Il s’agit d’éviter toute pénétration d’humidité dans les silos, l’humidité créant un milieu favorable pour le développement des microorganismes. Les aliments adhèrent alors à la paroi intérieure du silo ou s’agglomèrent entre eux.
La présence d’humidité peut être due à des entrées d’eau résultant de défauts d’étanchéité ou à des problèmes de condensation. Des phénomènes de condensation apparaissent lorsque l’air et les concentrés contenus dans le silo se réchauffent à cause des rayons du soleil. Quand les températures baissent en soirée ou pendant la nuit, l’air se refroidit et de la condensation se forme.
Les conséquences sont multiples et peuvent entraîner une diminution de la valeur nutritive des aliments, une ingestion réduite, voire des avortements ou une élimination précoce. La ration étant de plus en plus souvent distribuée à l’aide de dispositifs automatiques, la présence de fourrages moisis n’est souvent décelée qu’après un certain temps. En fait, c’est seulement lorsque les problèmes de santé animale se multiplient que l’on commence à s’attaquer à la racine du mal. Lorsque les aliments complémentaires sont affectés par des problèmes de moisissures, les conséquences ne sont souvent pas perceptibles immédiatement, les aliments composés étant dilués dans la ration.
Silos intérieurs ou extérieurs ?
Les deux variantes susmentionnées sont envisageables : tout dépend en fait du système et de l’endroit où le silo est posé. Le principal avantage des silos intérieurs réside dans le fait qu’ils ne sont pas exposés à la météo, ce qui se traduit par des variations de températures moins importantes. Dans tous les cas de figure, avant d’acheter un nouveau silo, il convient d’étudier la variante consistant à installer les silos à l’intérieur du bâtiment. La flexibilité d’installation est plus importante dans le cas des silos extérieurs. Le silo devrait malgré tout être situé le moins loin possible de la station d’alimentation (DAC). La conduite entre le silo et la station d’alimentation ne devrait en effet pas être trop longue, pour réduire les frottements mécaniques. Dans la mesure du possible, il faut privilégier un endroit ombragé, idéalement au nord du bâtiment, pour éviter le rayonnement du soleil et, par conséquent, des problèmes d’échauffement à l’intérieur du silo.
La technique s’améliore
Grâce aux nombreuses améliorations apportées ces dernières années à la technique de silo, les aliments composés sont mieux préservés durant le remplissage du silo, et les problèmes de démixtion ont diminué. Il est primordial que les silos puissent être contrôlés en tout temps pour vérifier l’état des stocks et la propreté des parois intérieures.
Un stockage réussi implique de respecter les points suivants :
- Les parois intérieures du silo doivent être lisses et l’angle du cône du silo doit être assez prononcé (voir illustration de gauche), de manière à ce que les aliments n’adhèrent pas sur les parois intérieures du silo.
- Le corps du silo doit reposer sur un anneau porteur. Aucune vis ne devrait pénétrer à l’intérieur du silo.
- Les silos étroits et hauts sont préférables aux silos larges de moindre hauteur, les aliments se déplaçant davantage au fur et à mesure que le contenu du silo descend.
- La conduite de remplissage doit être conçue de manière à ménager l’aliment. Elle doit aussi présenter un diamètre suffisant.
- Le tube d’évacuation doit afficher un diamètre suffisant pour assurer l’évacuation de l’air refoulé lors du remplissage du silo et éviter ainsi une démixtion supplémentaire des aliments.
- Dispositif d’évacuation d’air installé au sommet du silo.
- Le nettoyage et le contrôle du silo impliquent la présence d’une ouverture de service et d’un dispositif d’entrée.
Les ouvertures telles que le dispositif d’entrée augmentent toujours le risque de pénétration d’humidité. Le silo doit par conséquent impérativement être pourvu de joints efficaces. Les silos munis de translucides permettent de contrôler visuellement les quantités en stock et de vérifier la formation de dépôts sur la paroi intérieure du silo. En l’absence de translucides, il est primordial que le silo soit équipé d’un dispositif d’entrée. De l’extérieur, il est en effet impossible de voir si l’aliment commence à adhérer sur les parois intérieures du silo.
Critères d’achat
La taille du silo doit être adaptée aux quantités d’aliment commandées par l’éleveur. Les volumes de commande dépendent de la taille du cheptel et de la durée de conservation minimale de l’aliment. Pendant l’été, la durée de stockage peut être diminuée en commandant moins d’aliment à la fois.
Il s’agit tout d’abord de définir la consommation annuelle pour chaque aliment et d’estimer sur cette base le volume de stockage nécessaire. La durée de stockage maximale ne devrait pas dépasser trois mois. On estime généralement que le volume de stockage oscille entre 450 et 600 kg d’aliment / m 3 . Il faut ensuite déterminer s’il est possible d’installer le silo à l’intérieur. Si c’est effectivement le cas, l’emplacement et les alternatives doivent être discutés sur place, en présence de l’entreprise qui vend le silo. Si le silo est installé à l’extérieur, il se peut par exemple que la hauteur soit un facteur limitant, en raison de la présence d’un avant-toit. Il faut aussi vérifier si les fondations sont adaptées, les nouveaux silos étant généralement munis de quatre pieds. Ces silos nécessitent plus de place que les silos à trois pieds.
« Le remplacement des anciens silos me permet désormais de stocker 40 t d’aliment. Ainsi, je peux toujours commander un camion d’aliment et profiter d’une fenêtre de livraison* suffisante. Grâce aux rabais élevés dont je bénéficie pour les grandes commandes en vrac, l’achat des nouveaux silos sera vite amorti. »
* Fenêtre de livraison : Le client octroie un délai d’au moins trois jours ouvrables pour la livraison, afin que Traveco puisse optimiser ses coûts de transport. Le client bénéficie par ailleurs d’un rabais de fenêtre de livraison de Fr. 5.– (vrac).
La prochaine étape consiste à planifier le prélèvement de l’aliment. Si l’aliment est versé dans la mélangeuse via une trappe manuelle, il est judicieux de prolonger les pieds du silo, ce qui augmente sa hauteur totale. Si l’aliment est distribué via un DAC existant, les solutions envisageables doivent être discutées avec le fournisseur du silo. On profite souvent du changement de silo pour changer en même temps la spirale ou la fraise d’amenée. Les spirales sont plus faciles à installer et meilleur marché que les fraises mais les quantités d’aliment distribuées sont en revanche inférieures.
Management
Avant d’être rempli à nouveau, le silo devrait si possible être vide. Il pourra alors être rempli complètement et sera bien nettoyé par l’aliment. Si cela n’est pas possible, il faut veiller à ce que la présence de l’aliment se limite au cône du silo.
Avant toute nouvelle livraison d’aliment, le silo doit impérativement être soumis à un contrôle visuel. A cette occasion, il faut vérifier la présence de résidus d’aliment et les entrées éventuelles d’eau ou de ravageurs. Les joints et les vis peuvent être des portes d’entrée pour l’humidité. Leur état doit donc faire l’objet de contrôles réguliers. En présence de dépôts ou de moisissures, un nettoyage humide est nécessaire. Des entreprises spécialisées effectuent un nettoyage professionnel des silos et utilisent à cet effet des techniques modernes.
Les causes de souillure à l’intérieur du silo doivent être élucidées, ce dernier ne pouvant en effet pas être nettoyé avant chaque livraison d’aliment. Il est primordial de se faire conseiller très tôt par le vendeur du silo, afin de comparer les alternatives envisageables et de trouver la meilleure solution.