Comment fonctionne la détection de rumex avec un drone ?
Les agriculteurs ou agricultrices indiquent aux pilotes de drones quels champs doivent être analysés. Les pilotes établissent ensuite un plan de vol pour la surface concernée et ils se rendent sur place. Le drone survole alors le champ concerné de manière entièrement automatisée en prenant des photographies à intervalles réguliers. Ces dernières sont ensuite transférées sur un ordinateur qui les analyse. Un système de reconnaissance ad hoc développé par Agroscope et la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST) examine chaque cliché à la recherche de rumex. Lorsqu’il en identifie, il enregistre à quels endroits des photographies les plantes de rumex se situent. Ces endroits sont ensuite convertis en coordonnées géographiques. Sur cette base, une carte digitale est alors établie : les différents clichés sont assemblés pour constituer une grande image d’ensemble, permettant d’obtenir une carte aérienne présentant l’état actuel de la parcelle concernée et indiquant où les plantes de rumex se trouvent.
Quels sont les avantages de cette méthode ?
Une carte indiquant où les rumex se trouvent comporte de nombreux avantages pour les agriculteurs·trices : ils peuvent voir combien de rumex se trouvent dans le champ concerné et estimer combien de temps est requis pour l’arrachage ou le traitement plante par plante. En cas de traitement avec un produit phytosanitaire, ils savent aussi combien de bouillie de pulvérisation ils doivent préparer. Par ailleurs, le fait de savoir où ces adventices se situent leur permet d’agir de manière plus ciblée et d’avancer plus vite. De même, ils économisent la distance à parcourir à pied, pour peu que les plantes en question ne soient pas réparties sur tout le terrain. En cas de lutte avec des machines, une carte indiquant l’emplacement des rumex est également très utile : avec les dispositifs de pulvérisation ciblée (« spot-spraying »), tels qu’ Ecorobotix ou Rumex, il n’est pas possible de savoir quelle quantité de produit phytosanitaire est requise par hectare ; cependant, une carte de ce type (indiquant le nombre de rumex présents) permet de mieux estimer cette quantité. Avec les pulvérisateurs modernes disposant de systèmes de contrôle de section, la carte permet de réaliser quasiment un traitement ciblé (spot spraying). La créativité de l’agriculteur ou de l’agricultrice n’a ici pas de limite.
Comment le projet va-t-il évoluer dans un avenir proche ?
Nous sommes sur le point d’intégrer ce système dans notre plateforme. Il s’agit de garantir une utilisation aussi simple que possible et de définir les processus, de la commande à la carte livrée. Notre objectif est de pouvoir servir les premiers clients et clientes cette année déjà. A moyen terme, nous visons à intégrer également la reconnaissance de nouvelles plantes, comme le séneçon jacobée ou les néophytes.
Entretien : Jean-Pierre Burri