de ces acariens. Pour la coxiellose, compte tenu de la voie de transmission directe, il est essentiel, en plus de la prophylaxie, de maintenir une hygiène rigoureuse lors de la mise bas et d’éliminer dans les règles de l’art le matériel abortif et les placentas.