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Technique agricole

3 questions à Cyril de Poret

La Revue UFA a posé 3 questions à l’agriculteur Cyril de Poret sur l’exploitation de son domaine agricole sans propre tracteur. 

Cyril de Poret est agriculteur, producteur de lait en zone de montagne à Riaz (FR)

Cyril de Poret est agriculteur, producteur de lait en zone de montagne à Riaz (FR)

Publié le

Vous gérez une exploitation agricole sans posséder vous-même de tracteur. Quelles sont les raisons de cette décision ?

Je ne suis pas passionné par les machines. Je n’ai jamais eu de main-d’œuvre familiale travaillant sur l’exploitation (ni mes parents ni jusqu’à présent mes enfants) et j’ai donc toujours travaillé avec des apprentis ou salariés. Or il est plus compliqué de faire travailler de la main d’œuvre extra-familiale en dehors des heures de travail usuelles. Je ne voulais pas non plus « multiplier » les solutions en trouvant quelqu’un à temps partiel pour le travail hors de ces heures. J’estime avoir assez de travail avec le bétail, les parcs et les autres travaux, sans devoir gérer encore des tracteurs. Et j’estime avoir assez d’installations fixes avec un robot de traite et une grue à foin .

Quels sont les avantages de ne pas disposer d’un tracteur et de machines sur son exploitation ?

On est plus libre de partir en vacances en confiant les travaux à une entreprise. Par contre, il faut bien planifier le travail et être toujours en contact étroit avec l’entreprise pour pallier les changements de météo, contrôler que les clôtures soient ouvertes ou refermées après le passage de l’entreprise, discuter avec cette dernière de l’état des parcelles. En termes de coûts, je ne pense pas que le fait de ne pas posséder de tracteur ni de machines soit meilleur marché. Il y a juste moins d’argent immobilisé dans la mécanisation, ce qui permet d’investir dans l’entretien des bâtiments. En conséquence, le besoin en place de stockage et atelier se limite aux motofaucheuses, quads et installations fixes. Cependant, avec le temps, j’ai acheté un petit chargeur téléscopique Avant 650, en vue d’être autonome pour déplacer les balles de foin ou de paille. J’ai aussi deux quads pour chercher le bétail, clôturer et déblayer la neige. Par contre, en ne disposant pas de tracteurs, il est plus difficile de trouver de la main d’œuvre ou des apprentis ou apprenties, les « jeunes » aimant beaucoup la mécanisation.

Comment gérez-vous les travaux de récolte, qui dépendent de la météo, comme les foins par exemple ?

Il faut travailler avec une entreprise qui n’a pas plus de deux ou trois clients comme moi, qui ai besoin d’une entreprise réalisant tous les travaux comme les fenaisons, l’épandage du fumier ou le purinage. Sinon il y a assez vite passablement de frustrations ou de tensions entre l’entreprise et le client. J’essaie de faire le point régulièrement, environ une semaine à l’avance, en informant l’entreprise de ce que j’ai l’intention de faucher par exemple. Ensuite, j’échange tous les deux jours avec elle, voire tous les jours, dès que l’échéance de fauche se précise. Enfin, il faut que l’entreprise soit à l’écoute et connaisse les parcelles de l’exploitation pour éviter les accidents. Je pense que le profil de la société doit être différent des entreprises agricoles n’effectuant que des travaux ponctuels chez un client. Selon moi, c’est une chance pour un jeune agriculteur qui peut mieux amortir son matériel en l’utilisant chez un ou deux autres agriculteurs ne souhaitant pas avoir de machines.

Entretien : Jean-Pierre Burri

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