Eco-Journées en Allemagne
Les premières Eco-Journées d’Allemagne ont eu lieu les 21 et 22 juin à Frankenhausen près de Kassel. Les organisateurs de la manifestation sont le FiBL Projekte GmbH et la fondation écologie et culture (Ökologie und Landbau SÖL), le ministère régional de l’environnement ainsi que le secteur recherche agricole écologique de l’université de Kassel. Les quelque 8000 visiteurs ont bénéficié d’un aperçu de ce qui se fait dans les domaines du travail du sol, de la fumure, de la détention d’animaux, de la protection des végétaux ainsi que sur divers résultats de travaux de recherches. Plusieurs nouveautés ont également été présentées lors de ces journées.
Sarcleuse «Abrah»
Cette sarcleuse travaille jusqu’aux plantes sur la ligne. Outre la lutte contre les adventices, le but de la machine est d’améliorer la structure du sol en brisant les mottes et la terre croûtée dans des cultures comme les carottes, les oignons ou la roquette.
Cette machine Abrah est composée d’unités de travail équipées de disques porte-outils, en forme de dents, et tournant dans le sens d’avancement. Chaque unité de travail mesure 20 cm de large et comporte 5 à 6 disques d’acier sur sa partie avant et sa partie arrière. Les deux unités de disques peuvent être reliées par une chaîne. Dans ce cas, les disques rotatifs arrières tournent deux fois plus vite. Les unités Abrah s’adaptent sur tous les châssis de sarcleuse conventionnelles et sont suspendues de manière à suivre parfaitement le sol. Des écartements de plus de 5 cm entre les lignes sont possibles.
Développement et fabricant de ce prototype: start-up Dulks ökologische Agrartechnologie, Düsseldorf.
Enclos mobile pour l’engraissement de lapins
Cet enclos est un prototype. Il s’agit d’une alternative à l’engraissement des lapins en cages. La surface au sol est de 11 m 2 et l’enclos est posé sans fond sur le sol. A l’intérieur, on trouve deux places de repos, un abreuvoir et une auge pour la nourriture sous formes de graines.
L’enclos est déplacé quotidiennement jusqu’à ce que les animaux aient atteint la taille suffisante pour l’abattage. Le déplacement de l’enclos a un effet prophylactique contre la coccidiose et les animaux disposent toujours de fourrage frais. L’enclos peut être employé à la mauvaise saison tant que de l’herbe est disponible.
Entreprise: Agrartechnik Schwarze, Bodensee (Göttingen).
Tracteur à gaz
Ce tracteur à gaz est un prototype. A la base, il s’agit d’un Deutz-Fahr 5120 C équipé d’un moteur diesel TCD de 3,6 l, modifié pour fonctionner au gaz naturel. Le moteur développe une puissance de 89 kW / 2200 min -1 avec un couple maximum de 460 Nm. Le but de la transformation était de disposer d’un moteur émettant moins de CO2 qu’un moteur à essence ou diesel. Actuellement, la réduction atteint 16%.
Du point de vue des émissions, le moteur à gaz atteint le niveau UE Stage lV (valable depuis 2014) et même le niveau UE Stage V prévu dès 2019. Dans le cadre des modifications apportées au moteur, les injecteurs ont été remplacés par des bougies, un système de dosage du gaz naturel a été ajouté et les pistons ainsi que la tête de cylindre ont été adaptés. Le tracteur est équipé de 8 réservoirs, ce qui permet de disposer finalement d’une contenance totale de 316 l de gaz naturel. Il s’ensuit une autonomie de travail de 6 à 7 heures avec un andaineur, ou d’une demi-journée avec une machine de travail du sol. Le prototype est engagé sur le domaine de Thünen et affiche actuellement environ 600 heures au compteur. Le but est de réaliser 1000 heures sans service d’entretien.
Partenaires du projet: Thüneninstitut für ökologischen Landbau, Université Rostock, Same-Deutz-Fahr, Deutsche Bundesstiftung Umwelt.
Partenaire industriel: Deutz AG, Cologne.
Compostar, planteuse à pommes de terre plus compost
Cette machine permet de planter les pommes de terre et d’apporter du compost directement dans la zone de plantation. Ceci permet de prévenir en partie le rhizoctone. Chez les pommes de terre, le champignon Rhizoctonia solanicause de grands dégâts de qualité et des pertes de récolte.
La machine à planter à quatre rangs comprend également un bac à compost avec un tapis de fond. Le compost est déposé près des plantons, à raison d’environ 5 t de matière sèche par hectare, en un passage de la machine. Selon des essais, cette méthode de plantation avec du compost permet de réduire de 30 à 50% les sclérotes sur la récolte. Les sclérotes sont la forme de conservation hivernale du champignon. La difficulté consiste à trouver ou à fabriquer un compost adapté. Il est conseillé d’employer un compost mûr et bien décomposé tamisé à 10 mm, avec un rapport C/N de 10 à 13 et une teneur en carbone de 15-20%.
Développement: Ökologischer Landund Pflanzenbau Université de Kassel, secteur Agrartechnik Université de Göttingen, Grimme.
Robot à limaces MSRBot
Les trois partenaires du projet disposent chacun d’un robot pour tester leur domaine technique respectif. En automne 2019, à la fin du projet, les trois appareils et leur équipement spécifique seront assemblés en un seul robot autonome détectant spécifiquement les limaces (procédé hotspot). Doté d’une largeur de travail de 2 m et d’une vitesse d’avancement de 4 km/h, le robot doit détecter les endroits où se trouvent les animaux pour les éliminer. Toutes les deux heures, le robot doit rejoindre la station de rechargement en bordure de parcelle pour refaire le plein d’énergie. Le robot opère après le semis, avant la levée et durant la nuit lorsque les limaces sont plus actives. Dans une culture de colza par exemple, la machine peut travailler jusqu’au stade quatre feuilles de la culture.
Tous les escargots à coquille sont des auxiliaires qui mangent entre autres les pontes des limaces nuisibles. Le robot fait la différence entre ces espèces et n’élimine que les limaces (sans coquille). A partir d’une durée d’utilisation de six ans, la machine devient plus intéressante, d’un point de vue économique, que l’utilisation de granulés anti-limaces.
Partenaires du projet: Fachgebiet Agrartechnik Université de Kassel (Witzenhausen), KommTek de Osterburken (BaWü), Institut für Anwendungstechnik im Pflanzenschutz du JKI Braunschweig.
Auteure
Astrid Thomsen, journaliste indépendante, ing. agr. dipl., Allemagne
Photos
Astrid Thomsen